Jeudi 21 novembre 2019
Je quitte Osaka aujourd’hui et le shinkansen que je voulais prendre à l’origine était déjà complet. J’ai donc réservé une place sur le précédent mais cela veut dire que je dois me lever avant 7h et que je me retrouve en pleine heure de pointe dans le métro. J’essaie de prendre le moins de place possible mais ce n’est pas facile avec une valise, même petite.
Hier soir, j’ai fait envoyer la grande valise à Beppu avec le service de livraison Takkyubin, la meilleure invention du monde – et ce n’est pas extrêmement cher. Cela me permet de voyager sans trop m’embarrasser et je retrouve ma grande valise une étape sur deux ou trois. Ici par exemple, je saute les étapes Fukuoka et Kokura, la retrouvant à Beppu. De là, je l’ai envoyée à Kobé, évitant Kurokawa Onsen et Kumamoto. Et de Kobé, elle est partie à l’hôtel près de l’aéroport, sans m’encombrer à Wakayama. Je ne me souviens pas du prix exact, mais ça doit tourner autour des 60-70 euros pour les trois envois. Un montant que je suis tout à fait prête à payer pour avoir ce confort de voyage, sachant qu’il n’y a pas d’escalators partout (ça s’améliore néanmoins) et que les shinkansens limitent maintenant la taille des valises qu’on peut y emmener (à moins de payer un supplément). Et les réceptionnistes d’hôtel sont habitués: ils remplissent sans problèmes le bordereau d’envoi en japonais.
Heureusement, tout le monde sort à la gare de Shin-Osaka. Je suis évidemment bien à l’avance et j’en profite pour acheter une jolie peluche en forme de poulpe, que je nomme Tomoko.
Dans le train, la place à côté de moi est vide, mais je déchante vite: à Kobé vient s’installer le genre de personnes que personne ne souhaite avoir comme voisin: un grand gaijin malpoli, prenant toute la place, accoudoirs y compris, s’affalant de tout son long, les jambes bien écartées. Et puis surtout, dès le début du voyage, il a commencé à boire, du vin rouge, du saké… empestant de plus en plus l’alcool (et il n’était que 8h30 du matin environ). A chaque arrêt du voyage durant un peu plus de trois heures, j’espérais qu’il débarquerait. Il sort finalement à l’avant-dernier arrêt. L’année passée, j’ai eu le bavard invétéré, cette année, j’ai l’alcoolique. Que me réserve le prochain voyage ?
J’avais beaucoup aimé Fukuoka et j’ai donc remis cette ville au programme mais j’ai dû aménager mes plans initiaux. Je voulais y rester trois nuits, puis partir pour Beppu. Or le très bon hôtel où j’avais logé était complet pour la troisième nuit (un weekend où le samedi était un jour férié pour les Japonais). Je me suis donc arrangée différemment, en faisant une étape à Kokura, ce que je raconterai plus tard.
Une fois arrivée, j’ai été déposer ma valise à l’hôtel, le Nishitetsu Hotel Croom Hakata et je suis repartie en métro jusqu’à l’arrêt Muromi pour visiter un temple conseillé par Bénédicte (beaucoup de mes visites à Kyushu sont inspirées par son blog lors de ce voyage). La météo est superbe, il y a juste un peu de vent quand je traverse le fleuve, la ville de ce côté est très calme et il n’y a presque pas de passants. Je ne repère pas de suite le temple mais un tori à la base d’une longue volée d’escaliers m’indique le chemin. J’ai chaud et j’enlève quelques couches.
Je vois des tori rouges sur la gauche et je décide de d’abord suivre ce chemin me menant vers le sanctuaire shinto. Comme me l’expliquait Yann à Osaka, dans chaque temple bouddhiste se trouve un (petit) sanctuaire shinto (et inversement). Je m’efforcerai de les trouver tous les deux à chaque fois lors de ce voyage.
Le petit sanctuaire s’appelle Otojiri. Je fais quelques photos quand un vieux monsieur m’aborde. Il est le gardien et m’explique l’histoire de l’endroit dans un anglais un peu limité mais nous arrivons à nous comprendre. Il me montre également comment me purifier au début de la visite, en versant de l’eau d’abord sur la main gauche, puis sur la droite, puis toucher légèrement la bouche. Il me mène ensuite devant le sanctuaire en montant à gauche. Je sonne à la cloche pour prévenir les esprits de ma présence, fais une offrande en donnant une pièce, frappe deux fois dans mes mains puis m’incline très bas – tout cela en suivant les explications du vieux monsieur.
Je suis ravie de cette rencontre qui m’a appris beaucoup. Je pars ensuite en direction du temple bouddhiste, le Washio Atago, qui se trouve au sommet de la colline. La vue sur la ville et la mer est superbe. Je profite des bancs pour pique-niquer, tout comme d’autres dames qui sont déjà là.
Mais l’après-midi n’est pas encore fini et je repars vers le métro, descendant à l’arrêt près du parc Ohori. Je le traverse par l’allée qui serpente au milieu du lac, entre les pins. De l’autre côté, je m’installe sur un banc, au soleil, et sors mon livre. J’y reste un long moment, je me sens bien, le soleil me réchauffe. J’oublie un moment mes courbatures et ma fatigue toujours bien présente.
L’année passée, je n’avais plus eu le courage de visiter le parc Maizaru et le château et même cette fois-ci, je dois me motiver. Mais j’y vais finalement, malgré mes douleurs aux jambes, et aussi parce que c’est juste à côté du parc Ohori. Il y a une installation du Teamlab, des grands oeufs blancs qui seront illuminés la nuit (mais après mon départ). Le soleil est déjà bas et les jeux de lumière sont magnifiques, entre les arbres qui perdent leurs feuilles. Je monte ensuite dans les ruines du château pour voir le panorama de la ville.
Fatiguée, je retourne à la gare de Hakata et ses centre commerciaux. Je me promène un moment dans l’ère de perdition qu’est le Tokyu Hands mais je reste sage, achetant juste un thermos à thé. J’avais repéré un restaurant qui me tentait ce midi mais je me perds un peu, puis je le retrouve. Il est un peu vide mais j’avais une envie précise de thon à l’avocat. C’est un plat très fusion, un peu n’importe quoi, mais c’est parfait pour mon quota de légumes.
Je retourne à l’hôtel et prends possession de ma chambre (remplie de gadgets divers), puis je vais me détendre à l’onsen (qui est la raison principale pour laquelle je voulais retourner à cet hôtel). Le bonheur…
Statistiques du jour: 19 368 pas ou 14,6 km – 40 étages
Avez-vous déjà eu des voisins de train ou d’avion difficiles à supporter ? Comment avez-vous réagi ?