Dimanche 4 novembre 2018
A l’hôtel REMM, il y a moyen de prendre le petit-déjeuner à deux endroits différents. Je teste la version japonaise/asiatique, un grand buffet qui propose beaucoup de choses salées, des légumes en saumure, des soupes, de la salade mais aussi du spaghetti bolognaise. Je goûte à diverses choses mais je ne suis pas vraiment convaincue.
Comme je veux visiter pas mal de choses aujourd’hui, je pars assez tôt, un peu trop tôt même pour le City Bus – le bus qui fait le tour de toutes les attractions touristiques – de 9h09 que je dois donc attendre un moment. Il fait encore frais mais le soleil réchauffe déjà bien. Le petit bus bien rempli monte à l’observatoire mais on ne voit rien. J’aurais pu descendre à cet arrêt comme beaucoup de gens mais je préfère continuer ma route. Et il est clair que monter à pied n’était pas la meilleure idée du monde: c’est franchement haut et loin, à moins qu’il n’y ait un chemin pour piétons à travers les bois. J’ai donc un peu moins de regrets par rapport à mes décisions du jour précédent.
Le premier but du jour est le jardin de Sengan-en (1300 yens) et j’y arrive finalement après une bonne demi-heure. J’avais un moment envisagé d’y aller à pied mais la route pour y arriver n’est pas des plus intéressantes, comme souvent au Japon, et finalement le City Bus est bien pratique même s’il est un peu lent.
Le jardin a été aménagé autour de la résidence du clan Shimazu, construite en 1658. Classé au patrimoine de l’UNESCO, il est un exemple typique de « borrowed scenery », d’un endroit aménagé en fonction du paysage plus large qui l’entoure. Il est en effet en bord de mer (il faut cependant faire abstraction de la voie rapide et du chemin de fer), juste en face du volcan Sakurajima.
La maison des samouraïs est superbe, avec ses diverses pièces aux portes coulissantes, dont certaines ont été aménagées pour recevoir des invités européens. Le bureau avec vue sur le jardin est tout particulièrement beau et donne envie de rester là pour toujours. Le jardin intérieur est très agréable également.
Le site sert de lieu de tournage pour une série locale, et des samouraïs en tenue complète se préparent et se prêtent joyeusement à la photo. La météo est parfaite, la vue est superbe. Le jardin se découpe en diverses parties aux styles légèrement différents. Il y a des étangs, des pins, des bambous, et surtout le volcan qui domine au loin. Je suis plus ou moins le parcours fléché, mais à un moment, je suis attirée par un chemin de randonnée qui monte au sommet de la colline. Je commence l’ascension mais je me sens vraiment seule et je pense aussi à tout ce que je veux encore visiter pendant la journée. Je fais demi-tour.
Je visite en vitesse le musée qui relate l’histoire de la région. Il est très bien aménagé mais je n’ai pas envie de rater le City Bus suivant qui me mène au port. J’embarque dans le ferry qui fait la traversée vers l’île de Sakurajima en 15 minutes. Une fois sur place, je vois que le bus touristique ne part que dans une demi-heure et je traîne un peu dans le magasin. J’y achète du thé mais aussi une carte postale que j’envoie de suite à mon papa. Il ne s’y attendait pas du tout (et l’avait même complètement négligée, n’ayant pas compris que ça venait de moi – j’avoue que j’ai eu du mal à ne pas être vexée, même s’il m’a remerciée par la suite).
A l’arrêt du bus, je retrouve le Coréen que j’avais rencontré dans le ferry et nous passerons finalement le reste de l’après-midi ensemble. Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris son nom mais c’était quelque chose comme Ming-Yue. Il me raconte qu’il est marié et qu’il a deux enfants mais que sa femme ne souhaitait pas l’accompagner à Kagoshima, préférant aller sur l’île de Jeju. Lui, il en profite pour boire des bières et visiter la région.
Le bus est bondé et suit un circuit très minuté. Il y a divers arrêts à des points de vue mais il n’y a pas beaucoup de temps à perdre pour profiter du paysage. C’est une expérience à faire mais louer une voiture est clairement plus intéressant pour voir les différentes attractions de l’île, ou même d’en faire le tour complet.
Une heure plus tard, nous sommes à nouveau au point de départ et j’emmène Ming-Yue à un endroit où il y a moyen de tremper ses pieds dans un bain d’eau chauffée naturellement par le volcan. Nous fuyons quand un bus de touristes chinois ou taïwanais débarque. A ce moment-là, je ne sais pas trop comment expliquer à mon compagnon que je préférerais continuer mon chemin toute seule – je me serais bien installée quelque part en bord de mer avec mon livre – et nous retournons finalement ensemble à Kagoshima. Là, il m’invite à dîner mais je trouve une excuse bidon pour refuser. C’était agréable d’avoir un peu de compagnie mais je me sens très bien seule aussi !
Je souhaite encore faire une chose: repérer d’où part le jetfoil pour Yakushima. Je mets un bon moment à trouver le terminal – il n’y a pas de panneaux en anglais. Et je ne me sens pas trop bien: je n’ai quasi rien mangé et j’ai été beaucoup au soleil. Je retourne quand même à pied à l’hôtel pour être sûre du temps de trajet – 20 minutes donc – puis je me repose un peu, reprenant des forces.
Je fais une nouvelle tentative, après avoir mieux examiné ma google map, et cette fois-ci je trouve le restaurant que je cherchais, le Tontoro (ce qui veut dire « porc gras »), réputé pour ses ramens. La version de Kagoshima de cette soupe de nouilles est garnie de porc bien gras et très tendre. Le porc Kurobuta est en effet une spécialité de la région. Le bouillon est salé mais plein de goût et c’est tout simplement délicieux, surtout avec l’ajout d’un œuf mi-cuit. L’endroit est petit et rustique mais il existe une deuxième enseigne plus moderne à la gare. Et en une demi-heure, j’ai mangé. Je peux rentrer repue à l’hôtel où je divise à nouveau mes deux valises en fonction des besoins des prochains jours.
Statistiques du jour: 15209 pas – 11,3 km
Plus de photos sur flickr: Kagoshima – Sakurajima