Laos: Phonsavan – Vieng Thong

Grand départ pour l’aventure ! On nous embarque sur des pick-up juste recouverts d’une bâche, avec deux banquettes parallèles à la route à l’arrière. Ce n’est pas vraiment confortable, les trajets sont longs et les routes pleines de nids de poules, euh d’éléphants. Mais ce genre de véhicule roule partout sans problème.  Nous reprenons d’abord la route vers Muang Kham, la Nationale 7, puis la Nationale 6 vers Nam Noen et enfin la Nationale 1, vers l’est, jusque Vieng Thong, le but de la journée.

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La route serpente dans les montagnes, monte et descend entre les arbres et la végétation. Nous croisons de nombreux villages et nous nous arrêtons de temps en temps, parfois juste pour nous détendre les jambes en marchant un peu sur la route. Les villages des montagnes sont pauvres, les maisons ont des toits en paille, le temps gris n’aide pas vraiment à rendre l’atmosphère plus joyeuse. Les différentes ethnies portent leurs vêtements traditionnels, joliment brodés.

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Dès que nous nous retrouvons dans les vallées, la température est de suite beaucoup plus chaude et les gens ont l’air un peu moins pauvres. Nous mangeons dans une gargote locale un genre de soupe de poisson. Pour moi, c’est un peu difficile, je n’adore pas ça, surtout qu’il y a plein d’arêtes !

L’après-midi, nous continuons notre route, en nous arrêtant de temps en temps dans des villages. Mes souvenirs sont fort peu précis de ces journées. A un moment, je me saisis très fort: un insecte a foncé sur moi, me piquant sur le front. Je suis un peu paniquée, je n’ai aucune idée si je suis allergique, mais Bô, le guide, sort de suite son aspivenin et il n’y aura finalement aucune marque, juste une vague rougeur.

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Le soir, nous arrivons au village de Vieng Thong et logeons dans la guesthouse locale. Il s’agit d’une grande pièce située au premier étage, et les « chambres » sont sur les côtés, juste séparées par de fines parois en bambou. Des locaux dorment dans le grand couloir central. Les bruits de ronflements et de toux se mélangent, forment un vacarme certain qui m’empêchent de bien dormir. Et puis d’un coup, mes intestins se manifestent. Me voilà debout en milieu de nuit, avec ma lampe de poche, à vite enfiler mes Teva et me faufiler entre les dormeurs pour atteindre les « toilettes » à l’étage inférieur. Je me soulage une première fois. Une demi-heure après, le même cinéma recommence… Finalement, après trois fois, vidée, je m’endors pour quelques heures. Mais très vite, les coqs chantent et les Laotiens se lèvent, causant du remue-ménage.

 

Laos: Muang Kham – Phonsavan

Nous reprenons la route aujourd’hui pour retourner à Phonsavan. En chemin, nous nous arrêtons à divers endroits, dans différents villages. Nous voyons les femmes filer le fil avant tissage, d’autres travaillent dans les rizières, les enfant jouent avec les animaux qui courent partout en liberté. Nous croisons un vieux monsieur qui parle un peu français. Il raconte qu’il a combattu à Dien Bien Phu. Partout, les enveloppes de bombes ou d’autres munitions sont recyclées pour divers usages: auges à bétail, bacs à fleurs…

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De retour à Phonsavan, nous nous promenons un peu le long de la rue principale (et je photographie la grande publicité pour la Lao Beer dont je boirai de nombreuses bouteilles) puis passons le reste de l’après-midi sur la terrasse de l’hôtel, en discutant avec le guide Bô. Il s’agit de prendre des forces et de bien se reposer, les jours suivants ne seront pas de tout repos !

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Laos: Phonsavan – Muang Kham

Aujourd’hui commence l’exploration de la région autour de Phonsavan et la découverte des minorités ethniques. Mes notes très parcellaires et mes photos sans légendes ne m’aident pas beaucoup pour mon récit. Je risque même de publier des photos du mauvais jour, ne m’en veuillez pas. Heureusement, j’ai réussi à retracer sur la carte les routes que nous avons empruntées, sans que Google Maps ne m’aide beaucoup: il faut zoomer au maximum pour retrouver certains villages !

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Nous empruntons la route n°7, une nationale à peine assez large pour que deux voitures puissent se croiser. La vitesse de croisière est réduite, ce ne sont pas des nids de poule mais des des nids d’éléphants qui parsèment la route. Nous rejoignons un petit village Hmong d’où nous partons pour une randonnée de quelques heures par de petits chemins. Le temps est plutôt couvert. Nous voyons la population locale qui récolte le riz et différents villages où courent librement volailles et cochons. Dans l’un, un chamane fait quelques prédictions et dans le suivant, les femmes tissent les étoffes aux motifs locaux. S’ensuivent quelques achats par différents membres du groupe.

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Nous aurions dû dormir dans un des villages mais finalement, cela ne se fait pas. Notre guide local, Bô, nous conduit dans un guesthouse construit près de sources chaudes (Baw Yai ou Baw Nam Horn Nyai ?). Les bungalows ont été construits à l’origine par la femme de Kaysone Phomvihane, dirigeant du parti communiste laotien et homme d’état, à l’attention des hommes politiques en visite. Il se dégage de l’endroit une atmosphère un peu surannée. Le confort est sommaire mais les grandes baignoires sont pourvues d’eau chaude venant des sources et un bon bain fait un bien fou. Ce soir-là, nous restons longtemps dehors à discuter sous la lumière des loupiotes.

Laos: Vientiane – Phonsavan

Le matin, nous nous levons tôt pour visiter Vientiane: nous nous promenons sur l’artère principale qui a l’air abandonnée. D’ailleurs des poules la traversent sans aucun danger de se faire écraser. Il n’y a tout simplement presque pas de circulation ! Nous montons au sommet du Patuxai, l’espèce d’arc de triomphe qui domine la grande avenue, ce qui permet d’avoir une belle vue sur la ville.

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Nous visitons ensuite le Vat Si Muang, un temple bouddhiste construit en 1563 dans un style proche de celui de la Thaïlande ou du Cambodge, avec plein de dorures. Au détour d’une allée, le linge des moines sèche.

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Vers 11 heures, nous rejoignons l’aéroport pour le vol intérieur vers Phonsavan, près de la Plaine des Jarres. Les contrôles sont quasi inexistants, le détecteur à métaux n’est même pas branché. Je commence à craindre le pire quand je vois sur la piste un hélicoptère de transport chinois mais c’est finalement vers un avion de Lao Aviation que nous sommes conduits. D’accord, c’est un tout vieil avion chinois à hélices mais l’hélicoptère ne m’inspirait vraiment pas confiance. (En fait, il ne devait pas être si vieux: mes recherches m’ont dirigé vers le Harbin Y-12 dont la production avait commencé en 1985). Une hôtesse nous sert un genre de Fanta orange plein de colorants.

Le vol se termine par un spectacle étonnant: le sol est criblé de cratères créés par les trop nombreuses bombes américaines lâchées là lors de la 2e guerre d’Indochine (ou guerre du Vietnam), créant un paysage lunaire. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je conseille le documentaire The most secret place on earth. The CIA’s covert war in Laos.

Nous rejoignons d’abord notre hôtel (l’auberge Phouphadeng ?), perché sur une colline, tout en bois sur le modèle d’un chalet suisse, ou presque. L’endroit est vraiment agréable même si apparemment aujourd’hui, il aurait grandement besoin de rénovations. Nous partons ensuite pour la visite de la Plaine des Jarres, un endroit assez surréel où se trouvent disséminées plein de jarres immenses en pierre, dont le poids peut atteindre 6 tonnes. Les historiens et archéologues n’ont pas encore trouvé d’explication définitive à leur présence même si les dernières recherches tendent vers l’utilisation comme tombeau. Le temps est couvert mais cela fait mieux ressortir l’ambiance bizarre.

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Nous nous promenons ensuite dans le village et au marché et je passe à la poste pour changer de l’argent. Naïve comme je suis, je sors de suite un gros billet, 100$, et vois l’air effaré de l’employée. Je sors mon mini porte-monnaie acheté au Guatemala mais très vite les liasses de kip s’accumulent sur le comptoir: le plus grand billet était de 1000 kip mais ne valait quasi rien. J’étais multi-millionnaire ce jour-là ! Bref, j’ai pris mes dizaines de liasses et je les ai jetées dans mon sac à dos.