Il n’y a pas d’activités prévues avant la fin de la journée et donc, je me réveille à l’aise, surtout après la mauvaise nuit due au matelas trop fin et trop dur et à l’oreiller trop plat. Après le petit déjeuner, je lis puis je tente de dormir encore un peu. Et après le repas végétarien avec frites du midi, je fais de même.
Il y a la fatigue du voyage évidemment mais aussi un certain ennui provoqué par cet endroit isolé du monde où il n’y a pas grand chose à faire et où les abords de la minuscule piscine sont déjà occupés. Notre groupe a en effet rejoint un autre circuit de Wild Frontiers et à partir de maintenant, nous voyagerons en parallèle. Cela a changé la dynamique, nous n’avons plus ce sentiment d’exclusivité et c’est un peu dommage. Il y a aussi une certaine lassitude après deux semaines de circuit bien remplies et l’idée que les prochains jours sont beaucoup moins occupés.
Nous partons finalement vers 16 heures pour un « shepherd and leopard safari », avec l’autre groupe. Trois jeeps nous attendent – la nôtre date de la seconde guerre mondiale – et « Eyecandy » a mis son plus beau costume d’explorateur avec chapeau assorti pour nous mener à la chasse. Il est à ce point stylé que cela en devient presque drôle.
Nous nous arrêtons dans un petit village habité par des Bhils, un peuple indigène à l’Inde (adivasi). Il y a un temple en plein air, organisé autour d’un arbre sacré. C’est là que se déroulent les rituels de guérison en cas de maladie ou de morsure de serpent. Nous nous promenons un peu entre les maisons parfois encore très primitives, entourés d’enfants, mais je me sens très voyeuse et pas très à l’aise dans cette situation, surtout que certaines personnes de l’autre groupe sont très demandeuses de photos, voire même exigeantes.
Nous reprenons la route, enfin plutôt des chemins poussiéreux, et nous nous arrêtons dans un autre village peuplé par des Rabari, une ethnie semi-nomade qui s’y fixe pour l’hiver avant de repartir vers le Gujarat avec les troupeaux. Nous sommes immédiatement assaillis par des enfants, à un point tel que je quitte le groupe. Connie me suit tout de suite et nous tentons de nous réfugier près de la jeep et près de Tej qui au moins sait communiquer avec eux et leur dire d’arrêter. Ce qui n’empêche pas une gamine particulièrement insistante d’exiger que je lui donne le badge qui orne mon sac à main.
Ou comment le tourisme détruit certaines relations humaines.
Après ce moment que j’ai trouvé très compliqué, nous continuons la route et nous nous arrêtons dans un endroit qui est heureusement très isolé, avec une belle vue sur la campagne et les collines environnantes. Les chauffeurs et guides installent un feu de bois et nous proposent chai et rhum tandis que le soleil se couche.
« Eyecandy » avec son téléphone
Une fois la nuit tombée, nous partons à la recherche des léopards. Je n’y crois pas trop, et en effet, aucun ne se montrera dans la lumière des grands phares qui balayent les collines. Mais c’est aussi l’occasion de voir les étoiles sans effet de la pollution lumineuse des endroits plus urbanisés. Pendant le chemin du retour, nous croisons des sangliers et un porc-épic qui s’enfuit.
La route me semble bien longue mais nous arrivons enfin à l’hôtel où nous mangeons un repas un plus épicé qu’hier. Je prends ensuite une douche bien méritée et je vais dormir.
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