Japon (2019): Kurokawa Onsen – Kumamoto

Samedi 30 novembre 2019

La nuit n’a pas été meilleure que la précédente – je ne dors décidément pas bien sur un futon. De plus, mes voisins font beaucoup de bruit de tôt matin. Comme hier, il fait glacial dans la chambre, je me remets donc un moment sous l’épaisse couette après avoir allumé le chauffage.

Le petit-déjeuner est encore plus compliqué pour moi qu’hier: je n’apprécie pas vraiment le poisson fumé, et le matin, c’est encore pire. Et pour le reste, il y a plusieurs petits plats à base de tofu dont je ne raffole pas plus que ça (là, c’est plus une question de texture que de goût). A vrai dire, ce n’est pas plus mal que je mange peu avant le long trajet en bus qui m’attend ce matin.

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Je prépare mes affaires puis décide de partir à pied à l’arrêt du bus. Ce n’est vraiment pas loin, il y a juste une montée un peu rude mais j’ai largement le temps. A l’aubette, le monde s’accumule. J’y fais connaissance de Cathy, une Taïwanaise vivant à San Francisco. Comme le bus est bien rempli, nous nous asseyons l’une à côté de l’autre et discutons pendant le voyage.

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Le bus traverse d’abord la région montagneuse autour du volcan Aso, que l’on voit d’ailleurs très bien pendant la pause: il fume au loin. Puis, la route devient plus plate et moins intéressante en approchant de Kumamoto.

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Le bus nous dépose à la gare routière; mon hôtel, le Dormy Inn, n’est pas très loin. J’aurais aimé passer deux nuits dans la ville mais pour une raison qui m’échappe, les prix des chambres étaient vraiment fort élevés. Peut-être qu’il n’y en a pas assez qui ont été reconstruites suite au grand tremblement de terre de 2016 ?

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Je dépose mes affaires puis prends le tram pour la visite du jardin de Suizenji. La météo est superbe et je suis heureuse de retrouver un jardin, c’est en effet le premier de grande taille que je visite depuis le début de mon voyage. Il n’est sans doute pas immense, mais il a un intérêt certain avec son grand plan d’eau et des collines artificielles en forme de cônes. Je m’attendais par contre à plus d’érables…

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Je n’ai pas encore mangé et j’ai faim, mais le quartier ne regorge pas vraiment de restaurants. Je mange un biscuit sur un banc, en admirant le paysage.

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Je reprends ensuite le tram pour visiter le château. A vrai dire, je ne m’attendais pas à grand chose vu les dégâts qu’il a encouru lors du tremblement de terre. Je me souviens l’avoir vu entouré d’échafaudages l’année passée depuis le shinkansen entre Kagoshima et Fukuoka.

Et en effet, le début de la visite semble peu encourageant: il y a de très nombreux magasins de souvenirs et échoppes de nourriture pour attirer le chaland. Ce qui m’arrange en fait: je me régale d’un ours Kumamon, la mascotte de la ville, fourré de crème au chocolat et ma faim est enfin calmée.

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Au centre des visiteurs, je me rends compte qu’un parcours de visite vient de s’ouvrir autour du château, et qu’il y a donc moyen de voir de près l’avancement des travaux. J’ai de la chance parce que ce n’est visitable que depuis la fin du mois d’octobre et uniquement le dimanche, mais c’est ouvert ce samedi également.

Je suis donc le parcours fléché qui permet de voir de près les dommages. C’est très impressionnant: des murs entiers de sont affaissés, des bâtiments se sont écroulés et le château a comme subi une implosion. Ce sont en effet ses fondations qui n’ont pas tenu tandis que les murs sont restés en place. Le travail de rénovation déjà effectué est lui aussi extraordinaire. Je n’ose pas imaginer où en seraient les autorités belges dans le même cas.

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Je suis fascinée par les travaux de reconstruction mais aussi par le superbe gingko qui a paré ses plus belles couleurs d’automne.

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Je retourne à pied vers mon hôtel, m’arrêtant au passage dans un centre commercial avec un grand supermarché et puis dans un restaurant de sushis pour mon repas du soir. Je me régale de divers petits plats commandés via une tablette.

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Ma chambre d’hôtel est relativement grande selon les standards japonais mais particulièrement banale. Par contre, le petit onsen est très agréable et je m’y détends un long moment.

Statistiques du jour: 12 334 pas ou 9,4 km – 12 étages

Il y a d’autres photos de Kumamoto sur mon flickr.

Japon (2019): Kurokawa Onsen

Vendredi 29 novembre 2019

Jusqu’à présent, je n’avais jamais logé dans un ryokan: je dors en effet très mal sur un futon. Ce genre de lit est trop dur pour que je dorme sur le côté mais aussi pour dormir sur le dos, vu que je suis très cambrée. Et donc après avoir passé une nuit assez agitée, je me réveille avec des courbatures. Il fait glacial dans la chambre – il a gelé cette nuit – et je me lève en vitesse pour rallumer le chauffage avant de me blottir encore un moment sous l’épaisse couette.

Le petit-déjeuner est japonais et rassemble une multitude de petits plats. J’ai du mal avec certains de tôt matin, mais il y a un délicieux mini milkshake à la banane.

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Le soleil est radieux. Ce qui est parfait pour mon projet du jour. J’enfile mes chaussures de randonnée, et armée du plan que j’ai reçu hier, je pars pour une ballade vers l’inconnu. Je suis une petite route goudronnée mais je ne croise personne. Il y a beaucoup d’arbres, quelques champs, des maisons isolées au loin. Du givre recouvre l’herbe mais il fond sous les rayons du soleil.

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Je ne trouve pas que le paysage soit exceptionnel mais je continue ma route, montant de plus en plus. Et puis soudainement, je me retrouve dans une vaste plaine aux longues herbes roussies et c’est superbe. Je ne m’attendais pas du tout à ça et je ne peux m’empêcher de prendre des dizaines de photos tous les dix pas.

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Je rejoins un observatoire en hauteur qui offre une vue sur toute la région, et je repère au loin le Mont Aso ainsi que d’autres montagnes. Il y a un petit vent frais mais le soleil me réchauffe en même temps.

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De là, le chemin n’est pas très clair. J’ai vu un couple partir au milieu des herbes et je les suis un moment puis, je pars dans la direction opposée, vers la droite, pour rejoindre la route, le chemin vers la gauche étant à peine visible et très pentu. Par la suite, je me rends compte que j’aurais pu prendre ce chemin plus compliqué, mais marchant seule, j’étais un peu inquiète pour ma sécurité (j’avais peur de me perdre, en fait).

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Je quitte les collines herbeuses pour me retrouver entre les arbres. Plus loin se trouve un site volcanique indiqué par quelques panneaux. Il est très sauvage – ce qui change de Beppu – et s’appelle l’Enfer des Hirondelles. Il y a des rochers plein de souffre et un ruisseau que je réussis à traverser sans me mouiller les pieds. Et surtout, une petite mare d’eau très transparente qui bouillonne. Je suis fascinée par les bulles mais aucune de mes photos ne rend bien.

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Je continue le chemin vers des rochers assez tarabiscotés et c’est là que je me rends compte que cela mène vers le point où j’avais hésité entre la gauche et la droite.

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Je quitte ce lieu magique et reprends la route, rejoignant assez vite la partie que j’avais empruntée hier. C’est plus agréable sous la soleil mais cela reste moins intéressant que dans les hauteurs. A l’ombre, il fait fort frais, quelques degrés au-dessus de zéro sans doute.

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De retour à Kurokawa, je vais manger un katsu don dans un petit restaurant familial. Ce n’est pas un plat exceptionnel mais il me revigore après la randonnée matinale.

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Je me repose un moment dans ma chambre avant de repartir pour une nouvelle aventure: le onsen hopping avec le pass que je viens d’acheter. Pour un prix tout à fait raisonnable, je peux visiter trois onsens parmi ceux renseignés sur une carte.

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Mon premier choix est excellent: il s’agit d’un bain d’eau laiteuse (soufrée) en extérieur et j’y suis seule, ce qui me permet de prendre des photos.

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Le suivant est au bout d’un dédale de couloirs dans un ryokan. Le premier bain que je visite est profond et on y reste debout, le second permet de s’asseoir mais j’ai l’impression que je dérange profondément les deux Asiatiques qui y sont déjà. Je me rhabille donc et vais chercher un dernier onsen.

Je n’ai pas bien analysé ma carte et je vais à celui que je voulais éviter, sans m’en rendre compte tout de suite. Il s’agit en fait d’une grotte, avec plusieurs espaces où se prélasser. Ma claustrophobie n’apprécie pas trop mais j’y rencontre deux autres femmes, des japonaises, qui engagent la conversation. Nous passons un petit moment à parler, la plus jeune traduisant pour la plus âgée, sa maman sans doute.

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Je retourne par la suite à l’onsen de mon ryokan pour un dernier bain accompagnée d’un lavage de cheveux, puis, c’est l’heure du repas. Il est à nouveau très copieux et composé, entre autres plats, d’une salade de poulet et tomates, de crevettes et fruits de mer, de sashimi, de shabu-shabu – le plat de résistance (c’est un genre de fondue, on y trempe de la viande et des légumes dans un bouillon), de porc à la vapeur, de tempura, de riz, de soupe au yuzu, et enfin de fruits pour le dessert. Je suis repue.

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Et j’ai passé une excellente journée. Je ne m’attendais pas du tout à ces paysages rencontrés lors de ma randonnée. J’avais vu, avant de partir, des photos du village mais pas de la région environnante. Kurokawa Onsen est un endroit que je recommande vraiment pour ça, mais aussi bien sûr pour les bains. C’est une étape qui permet de se relaxer au milieu d’un voyage rempli de visites.

Statistiques du jour: 16 705 pas ou 12,7 km – 51 étages (la région est très vallonnée)

De nombreuses autres photos de cette journée sont sur flickr.

Japon (2019): Beppu – Kurokawa Onsen

Jeudi 28 novembre 2019

Un réveil très matinal – 6h30 – ça pique toujours un peu, et en plus, j’ai passé une mauvaise nuit.

Il pleut. Mais je vais quand même à pied jusqu’à l’arrêt de bus près de la gare, en me disant qu’il sera sans doute là à attendre à l’avance. Et non, le bus n’arrive qu’à la dernière minute.

Quand j’ai tracé mon itinéraire, j’ai eu envie de passer un moment de repos dans une ville d’onsen, et c’est comme ça que j’ai pensé à Kurokawa. Le village n’est pas accessible en train mais il existe des bus longue distance entre Beppu ou Yufuin et Kumamoto, et la réservation est aisée via le net. Seul le bus du matin part de Beppu. J’ai longtemps hésité entre celui-ci et celui de l’après-midi mais il partait de Yufuin. J’aurais pu y aller en train mais je me suis dit que ça me ferait une trop longue journée de voyage. Si je devais faire une nouvelle réservation aujourd’hui, j’opterais pourtant pour cette seconde option.

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La route est très sinueuse mais de plus en plus belle. Je dois malgré tout me concentrer sur ma respiration pour ne pas avoir de mal de voyage (ce sera très limite à certains moments). Le bus emprunte en fait une « scenic road », la Yamanami Highway, ce que je ne savais pas en montant dans le véhicule. J’essaie de prendre des photos à travers la vitre embuée, mais ce n’est pas toujours très facile. Les paysages varient entre forêts de sapin et plaines d’altitude aux longues herbes roussies. On approche en effet la région volcanique du Mont Aso, et le village de Kurokawa Onsen est à une altitude de 700m, tandis que les monts qui l’entourent culminent à environ 1700m.

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Une fois arrivée à Kurokawa, à 10h35, une camionnette du ryokan Fumoto où j’ai réservé deux nuits vient me chercher. Je peux déposer mes bagages mais c’est là que je me rends compte de mon erreur. La chambre ne sera disponible qu’à partir de 15h – ce que je savais – mais je m’étais dit que je trouverais bien de quoi m’occuper. Voici donc un résumé des quatre heures suivantes.

Je me rends compte que le ryokan n’offre pas vraiment de salon pour m’asseoir et lire mon livre; je repars donc visiter le village. Heureusement, il ne pleut plus mais il fait froid et humide. Je commence ma promenade, remontant une des ruelles très abruptes, puis je passe par l’office du tourisme, où je reçois plusieurs cartes, dont celle qui indique les randonnées que j’avais prévu de faire le jour suivant. J’y achète aussi un pass pour visiter trois onsens différents pour un petit prix.

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Je me retrouve ensuite très vite à une extrémité du village, puis à l’autre. En fait Kurokawa Onsen est minuscule. Il n’y a ni distributeur de billets, ni 7Eleven, juste quelques boutiques touristiques et une épicerie, ainsi que quelques restaurants et beaucoup de ryokans. Et pas de café où passer l’après-midi.

Comme j’ai faim, mais que je sais que j’aurai droit à un repas copieux ce soir au ryokan, je vais dans une pâtisserie qui propose des glaces et desserts parfaitement instagrammables. Je choisis l’assiette de saison, avec des mochis et une boule de glace vanille, accompagnée de thé. J’essaie de traîner le plus possible mais après une heure, je me dis qu’il est temps de libérer la place.

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Il me reste toujours 2h30 à passer. Je refais un tour du village en entrant dans tous les magasins mais le temps n’avance pas plus vite. Pour ne pas avoir trop froid, je décide finalement de commencer une des randonnées proposées par l’office du tourisme. Le chemin que je choisis n’est pas passionnant, il serpente entre de grands arbres, longeant une rivière, et la météo toute grise n’arrange rien. Je me force à marcher un certain temps, mais l’humeur n’y est pas vraiment.

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L’heure finit par tourner, et avant de retourner au ryokan, je mange un délicieux chou à la crème à la pâtisserie qui se trouve juste à côté.

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Contrairement à ce matin, je suis reçue par une jeune fille qui parle bien anglais. J’avais déjà reçu plusieurs mails du ryokan qui me disaient qu’il y avait un problème avec ma réservation: les prix sur booking sont en effet pour deux personnes, même quand on réserve pour une. Ce qui voulait dire que je payais les repas pour deux. Le prix était en effet élevé mais je m’étais dit que je m’offrais un cadeau. L’employée me demande donc d’annuler ma réservation sur booking, et le responsable du ryokan annulera les frais que j’aurais dû payer. Au final, je ne payerai que la moitié du prix.

C’est donc la première fois que je loge dans un ryokan, et j’ai une chambre spacieuse pour moi toute seule. Il y a un radiateur électrique qui est bien nécessaire pour chauffer la pièce mais que je ne pourrai pas laisser allumer pendant la nuit à cause du bruit. L’employée me propose de choisir un joli yutaka parmi une grande pile, ainsi qu’une ceinture assortie.

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J’ai choisi ce ryokan à cause de son grand nombre d’onsen privés et publics et je pars donc à la découverte de ceux-ci, habillée de mon yutaka fleuri et chaussée de geta et de chaussettes, et portant mon petit panier avec mon essuie et quelques accessoires.

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Je passe un très agréable moment à barboter dans les différents bains. Certains sont privés et juste fonctionnels, à l’intérieur; un autre assez grand est en plein air et est très agréable entre les arbres, et puis, de l’autre côté de la rue, dans l’annexe du ryokan, il y a une collection de bains plus ou moins grands, tous privatifs, et tous avec une ouverture vers l’extérieur. Je les visite tous, mais sans faire trempette partout. Et je fais quelques photos de ceux où je suis seule.

Je me suis réchauffée, mes courbatures ont disparu grâce aux bains, mon humeur a complètement changé, et il y a même un rayon de soleil.

Le repas du soir est prévu vers 18h et on m’installe dans une petite pièce juste pour moi. C’est un peu solitaire, les ryokans – c’est vraiment prévu pour les gens qui voyagent en couple ou à plusieurs. La table est déjà remplie de mets divers, certains un peu bizarres pour mon palais d’Européenne, d’autres tout à fait succulents. Après ces diverses « entrées » arrive le plat principal: du boeuf de Kumamoto à griller sur un petit réchaud. Il y a beaucoup trop à manger pour moi, mais j’essaie de laisser le moins possible. Je remonte donc à ma chambre pleinement rassasiée, voire plus.

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Un futon a été installé au centre de la pièce, recouvert d’une épaisse couette. Je lis encore un peu mais je suis crevée de ma journée et je m’endors bien vite.

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Statistiques du jour: 13 106 pas ou 9,8 km – 30 étages

Japon (2019): Kokura – Beppu

Dimanche 24 novembre 2019

J’ai très mal dormi, j’ai des courbatures partout et je suis très pressée de quitter cette chambre enfumée. Je n’imaginais pas que cela me poserait autant de problèmes. Au petit-déjeuner, je noie mon dépit et ma fatigue dans de la brioche à la confiture, puis je pars vraiment en avance pour rejoindre la gare qui est à deux pas. Il bruine.

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Le train, un express, est bien rempli. Il fait sombre dehors et il se met à pleuvoir à verse. La campagne japonaise défile et la lumière de l’intérieur du train se reflète sur les fenêtres. J’arrive à Beppu deux heures plus tard et j’hésite un moment sur le chemin à prendre à cause de la google map qui ne réagit pas comme il faut au premier abord. Armée de mon parapluie, je suis mon instinct et prend la grande avenue qui s’ouvre à moi. Un peu plus loin, google maps reprend ses esprits et me confirme que je suis dans la bonne direction.

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Après avoir marché une quinzaine de minutes, j’arrive à mon hôtel, le Beppu Nishitetsu Resort Inn. Il n’est que midi, ma chambre ne sera disponible qu’à 15h et je suis déjà trempée du trajet depuis la gare. Je me réfugie au centre commercial juste en face. J’en ai vite fait le tour: il est minuscule et plutôt vieillot. Le seul magasin un peu intéressant est Muji mais y rester trois heures ? J’avoue qu’à ce moment-là, j’étais plutôt désespérée et d’humeur assez sombre, pestant sur les check-in d’hôtels si tardifs et si rigides. Vu ma mauvaise nuit, j’aurais bien aimé faire une longue sieste.

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Et puis je me souviens avoir vu un Starbucks à l’entrée, ainsi qu’une grande zone confortable pour s’installer. Je ne suis pas adepte de ces cafés mais ils ont l’avantage d’offrir des espaces agréables où s’installer pendant un certain temps. Je commande un scone et un thé yuzu – citrus qui se révélera abominablement sucré (il y avait de la marmelade dedans). Mais au moins je suis à l’abri et je peux lire mon roman à l’aise pendant deux heures. Beppu est une petite ville, assez reculée, hors des circuits touristiques reliés par le shinkansen et il n’y a pas de jolis cafés où passer un moment, contrairement aux grandes villes ou comme en Europe.

Une fois mon roman terminé, je me rends compte qu’il ne pleut plus. Il fait encore fort sombre mais j’ai envie de bouger un peu. Je dépasse mon hôtel en direction de la plage et de la mer. C’est une mini plage au milieu d’une ville mais l’horizon est ouvert, et on voit les côtes aux loin.

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Je flâne un peu au hasard dans les petites rues, repérant divers détails, cherchant les bâtiments plus anciens ou insolites. Je retourne vers la gare et découvre qu’il y a plusieurs offices du tourisme. Dans l’un, situé juste en dehors de la gare, je prends divers dépliants qui parlent des restaurants locaux.

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Je me perds dans les galeries marchandes couvertes et les ruelles; je m’arrête pour photographier plein de petits détails, comme pendant ma journée à Osaka.

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Je me retrouve finalement devant le Tagewara onsen, un des bains les plus anciens de la ville.

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Je retourne à l’hôtel où ma chambre est prête. Elle est petite mais confortable, pas aussi moderne qu’à Fukuoka cependant. Mais j’ai vue sur mer.

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J’épluche les dépliants et sélectionne un restaurant de sushis, Ohwada Sushi. C’est un tout petit établissement, tenu par un couple âgé dont l’anglais est très limité mais ils ont une carte en anglais. Je m’installe au comptoir et commande un assortiment de sushis avec des poissons locaux (maquereau, crevette, poulpe, un genre coquillage local, et divers autres poissons). Ce ne sont pas des sushis raffinés, dans le sens où les portions sont généreuses et il m’est impossible de les mettre en bouche en une fois, mais ils sont délicieux et préparés avec soin.

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Un vieux monsieur s’installe à côté de moi et nous commençons à parler. Il me raconte qu’il a souvent voyagé à Londres pour son travail, et il fait la traduction avec le patron et sa femme qui se demandent comment j’ai découvert leur restaurant. Je passe une excellente soirée en leur compagnie et je suis de bien meilleure humeur que ce midi. Je flâne encore un moment dans les rues avant de rentrer à mon hôtel, faisant quelques photos à l’iPhone – et me disant que je devrais prendre mon appareil photo le lendemain.

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Statistiques du jour: 11 651 pas ou 8,7 km

Il y a d’autres photos de Beppu sur flickr.

Japon: Tokyo

Samedi 17 novembre 2018

C’est mon dernier jour au Japon et j’ai longtemps hésité sur les activités du jour. J’opte finalement pour une visite de l’exposition en cours au Mori Art Museum, « Catastrophe and the power of art », fêtant les quinze ans de l’institution et contant au travers d’œuvres d’art les catastrophes des dernières années. Je reste fascinée devant une très longue vidéo d’Isaac Julien, Playtime,  mais je ne reste pas jusqu’à la fin (64 minutes quand même – j’en aurai vu une quarantaine). Par l’intermédiaire de trois écrans, il conte notamment la vie d’une employée de maison philippine à Dubai.

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Les autres œuvres me plaisent plus ou moins selon les artistes mais toutes de sont de très bonne qualité. L’exposition se termine par une installation participative de Yoko Ono en souvenir des naufrages de nombreux réfugiés. Je trouve aussi le miroir idéal pour un selfie – je me suis en effet rendu compte que j’ai pris très peu de photos de moi lors de ce voyage (c’est une longue histoire, mais en gros, la dernière année ayant été difficile, je me trouvais tout le temps trop fatiguée pour les photos, et j’ai fait un gros effort sur moi-même à la fin du voyage suite à un billet de mon amie Isa sur FB).

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Je rejoins ensuite le petit parc d’Hinokicho,  un peu perdu au milieu des tours, tout près du musée du design 21-21. L’endroit est très joli et me permet de me reposer et de manger mon egg sandwich habituel.

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Je ne visite ni le musée 21-21 ni le musée Suntory tout proche et j’hésite longuement sur la suite de la journée. Je décide finalement d’aller visiter une nouvelle fois le jardin de Rikugi-en que j’avais vu sous la pluie, me disant que je pourrai y lire mon roman pendant un moment. Il fait un temps radieux aujourd’hui et il est superbe sous le soleil, mais je ne trouve pas de banc adéquat et toute personne assisse dans la pelouse est vivement réprimandée par les gardes.

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Je sens la fatigue et je regrette un peu d’y avoir été sachant que j’ai encore un but de visite. De plus, je m’emmêle complètement les pinceaux avec les métros et perds un temps fou pour arriver dans le quartier de Kappabashi, où se trouvent tous les magasins d’ustensiles de cuisine. Et je n’ai même pas choisi l’arrêt de métro le plus proche: je descends à Iriya alors que Tawaramachi aurait été plus proche (ceci est aussi une note à moi-même pour une prochaine visite). Bref, je suis fatiguée et je n’ai plus trop envie de marcher mais c’est la vie ! Et j’achète quand même deux jolis bols pour vraiment pas cher. Je me retiens d’en acquérir plus parce que je commence à avoir un doute sur la place dans mes valises.

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Je retourne à pied à Ueno qui n’est finalement pas si loin et je vais manger de suite, sans retourner à l’hôtel. L’avantage du Japon, c’est que les restaurateurs ne vous regardent pas de travers quand on arrive à 17h30. Je retourne au restaurant de sushis testé la fois passée dans la gare d’Ueno et prends une sélections de makis, sushis et sashimis que je mange avec beaucoup d’appétit et déjà avec regret, sachant que je n’en mangerai plus de si bons avant longtemps.

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Une fois de retour à l’hôtel, j’enfile le pyjama fourni (du coup, ça fait deux selfies sur la journée) et je m’offre un long bain à l’onsen avant de m’attaquer à ma valise (il n’y avait personne à l’onsen, j’ai pu faire une photo). J’ai vraiment du mal à tout caser, malgré la place supplémentaire que m’offre la valise de cabine. J’y arrive au final, après quelques essais, mais c’est plein à craquer. Je ne sais pas encore comment je vais transporter tout ça jusqu’à l’aéroport…

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Je m’endors pour ma dernière nuit au Japon.

Statistiques du jour: 19 546 pas – 14,6 km

Plus de photos sur flickr.

Japon: Fukuoka – Dazaifu – Fukuoka

Samedi 10 novembre 2018

Ce matin, le soleil brille et mon humeur est tout de suite meilleure. J’ai comme projet d’aller à Dazaifu, sur les bons conseils de Béné no Fukuoka (une excellente source d’informations sur Fukuoka et sur le Kyushu), mais à la gare, je me demande si je suis dans le bon train, celui qui va vers Huis Ten Bosch. A vrai dire, je m’inquiète pour rien: il me faut juste descendre au premier arrêt, à Futsukaichi, puis marcher une dizaine de minutes pour atteindre l’autre gare de Nishitetsufutsukaichi où je reprends un autre petit train, très local. Cette escale à pied n’était pas dérangeante mais je tenterai un autre parcours pour le retour.

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Le petit village de Dazaifu est très connu pour le sanctuaire Tenman-gu en l’honneur du poète Tenjin et les croyants y vont pour obtenir le succès dans les études. Le souci, c’est que du coup, c’est blindé de monde dès la sortie de la gare et dans la rue commerçante menant au sanctuaire. Le Starbucks local a une architecture assez étrange mais tout à fait à mon goût et un peu plus loin se trouve l’inévitable magasin Ghibli dans lequel je m’arrête et me fais bousculer par les touristes chinois / coréens / taïwanais (je ne reconnais pas les langues entre elles). J’y trouve cependant un adorable petit kodama en peluche, tenant une brindille (peu de magasins Ghibli en vendent encore). Il deviendra mon doudou dans les moments plus difficiles, me ramenant immédiatement à Yakushima et aux esprits protecteurs de la forêt.

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Je suis la foule bruyante sur le joli pont rouge qui mène au sanctuaire et je fais un tour rapide de celui-ci, évitant les perches à selfies et fuyant très vite vers des lieux plus calmes. Avec le touriste asiatique voyageant souvent en meute et allant uniquement visiter les sites à trois étoiles, ce n’est pas très difficile de trouver des endroits plus sereins.

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Je ne sais pas quel homme politique un peu mégalomaniaque a eu l’idée de faire construire le Musée National du Kyushu à Dazaifu. Il n’a pas lésiné sur les moyens et même l’arrivée jusqu’au bâtiment est assez spectaculaire. Il faut d’abord monter plusieurs escalators puis en prendre un autre, horizontal, dans un long couloir où les lumières changent de couleurs. Le bâtiment en lui-même est imposant et sa taille me fait soupçonner que la visite nécessite quelques heures. Il fait trop beau pour s’enfermer et je fais demi-tour.

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Je rejoins la foule puis la quitte à nouveau près du petit temple de Komyozen-ji qui abrite un jardin sec. Le prix d’entrée me semble fort cher par rapport à la superficie de l’ensemble et à nouveau, je fais demi-tour, reprenant la rue commerçante vers la gare. Je ne rentre pas tout de suite à Fukuoka – j’ai en effet noté un autre lieu à visiter de l’autre côté du village et cela n’a pas l’air trop loin.

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Le chemin me mène d’abord au travers de l’immense parking d’où partent les meutes de touristes puis longe une rivière, m’éloignant progressivement de l’animation. Je me retrouve dans un quartier résidentiel; maisons et jardins potagers se partagent l’espace, avec aussi l’un ou l’autre autel shinto.

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Et puis, tout à fait par hasard, je tombe sur un immense champ de cosmos que je traverse pour rejoindre le temple de Kanzeon-ji et celui de Kaidan-in qui se trouve juste derrière. Il y a juste deux ou trois personnes esseulées, des locaux essentiellement. C’est extrêmement serein et agréable.

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J’avais pris mon pique-nique et m’installe sur la plate-forme en bois divisant le champ de cosmos. Je profite pleinement de cet instant, du calme, de la chaleur du soleil d’automne, de ma chance d’avoir trouvé ce champ tout rose par hasard, de mon bonheur d’être à nouveau au Japon, de la nostalgie de Yakushima… En reprenant ma route, je dis bonjour en japonais à un couple que je croise et la dame est toute étonnée que je parle japonais (j’ai juste compris nihon, j’en ai déduit que c’est ça qu’elle disait); je lui réponds par un geste, un tout petit peu donc. Je me rends compte, suite à d’autres échanges, que même ne connaître que cinq mots de japonais est déjà très bien vu.

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Je retourne à Fukuoka et descends à la gare de Tenjin. Je n’ai pas vraiment de plan défini mais je me dis que c’est dommage de ne pas avoir vu le centre commercial de Canal City alors que je suis passée à côté hier. Le bâtiment est coloré et de taille démesurée, avec un show de fontaines qui commencent juste au moment où j’arrive. C’est kitsch à mourir mais ça m’amuse.

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Je me promène un peu dans magasins, trouvant quelques cadeaux, un autre magasin Ghibli avec un Totoro géant et un Moomin Café. Je regarde la carte mais à vrai dire, je ne suis tentée par rien.

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Je visite ensuite le temple de Kushida-jinja, situé au cœur de la ville, puis je passe devant le Hakata Machiya Furusato-kan, des maisons traditionnelles où on peut apprendre certaines techniques d’artisanat mais je ne m’y attarde pas.

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Je termine ma journée par le temple de Tocho-ji et sa grande pagode orange. Fukuoka m’a donné une bien meilleure impression aujourd’hui mais il faut bien dire que j’étais de meilleure humeur à cause du beau temps.

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Je retourne à l’hôtel pour profiter de l’onsen où je barbote un moment dans l’eau chaude. Je sais que je les regrette déjà et il n’y en a pas dans les hôtels suivants de mon parcours, à part lors de ma dernière escale à Tokyo. Après cette pause bien méritée, je vais dans le centre commercial de la gare pour me trouver à manger. Beaucoup de restaurants sont bondés et je sélectionne finalement un endroit qui sert des chirashi. J’y commande un plateau de sashimis accompagné de riz et de petits plats, dont une délicieuse sauce piquante aux agrumes.

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De retour à l’hôtel, je prépare mes deux valises, la grande partira pour Tokyo demain tandis que la petite m’accompagnera pour les deux étapes suivantes.

Statistiques du jour: 20 642 pas – 15,4 km

D’autres photos de Daizafu – d’autres photos de Fukuoka.

Japon: Fukuoka

Vendredi 9 novembre 2018

Le petit déjeuner n’est pas aussi varié qu’à Yakushima, ce qui n’est pas très compliqué: il y a abondance de pain, pâtes, pommes de terre et riz, le tout accompagné de choses frites bien grasses. J’avoue que dès le second jour, je vais saturer. Ce n’est pas mauvais en soi mais j’ai envie de choses plus légères le matin.  Sans doute que si je déjeunais complètement à la japonaise, cela fonctionnerait mieux mais j’ai des envies de yaourt, de légumes, de fruits et de temps en temps un croissant.

Je quitte l’hôtel à mon aise vers 9h30, faisant confiance à la météo qui prévoit soleil et nuages et une température d’une vingtaine de degrés. Je ne prends donc pas de veste pour ne pas m’encombrer. J’ai noté sur une google map les choses à voir et établi un itinéraire. Je me dirige d’abord vers le sanctuaire de Sumiyoshi Jinja où se déroule une cérémonie, et donc je n’y reste pas trop longtemps.

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Près de là se trouve le petit jardin de Rakusuien. C’est charmant, joliment aménagé, avec de l’eau, une petite cascade, un pont et des érables qui commencent à prendre leurs couleurs d’automne et pourtant je n’arrive pas à apprécier l’endroit. Le soleil s’est caché derrière les nuages, il fait gris et mon cœur est resté à Yakushima.

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Je rejoins ensuite la rivière qui sépare Hakata de Fukuoka et je réussis à rater Canal City. C’est pourtant un bâtiment imposant mais je l’ai longé sans trop regarder en l’air et puis il était derrière moi. Je me rendrai compte de ça le lendemain.

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Je flâne un peu dans les petites rues puis trouve la galerie commerçante couverte de Kawabata qui me mène au musée d’art asiatique de la ville, situé au 7e étage d’un centre commercial. J’y visite l’exposition permanente qui comporte quelques œuvres intéressantes venant d’Asie, puis l’exposition temporaire dont le thème est le fait-main, du tissage à la découpe de papier. Il y a de jolies choses mais rien ne me parle vraiment et je suis vaguement déçue en sortant.

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Je traverse le fleuve, regrettant amèrement ma veste. Le vent est assez fort et me transperce de part en part. Cela va un peu mieux entre les grands bâtiments dont certains ont une architecture contemporaine assez étonnante. Je traverse le quartier de Tenjin, passant dans des rues commerçantes puis me retrouve sur une large avenue sans intérêt qui est plus longue que ce que j’imaginais (cette manie de vouloir tout faire à pied !).

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J’arrive enfin au sanctuaire de Gotoku Jinja, imposant par la taille de l’esplanade qui le précède. Je ne le visite pas, mes jambes sont déjà fatiguées, et je sens que je commence à déprimer un peu à cause du froid et de la faim. J’ai de quoi manger mais je ne trouve pas d’endroit où me poser – on ne mange pas en marchant, au Japon.

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La ville est survolée par des avions qui décollent ou atterrissent à l’aéroport tout proche. Comme en Belgique, mon regard est constamment attiré et j’essaie de reconnaître la compagnie aérienne.

Le but de ce long trajet était le parc Ohori et le jardin japonais qui s’y trouve. Il est de conception moderne mais dans le style ancien. Deux couples de mariés s’y font photographier, dérangés par un grand groupe de touristes asiatiques bruyants et plus intéressés par des selfies que par le décor (taïwanais ?, coréens ?). A nouveau, j’ai du mal à profiter de l’endroit qui est pourtant très joli.

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Je longe ensuite le lac du parc Ohori, hésitant à aller visiter les ruines du château, mais le cœur n’y est plus du tout. J’ai froid et je me sens encore plus nostalgique de ces si belles journées à Yakushima. Je prends le métro et retourne à la gare d’Hakata. J’y erre un peu sans but dans les galeries commerçantes.

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De retour à l’hôtel, je me dis qu’une séance de relaxation à l’onsen me réchauffera et me changera les idées. Très moderne, il est joliment aménagé, avec un grand bassin à l’intérieur et un petit bassin à l’extérieur mais bien protégé des regards. Je me sens bien mieux après ça .

Je repars vers 18h pour trouver un restaurant, et après une longue hésitation, je choisis Ippudo, une chaîne très connue pour ses ramens. Je choisis la version moderne avec sauce piquante et plein d’ail. C’est délicieux et totalement réconfortant. Et organisé pour les gens qui mangent seuls et qui n’ont pas beaucoup de temps. La musique va relativement fort et propose un répertoire jazz très agréable (genre John Coltrane ou Miles Davis). Ce qui conclut plutôt pas mal une journée un peu déprimante, plus à cause de mon humeur qu’à cause de la ville (j’en reparle dans le billet suivant).

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Statistiques du jour: 15,1 km – 20 190 pas

Plus de photos sur flickr (des trois jours passés à Fukuoka).

Japon: Yakushima

Mercredi 7 novembre 2018

Quand je me réveille, mes courbatures ont disparu ! Mes jambes sont toujours fatiguées, comme tout mon corps d’ailleurs mais je n’ai mal nulle part. La journée est de toutes façons plus calme: Sato m’emmène en voiture pour faire le tour de l’île de Yakushima, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La route suit la côte puis s’en éloigne par moments. Au loin, à Isso Beach, un torii rouge protège les pêcheurs qui partent depuis le port. A Nagata, la plage a des airs tropicaux: le sable est blanc, la mer est turquoise. On voit l’île de Kuchinoerabujima, dominée par un volcan très actif. C’est sur cette plage que les tortues viennent pondre leurs œufs une fois par an. Je me sens vraiment en vacances au bout du monde.

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Plus loin, nous rentrons un peu dans les terres pour rejoindre la gorge de Yokogawa. C’est isolé, c’est sauvage (enfin presque, il y a un chemin aménagé pour y arriver, comme souvent au Japon, mais dans le respect de la nature). Il y a moyen de passer d’un rocher à l’autre au milieu de la rivière.

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La route quitte le bord de mer et devient sinueuse, grimpant sur les falaises. Elle entre dans un parc naturel entouré de forêt. La faune locale n’a aucune crainte et se promène sur la route. Nous voyons des biches, mais surtout plusieurs groupes de singes qui n’ont aucune honte, copulant avec plaisir au milieu de la route. J’ai beaucoup ri en voyant les primates jouer dans les bouches d’égout, se cachant et apparaissant subitement, ou se cachant derrière les hautes herbes. Mes photos sont parfois un peu floues, je les ai prises au smartphone, avec le zoom poussé à fond.

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La conduite n’est pas simple pour Sato; la route est étroite et il faut se ranger quand une autre voiture nous croise, et surtout quand un bus arrive. Mais nous sortons du parc naturel après une bonne heure et arrivons à nouveau au niveau de la mer. Nous nous arrêtons à la cascade d’Ohko-no-taki puis allons manger un peu plus loin, dans une jolie crique. J’ai plus pensé à manger qu’à prendre des photos, alors que le décor était idyllique.

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Dans un magasin de souvenirs à Miyanoura, j’avais vu une jolie tasse en céramique bleue et je l’avais décrite à Sato. Elle a tout de suite su qui était le producteur, un vieux monsieur, et nous nous arrêtons dans son atelier. Il y a plein de jolies choses, très brutes, et je me dis que cela me fera un souvenir très particulier. J’achète un bol à riz, un bol à thé et un bol à saké.

C’est l’heure de la détente ! Sato m’emmène à un onsen en plein air, le Yudomari Onsen. Un bassin d’eau chaude a été façonné entre les roches noires et est accessible à marée basse. De loin déjà, la vue est superbe, de près c’est magnifique, très brut, très sauvage. Nous sommes seules et cela nous arrange. Nous trempons un long moment dans cette eau bien chaude, avec le vent qui nous rafraîchit mais aussi le soleil qui nous réchauffe. J’imagine que cet endroit peut faire penser un peu à l’Islande, mais avec un climat bien plus clément. Ce moment est tout simplement unique et je rêve depuis d’y retourner.

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Nous reprenons la route, longeant la côte sud de l’île, jusqu’à la chute de Toronki-no-Taki, située un peu à l’intérieur des terres, au bout d’une route sinueuse qui monte. Cette cascade a également été une source d’inspiration pour Miyazaki. Le débit de l’eau est faible et seul un fin filet coule aujourd’hui, par manque de pluie. Dans la cabane où se vendent des souvenirs, je trouve un adorable bol à saké avec un petit kodama au fond.

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L’après-midi est déjà bien entamée et nous commençons la dernière partie du trajet, du côté de la petite ville d’Anbo, avec un premier arrêt à une distillerie de shochu local que je goûte, mais j’achète plutôt un genre de vin parfumé aux fruits de la passion cultivés sur l’île.

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Un festival de photographie a lieu pour le moment, et il y a quelques photos qui sont affichées là, ainsi qu’au centre communautaire. Cet endroit ressemble un peu aux vieilles salles paroissiales en Belgique, avec pas mal de désordre, une scène pour les spectacles, de vieux décors, de nombreux tambours. Y sont projetées des photos anciennes de l’île. A vrai dire, je trouve que la photo qui est sur l’affiche de l’événement est la plus belle des œuvres exposées. Mais lors d’un festival de photographie, c’est rare de rencontrer l’organisateur, comme ce matin, et de faire la conversation avec lui. Sur une petite île comme Yakushima, il a tout de suite une plus grande proximité.

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C’est l’heure de la glace au matcha, et j’en profite pour acheter du thé cultivé sur place. Et puis, c’est le retour vers Miyanoura, terminant la boucle commencée le matin et longeant notamment la piste d’atterrissage du petit aéroport. Je remercie de tout cœur Sato pour cette très belle deuxième journée et pour le temps qu’on a passé ensemble, ainsi que pour les conversations que nous avons eues. J’ai eu l’impression de passer ces deux jours avec une copine, pas avec un guide qui fait juste son boulot.

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A l’hôtel, je profite une fois de plus de l’onsen puis du repas. Je reçois à nouveau divers plats, dont un légume de la forêt assez bizarre, filandreux et au final pas très digeste. Le dépiautage avec des baguettes d’un poisson avec de nombreuses arrêtes est un désastre et je tente de cacher mon oeuvre… mais il y a d’autres plats encore, comme du tofu à la cacahuète, de l’aubergine au miso, un genre du pudding au maïs, des sashimis, des rouleaux de printemps à la coquille saint-jacques… Je me rends compte que ce soir, je sature un peu de tous ces goûts et textures inconnus pour mon palais, mais je reste malgré conquise à cette cuisine très raffinée et spéciale. Et je dis adieu à Mizaki qui s’est tellement bien occupée de moi, m’expliquant tous ces plats.

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Je passe ma soirée à ranger ma valise, puis à lire et à revivre tout ce que j’ai vécu ces deux derniers jours vraiment exceptionnels. Il n’y a pas à dire, Yashushima est l’apogée de mon voyage.

Statistiques du jour: 6169 pas – 4,5 km

 

 

Japon: Yakushima

Mardi 6 novembre 2018

Ma nuit est assez agitée mais c’est sans doute parce que j’ai bu du thé. Et puis mes voisins se lèvent très tôt et l’hôtel n’est pas très bien insonorisé. Je me régale au petit-déjeuner qui est servi sous forme d’un buffet très complet et varié. Il y a même des fruits frais, chose très rare au Japon !

Aujourd’hui, c’est une journée un peu spéciale, celle que j’attendais depuis des mois et aussi le but de mon voyage. Je suis à Yakushima pour découvrir la forêt de cèdres et les mousses qui ont inspiré Miyazaki dans Princesse Mononoké. Quand je me suis intéressée à Yakushima, y aller me semblait un rêve bien lointain. Il n’y a que peu de transports publics et louer une voiture et la conduire à gauche me semblait trop compliqué. Et puis j’ai cherché un peu sur le net, notamment sur Tripadvisor, et j’ai découvert Yakushima Experience qui propose des randonnées dans la forêt et des visites de l’île. Cela a évidemment un coût mais je me suis dit que ce serait mon cadeau après cette année difficile. J’ai contacté Cameron, le guide principal,  fin mai et je lui proposé une fourchette de dates – je n’avais encore rien réservé d’autre. Il m’a très vite répondu en me proposant les 6 et 7 novembre. J’ai pris cela comme un signe, c’étaient les dates provisoires (mais idéales) que j’avais notées dans mon projet de circuit. J’ai donc réservé deux journées avec lui. Et c’est sa femme, Sato, qui en septembre a réservé pour moi le jetfoil sur le site uniquement en japonais.

J’ai mis mes nouvelles chaussures de randonnée et, un peu anxieuse, je suis sortie à l’avance pour attendre Cameron devant l’hôtel. Une grosse voiture est arrivée un peu après, conduite par une toute petite Japonaise, Sato. Elle m’a expliqué que son mari avait un empêchement et que ce serait elle qui me guiderait pendant ces deux jours. Ce qui quelque part a un peu fait retomber mon anxiété: j’avais un peu peur de passer deux journées avec un homme inconnu (même si son métier est guide et que normalement il n’y avait rien à craindre) et aussi de ne pas être à la hauteur à côté d’un homme fort et sportif.

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Nous partons pour les montagnes du centre de l’île, prenant une petite route sinueuse pour monter jusqu’à plus de 600 mètres. J’avais choisi de marcher sur le chemin de Shiratani, un parcours pas trop difficile et montrant la forêt qui a inspiré Miyazaki. Il fait beaucoup plus frais en altitude et je mets ma veste. Sato m’explique les options sur la carte et j’opte pour le parcours orange, moins visité, pour ensuite rejoindre le parcours vert, ce qui permet de faire une boucle. Le début du parcours est facile, tout à fait aménagé mais monte déjà beaucoup. Je prends l’excuse des arrêts photos pour souffler un peu ! Mais ce n’est pas vraiment une excuse, le paysage est photogénique dès les premiers pas.

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Le parcours se complique par la suite: le chemin est balisé mais il faut marcher entre les racines, les branches, les rochers et donc bien regarder où on met chaque pied. Et cela monte et descend constamment, vu que le parcours traverse plusieurs ruisseaux. J’absorbe le paysage: c’est vert, très vert, des arbres tout jeunes alternent avec des cèdres millénaires, des mousses recouvrent le sol et les branches. Le soleil filtre entre les feuilles, créant des jeux de lumière. Je suis tout simplement émerveillée et je fais des centaines de photos.

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Sato et moi parlons de mille et une choses, de notre vie quotidienne, de notre passé, de la condition de la femme, des hommes… A un moment, au début de la randonnée, je lui explique pourquoi je suis ici, et je fonds en larmes. J’ai réservé mon voyage fin mai et l’idée de venir ici m’a beaucoup soutenue pendant les difficiles mois d’été. Je sens que je relâche enfin beaucoup de tensions, que je les abandonne aux esprits de la forêt, aux kodamas (que Miyazaki a représenté en créant de petits personnages blancs aux yeux qui tournent). Sato m’écoute et me réconforte. Je suis aussi très soulagée que la météo soit superbe sur cette île où il pleut 365 jours par an.

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Nous voyons une famille de biches et de cerfs, c’est rare d’en voir plusieurs en une fois. Je n’ai que des mauvaises photos au smartphone, je n’avais pas emporté le gros zoom avec moi, mais peu importe. On entend aussi les oiseaux chanter.

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Les cèdres millénaires ont des noms; souvent il ne reste que la souche d’origine mais un nouvel arbre a pris racine sur celle-ci, créant un nouvelle génération. Certains ont un tronc creux et on peut passer en dessous. Un de ceux-ci est connu comme un passage vers une nouvelle vie, vers une renaissance. J’aime beaucoup la symbolique, parce que c’est en effet ce que je ressens. Au retour, je ne passerai plus en dessous, pour ne pas jouer avec le sort !

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Mes jambes fatiguent vite avec les montées et descentes incessantes mais c’est l’heure du pique-nique. Nous nous installons près d’une famille de singes qui se poursuivent dans les arbres tout en se chamaillant. Sato a prévu un bento de riz, de salade de chou et de poulet pané, accompagné d’une excellente tisane avec des herbes locales. Elle m’en apportera le lendemain (il s’agit d’un mélange de feuilles de goyave et de tulsi ou basilic sacré).

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Nous reprenons le chemin pour aller à un des endroits qui a tout particulièrement inspiré Miyazaki pour Princesse Mononoké. Les mousses y sont magnifiques, recouvrant les rochers sur le sol et les branches des arbres. Ce lieu ne peut qu’inspirer de belles choses et donne envie de croire à l’existence d’esprits de la forêt. J’avais l’impression d’être entourée et protégée.

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Sato m’explique que le chemin devient abrupt à partir de là, et sort de la forêt. Je sens que mes jambes sont déjà fort fatiguées et je préfère ne pas continuer. Le retour reste tout aussi superbe, de colline en vallée, de ruisseau en torrent. Comme il n’a pas plu depuis quelques jours, ils se traversent tous à sec, en passant de rocher à rocher. Lors de fortes pluies, il débordent et se transforment en torrents infranchissables.

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Je sens mes genoux flancher de plus en plus mais nous arrivons à la fin et rejoignons le parking. Je suis très fière d’avoir réussi cette randonnée jusqu’au bout, moi qui ne fait que peu d’exercice physique. J’ai les genoux en vrac, et je sais que j’aurai des courbatures, mais ce n’est pas très grave. Je suis juste ravie et heureuse.

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Nous redescendons en voiture vers la côte et Sato propose d’aller nous rafraîchir les pieds dans la rivière, à un endroit qui appartient en fait à une des industries locales – une propriété privée donc – mais qui est connu des locaux. La rivière est envahie de grands blocs de granit usés par les eaux, et il faut un peu crapahuter sur les rochers pour arriver au bord de l’eau. Celle-ci est glaciale – elle vient des montagnes – mais cela fait du bien !

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Une fois de retour à l’hôtel, je vais barboter à l’onsen, ce qui détend mes jambes qui commencent à me faire souffrir de plus en plus fort. Puis c’est l’heure du repas, et à nouveau je reçois tout un choix de mets délicieux: des entrées diverses, du shabu-shabu (une sorte de fondue), des sashimis, un pudding à l’anguille, des nouilles soba au thé vert, et en dessert un cheesecake et une glace un peu bizarre. Mizaki est heureusement là pour m’expliquer tout ça et nous parlons un peu de ma journée.

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Après cette journée très active, je m’écroule dans mon lit, hésitant à prendre du paracétamol contre les courbatures, mais je m’endors de suite en rêvant des esprits de la forêt. Depuis ce jour, j’y repense souvent et je visualise les kodama de Miyazaki quand je me sens moins bien. Et ça m’aide beaucoup !

Statistiques du jour: 12 618 pas – 9,1 km – mais surtout 72 étages !

Et il y a vraiment plein d’autres photos de mes trois jours à Yakushima sur flickr, allez voir !

Japon: Kagoshima – Yakushima

Lundi 5 novembre 2018

Cette nuit, j’ai dormi d’une traite pendant onze heures – la preuve que j’étais bien fatiguée. Du coup, ce matin, je me sens vraiment reposée pour la première fois depuis longtemps.

Je vais déjeuner au Tully’s Coffee, l’autre option proposée par l’hôtel. Le menu est fixe: omelette, pancakes, yaourt, salade. Ce n’est pas fantastique mais probablement plus léger que tout le gras du buffet japonais. Je fais des réserves d’argent liquide au 7/11, sachant qu’il n’y a pas ou très peu de distributeurs à Yakushima, puis je demande à la réception de l’hôtel d’envoyer ma valise à Hakata (Fukuoka) où j’arriverai quatre jours plus tard.

Les horaires du jetfoil pour Yakushima sont réduits en cette saison et c’est pour ça que j’ai tout le temps ce matin. Je sens quand même mon anxiété monter un peu: je n’ai jamais été dans ce genre d’engin et j’ai peur du mal de mer. Je pars bien à temps à pied pour l’embarcadère et j’arrive évidemment trop tôt. J’échange ma réservation par mail contre un ticket pour l’aller et une autre réservation pour le retour.

Je m’installe dans la salle d’attente et fais comme tout le monde: j’abandonne mes bagages pour aller aux toilettes, le truc complètement inconcevable ailleurs qu’au Japon. Bon, d’accord, je me suis dépêchée ! Un peu plus tard, une dame asiatique m’aborde en anglais. Elle est japonaise mais vit aux Etats-Unis (ce qui explique son anglais et pourquoi elle m’a abordée), et elle va visiter sa sœur qui vit à Yakushima. Cette courte conversation calme un peu mes nerfs, et je décide de ne pas prendre de médicament contre le mal du voyage avant de partir. Il sera encore temps à bord. De plus, la météo est au beau fixe et la mer est étale.

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Nous pouvons enfin embarquer. Ma place est à l’étage, à la fenêtre, mais je dois laisser mon bagage en bas. Le jetfoil, le Rocket 3, a l’air d’avoir déjà bien vécu mais j’imagine que si les vieux trams des années 30 roulent encore, le bateau des années 90 doit être bien entretenu. Nous démarrons tout doucement puis prenons de la vitesse sans que je ne m’en rende compte. Cela fait moins de bruit et c’est beaucoup plus stable que prévu. Nous passons devant le volcan Sakurajima, puis voguons entre les deux côtes avant de rejoindre la pleine mer vers Yakushima. J’en profite pour lire un long moment (le trajet dure 2h20).

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Le port de Miyanoura à Yakushima ne paie pas de mine mais le regard est attiré par un bâtiment moderne, le centre d’information sur l’île. Il est malheureusement fermé et je pars à la recherche de mon hôtel, le Seaside Hotel. Il ne me faut pas trente secondes pour le trouver: il est là, en haut de la colline. C’est sa proximité avec le port qui m’a décidée d’y loger. Ce n’est pas le moins cher de l’île, au contraire, mais cela restait abordable selon mes standards, d’autant plus que ce séjour sur Yakushima était un cadeau à moi-même.

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Ma chambre n’est pas encore prête et je pars donc me promener dans la ville. Plusieurs grands magasins de souvenirs bordent la rue principale et je repère une jolie tasse en céramique bleue. Je continue ma route jusqu’à la rivière où je bifurque pour retourner le long de la côte. Celle-ci est protégée par un grand mur en béton qui bloque en partie la vue mais sur mon chemin se trouve un temple. J’y revois le couple de Japonais rencontrés à l’hôtel et arrivés par le même jetfoil que moi. Notre conversation est des plus limitées, mais avec quelques gestes, on finit par se comprendre.

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Je n’ai (à nouveau) pas encore pris le temps de manger et je me dirige vers le supermarché. J’y achète de quoi grignoter et à boire (de la bière Orion d’Okinawa dont la canette m’a attirée à cause de la fleur d’hibiscus qui la décore). Je peux maintenant prendre possession de ma chambre et je découvre que j’ai vue sur mer alors que je n’avais pas payé le supplément pour cette vue ! De plus, elle est immense, une vraie salle de bal selon les standards japonais ! Par contre, la déco et les couleurs sont un peu passées, rétro dirons-nous, et la salle de bain n’est pas très lumineuse.

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J’ai envie de tester l’onsen mais je vais d’abord me balader un peu autour de l’hôtel. Il y a une piscine vide qui a vu des temps meilleurs et un chemin qui mène vers les arbres. Je vais évidemment par là et y trouve un petit sanctuaire. Et puis je retourne dans ma chambre.

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Sur le lit sont posés trois yukatas de tailles différentes. Je ne sais pas trop si je dois en revêtir un pour descendre habillée ainsi à l’onsen, ou si je garde mes vêtements pour me changer sur place. Bref, je fais un aller-retour pour évaluer la chose. Au final, je mets le yukata, voyant par la suite que les deux options sont acceptées. L’onsen est immense, et il y a aussi un bassin d’eau froide pour se rafraîchir par la suite (c’est trop froid pour moi !). Il y a deux autres femmes et chacune reste dans son coin. J’en profite pleinement, une fois de plus.

J’ai réservé mon repas pour 18h. La salle du restaurant est grande et une serveuse me mène à ma table. Je m’étonne de son anglais excellent; elle me raconte qu’elle est de Tokyo mais qu’elle a vécu aux Etats-Unis. Elle travaille à l’hôtel pour trois mois et elle décidera par la suite de son futur. Mizaki sera d’une grande aide pour m’expliquer le menu et comment je dois manger certaines choses. Le menu est en effet complètement japonais: des amuse-bouche, des sashimis de poissons locaux, une soupe de fruits de mer au safran qui cuit sur un petit réchaud individuel, des croquettes de poisson, un genre de pudding de yam, une soupe claire de poisson… et un dessert, du milk pudding. Tout cela est heureusement servi en petites quantités et je me régale, même si certains goûts ou textures sont parfois un peu nouveaux et bizarres pour moi.

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Statistiques du jour: 11 491 pas – 8,3km

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