Samedi 30 novembre 2019
La nuit n’a pas été meilleure que la précédente – je ne dors décidément pas bien sur un futon. De plus, mes voisins font beaucoup de bruit de tôt matin. Comme hier, il fait glacial dans la chambre, je me remets donc un moment sous l’épaisse couette après avoir allumé le chauffage.
Le petit-déjeuner est encore plus compliqué pour moi qu’hier: je n’apprécie pas vraiment le poisson fumé, et le matin, c’est encore pire. Et pour le reste, il y a plusieurs petits plats à base de tofu dont je ne raffole pas plus que ça (là, c’est plus une question de texture que de goût). A vrai dire, ce n’est pas plus mal que je mange peu avant le long trajet en bus qui m’attend ce matin.
Je prépare mes affaires puis décide de partir à pied à l’arrêt du bus. Ce n’est vraiment pas loin, il y a juste une montée un peu rude mais j’ai largement le temps. A l’aubette, le monde s’accumule. J’y fais connaissance de Cathy, une Taïwanaise vivant à San Francisco. Comme le bus est bien rempli, nous nous asseyons l’une à côté de l’autre et discutons pendant le voyage.
Le bus traverse d’abord la région montagneuse autour du volcan Aso, que l’on voit d’ailleurs très bien pendant la pause: il fume au loin. Puis, la route devient plus plate et moins intéressante en approchant de Kumamoto.
Le bus nous dépose à la gare routière; mon hôtel, le Dormy Inn, n’est pas très loin. J’aurais aimé passer deux nuits dans la ville mais pour une raison qui m’échappe, les prix des chambres étaient vraiment fort élevés. Peut-être qu’il n’y en a pas assez qui ont été reconstruites suite au grand tremblement de terre de 2016 ?
Je dépose mes affaires puis prends le tram pour la visite du jardin de Suizenji. La météo est superbe et je suis heureuse de retrouver un jardin, c’est en effet le premier de grande taille que je visite depuis le début de mon voyage. Il n’est sans doute pas immense, mais il a un intérêt certain avec son grand plan d’eau et des collines artificielles en forme de cônes. Je m’attendais par contre à plus d’érables…
Je n’ai pas encore mangé et j’ai faim, mais le quartier ne regorge pas vraiment de restaurants. Je mange un biscuit sur un banc, en admirant le paysage.
Je reprends ensuite le tram pour visiter le château. A vrai dire, je ne m’attendais pas à grand chose vu les dégâts qu’il a encouru lors du tremblement de terre. Je me souviens l’avoir vu entouré d’échafaudages l’année passée depuis le shinkansen entre Kagoshima et Fukuoka.
Et en effet, le début de la visite semble peu encourageant: il y a de très nombreux magasins de souvenirs et échoppes de nourriture pour attirer le chaland. Ce qui m’arrange en fait: je me régale d’un ours Kumamon, la mascotte de la ville, fourré de crème au chocolat et ma faim est enfin calmée.
Au centre des visiteurs, je me rends compte qu’un parcours de visite vient de s’ouvrir autour du château, et qu’il y a donc moyen de voir de près l’avancement des travaux. J’ai de la chance parce que ce n’est visitable que depuis la fin du mois d’octobre et uniquement le dimanche, mais c’est ouvert ce samedi également.
Je suis donc le parcours fléché qui permet de voir de près les dommages. C’est très impressionnant: des murs entiers de sont affaissés, des bâtiments se sont écroulés et le château a comme subi une implosion. Ce sont en effet ses fondations qui n’ont pas tenu tandis que les murs sont restés en place. Le travail de rénovation déjà effectué est lui aussi extraordinaire. Je n’ose pas imaginer où en seraient les autorités belges dans le même cas.
Je suis fascinée par les travaux de reconstruction mais aussi par le superbe gingko qui a paré ses plus belles couleurs d’automne.
Je retourne à pied vers mon hôtel, m’arrêtant au passage dans un centre commercial avec un grand supermarché et puis dans un restaurant de sushis pour mon repas du soir. Je me régale de divers petits plats commandés via une tablette.
Ma chambre d’hôtel est relativement grande selon les standards japonais mais particulièrement banale. Par contre, le petit onsen est très agréable et je m’y détends un long moment.
Statistiques du jour: 12 334 pas ou 9,4 km – 12 étages
Il y a d’autres photos de Kumamoto sur mon flickr.