Sri Lanka: Bandarawela – Yala National Park – Kataragama

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Aujourd’hui, nous redescendons jusqu’au niveau de la mer. La route est sinueuse et les précipices vertigineux. La plupart du temps, aucun parapet ne protège les véhicules d’une sortie de route mais heureusement, peu font de la vitesse. Et le chauffeur du car est excellent. Nous nous arrêtons à Ella pour un superbe point de vue vers la côte. On y voit aussi au loin le train que nous avons pris hier dans les montagne. Ainsi qu’une plante grimpante aux fleurs assez insolites, une aristolochia.

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Pause ensuite pour admirer une grande chute.

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Je m’endors dans le car et quand je me réveille, le paysage a complètement changé: les montagnes ont disparu et les rizières se succèdent, bordées de palmiers et bananiers. Nous arrivons à l’Hotel Mandara Rosen de Kataragama. Les chambres sont spacieuses, donnant l’idée de pavillons individuels et la salle de bain est moderne mais le tout a déjà un petit côté désuet (cela va évidemment très vite dans l’hôtellerie). Nous nous installons autour de la piscine et je commande un sandwich au poulet et une limonade mais je dois vite changer de place parce qu’il y a une nuée de mouches.

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A 14h45, nous partons pour un safari au Yala National Park. Des jeeps spéciales nous attendent pour nous y conduire. Je me retrouve dans celle des deux couples amateurs d’oiseaux et j’en suis bien contente, j’aurai droit à plein de commentaires ! De plus, Sarah me prête une paire de jumelles qui me seront d’une grande utilité. Le parc est une vaste étendue couverte de petits arbustes et d’herbe, parsemé de points d’eau. Une faune très variée y vit et nous avons l’occasion de voir des aigrettes, des hérons, des martins-pêcheurs, des tantales indiens (de la famille des cigognes), des paons, des pigeons verts, des aigles, des perruches mais aussi des singes, des lapins, des buffles qui profitent de l’eau, une famille d’éléphants… Je sens très vite les limites de mon appareil photo et le laisse souvent pour mieux profiter du paysage et des animaux qui m’entourent.

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Nous roulons depuis un moment déjà mais nous n’avons toujours pas vu l’animal phare du parc, le léopard. Après une courte pause, nous reprenons la route, alors que le crépuscule arrive. Et là, caché dans les arbres, deux léopards ! L’un d’eux nous observe, amusé ou ennuyé mais il se laisse facilement prendre en photo. Je fais quelques tentatives mais les limites de mon appareil se montrent bien vite. Tant pis, je préfère l’observer. Nous repartons, et un peu plus loin, une chance de plus: un léopard se prélasse dans l’herbe. Nous rentrons émerveillés et heureux de ces rencontres fortuites avec ces animaux sauvages.

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Le repas est à l’hôtel – qui est loin de tout, comme souvent. La salle du restaurant est immense et le buffet fort cher. Comme j’arrive tôt, je commande un plat de rice and curry aux crevettes mais il n’y en a pas. Ce sera au poulet et à la coriandre donc. Il est accompagné de curry de pommes de terre et de courges, de chutney à la mangue et de dhal. C’est évidemment bien trop copieux !

C’était une après-midi riche en émotions mais je me rends compte que je ne suis pas une fille à safaris. J’ai aimé la ballade mais je préfère de loin les vieilles pierres. Et dans ce voyage, il y a plus de nature que de culture… ce qui ne m’empêche pas de profiter de chaque moment.

Sri Lanka: Nuwara Eliya – Horton Plains – Bandarawela

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Le réveil est très matinal – 5h45 – et je fais une toilette de petit chat dans la salle de bain glaciale. Nous recevons un petit-déjeuner à emporter et partons avec deux minibus parce que le car ne passe pas par les petites routes sinueuses qui mènent aux Horton Plains. Ce parc national est situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de Nuwara Eliya et s’élève à une altitude de 2000 à 2300 mètres. La route nous emmène à travers un paysage superbe, d’abord très suisse avec de nombreuses vaches qui paissent dans les pâturages et des potagers aux nombreuses cultures. Au fur et à mesure de la montée, la végétation change et je peux admirer de superbes fougères arborescentes que je rêve d’avoir dans mon jardin mais qui ne supporteraient pas le climat belge.

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Une fois arrivés au centre des visiteurs, nos sacs sont contrôlés – pas pour des armes mais bien pour tout plastique qui pourrait polluer l’endroit. Nous commençons une randonnée qui fera 11 kilomètres en tout à travers des plaines herbeuses et une forêt de petits arbustes. Le paysage change plusieurs fois sur le parcours. Nous nous arrêtons à Mini World’s End et à World’s End, des endroits où le plateau s’arrête abruptement pour plonger dans un vide vertigineux et qui offrent une vue sur la plaine en contrebas, jusqu’à la mer (paraît-il). Il est encore tôt mais la brume se lève déjà et je ne verrai pas la mer – Roshan lui-même dit qu’il ne l’a jamais vue d’ici. Comme nous sommes au Sri Lanka, la sécurité est inexistante et il n’y a aucun parapet pour protéger les humains du vide.

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Nous marchons ensuite vers une cascade un peu cachée dans entre les arbres puis à nouveau à travers la plaine herbeuse parsemée de rhododendrons dont quasi aucun n’est en fleurs. Certains membres du groupe filent à toute allure – ils nous raconteront qu’ils se sont lancé le défi d’arriver au bout du chemin plus vite que le temps prévu par Roshan – tandis que je traîne à la queue avec Nick, Ellen et le guide. Ce ralentissement est idéal pour s’imprégner du paysage et je me remplis des sensations du moment. C’est très silencieux, le soleil est légèrement voilé, les grandes herbes ondulent sous une brise légère et c’est tout simplement superbe, bien plus que ce que j’ai capturé en photo. Un des grands moments du voyage.

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235-hortonplainsune belle vue sur Adam’s Peak, la plus haute montagne du Sri Lanka

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Je ne suis pas mécontente de retourner au minibus parce que j’ai mal à un endroit précis à mon pied. Quand j’enlèverai mes chaussures – des Palladium en tissu – je découvrirai une belle ampoule sur le côté du talon, à endroit insolite. Pour un prochain voyage, il faudra que j’investisse dans une bonne paire de chaussures de marche, légère mais solide. Les Palladium étaient un choix réfléchi pour les pays chauds – pour visiter Angkor notamment – mais elles ne tiennent pas la route pour de longues randonnées et elles ont toujours serré un peu au niveau du coup de pied.

Nous redescendons en minibus jusqu’à Pattipola où nous mangeons diverses spécialités locales de street food: des beignets, des crêpes et autres choses fourrées au curry. Même si le lieu ne paye pas de mine, tout est délicieux.

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Nous rejoignons la petite gare à pied, via les voies. Le bâtiment fait penser à une station de la campagne anglaise, avec ses nombreux géraniums et autres fleurs. Le matériel est antédiluvien mais fonctionne toujours. Un premier train passe dans la direction de Nuwara Eliya et Colombo. Nous attendons celui qui est parti ce matin de la capitale; il a du retard pas plus d’une demi-heure, ce qui est très honorable. Un vendeur ambulant propose ses marchandises sur le quai et de nombreux autres font l’aller-retour dans le train.

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Il n’y a plus de places assises et nous nous installons au niveau des portes qui ne sont jamais fermées. Ceci rend le trajet assez impressionnant: la voie est construite sur le bord des collines et propose 800 mètres de dénivelé en quelques dizaines de kilomètres. Je m’accroche bien, pas très à l’aise… Il est en effet très facile de tomber du train et dans le ravin. Après quelques arrêts, une place assise se libère à côté de la petite Aïcha. Elle me raconte dans un excellent anglais qu’elle revient de Kandy où elle été visiter sa future école en compagnie de ses parents et de sa petite sœur. Elle doit avoir une dizaine d’années et parle déjà trois langues, cinghalais, tamoul et anglais, ainsi qu’un peu d’arabe parce qu’elle est musulmane.

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Nous descendons à Bandarawela où nous attend le car qui nous dépose à l’Hotel Orient, un hôtel assez récent avec un joli jardin en hauteur. Je me repose un peu puis j’en profite pour écrire mon journal vu que j’ai pris du retard. Au crépuscule, une multitude de corbeaux se mettent à croasser tous en même temps. L’appel à la prière de la mosquée toute proche se mêle à la chanson « Girls just want to have fun ».

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Le dîner sous forme de buffet propose de nombreuses spécialités, des hoppers, des dosas et je me régale des nombreux currys. Fatiguée par la marche du matin, je ne traîne pas mais je commence quand même un nouveau roman avant de m’endormir.

Sri Lanka: Kitulgala – Nuwara Eliya

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Le petit-déjeuner est du même niveau que le reste – pas très bon donc – et je ne mange quasi rien: un toast un peu mou et un oeuf dur. Nous partons pour une promenade dans la jungle. Indications vestimentaires de Roshan: « good walking shoes and shorts – no pants – so you can see the leeches ». Des sangsues donc, ça promet ! C’est à Kitulgala qu’a été tourné en grande partie le film Le pont de la Rivière Kwaï. Il ne reste quasi rien de celui-ci – il a été dynamité à la fin du film – juste les socles en béton. Il fait chaud et humide et le chemin monte et descend. Il n’y a pas grand chose à voir, des arbres, des plantes, un caméléon qui fait caméléon. Au loin, on entend des sirènes et des détonations. Nous sommes en effet tout près des grands travaux pour la construction d’un tunnel et d’un barrage sur la rivière. C’est un peu triste de voir comment la nature est transformée par la main de l’homme… J’ai de la chance, je n’ai pas été attaquée par les sangsues, contrairement à Anna qui la détache en l’aspergeant de DEET. En fait, c’est minuscule, ces bestioles. Même si la promenade n’était pas de plus intéressantes, c’était agréable de bouger et de marcher.

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Nous rentrons à l’hôtel pour une douche bien méritée et un repas de… toast fromage-tomates. Mon menu n’est décidément pas très original mais au moins, je n’aurai pas trop mangé.

La route vers Nuwara Eliya est assez spectaculaire, ondulant entre les plantations de thé. Nous nous arrêtons pour en boire une tasse, justement, accompagnée de cake au chocolat. Plus loin, des cueilleuses sont au travail – la photo cliché pour le Sri Lanka. Ces photos ne sont pas sans coût: Roshan avait rassemblé de l’argent au début du voyage notamment pour donner un pourboire à ces femmes. Mon sentiment est donc partagé: j’ai de jolies photos mais j’ai dû payer pour les faire, chose que je n’apprécie pas.

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Quand nous arrivons à Nuwara Eliya, il est déjà 16h. Cette station d’altitude (1900 mètres) était un lieu très prisé par les coloniaux britanniques et a été rebaptisé « Little England ». Tout fait penser à l’Angleterre: le terrain de golf, le circuit pour les courses de chevaux, les bâtiments en style « normand ». A peine arrivés à l’hôtel, nous partons en promenade pour profiter de la dernière heure de lumière du jour. Il fait frais, le gilet est nécessaire. Le centre-ville est un peu décevant: de nombreux bâtiments modernes gâchent la vision idyllique que je me faisais de cette station d’altitude. Il y a certes quelques beaux bâtiments comme la poste mais la plupart sont plus loin du centre et je n’aurai plus l’occasion d’aller les voir. Je me sens en effet mal, j’ai la nausée et ma tension est en chute libre.

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De retour à l’hôtel, je me rends compte qu’Aneta n’a pas remis la clé de la chambre à la réception et je dois courir partout pour la retrouver alors que je me sens défaillir. Je la récupère enfin et me couche un moment. Heureusement, mon malaise n’était que passager et je me sens déjà mieux une demi-heure plus tard. Je sors ma jolie robe à oiseaux exotiques et décide d’explorer l’hôtel. Nous logeons en effet au Hill Club, ancien club pour la gente masculine de l’époque coloniale. Superbe bâtiment en pierre, il domine un grand jardin aux plantes exotiques (ces fougères arborescentes !).

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Il était interdit aux femmes, du moins les pièces principales, et elles devaient entrer par une entrée réservée pour elles. Il y a une immense salle de billard (où les tables ne nécessitaient sans doute pas de cartons de bière pour les redresser), une bibliothèque avec de nombreux fauteuils, une immense salle à manger, un petit bar. Bar où je retrouve les autres membres du groupe. Tout le monde s’est mis sur son trente-et-un, y compris les hommes qui ont emprunté vestons et cravates pour nous rejoindre. Aujourd’hui encore, il faut en effet respecter les conventions de ce lieu chic ! Tout le monde s’y est plié avec plaisir et ce n’est pas plus mal de revivre pour un court moment une époque révolue. Cela fait très Indian Summers comme ambiance. Vu le lieu, je commande un gin tonic mais je reçois à nouveau une minuscule dose de gin et une grande bouteille de tonic mais cela aurait été dommage de ne pas respecter les traditions.

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Nous allons ensuite manger dans la grande salle du restaurant, où les serveurs en smoking et gants blancs s’affairent autour de nous. Je commande un plat simple, des crevettes grillées géantes, accompagnées de riz et de légumes. C’est très bon et très peu srilankais mais peu importe. Je me laisse même tenter par un verre de vin blanc, un Sauvignon du Chili. Mon voisin Nick me parle de son intérêt pour les musiques du monde et il en connaît bien plus que la moyenne des gens, ce qui me fait plaisir.

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Après le repas, je retourne bien vite à ma chambre: je me sens mieux mais pas tout à fait au top et je préfère aller dormir tôt pour être en forme pour la journée du lendemain. J’y découvre que le chauffage a été allumé – il fait en effet frisquet – et qu’on a glissé une bouillotte dans le lit, chose qui ravit Eddy – il se précipite dessus. Tout cela était bien nécessaire: je suis une grande frileuse et je dormirai mal à cause des courants d’airs qui traversent la chambre, l’isolation n’étant pas au point dans cette vieille bâtisse. On a également déposé une fleur sur le lit, avec une phrase de Shakespeare.

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Même si c’était une belle journée, j’ai un grand regret. Je pense que suis frappée de la malédiction des stations d’altitude coloniales. Cela doit être la quatrième que je visite mais à chaque fois, le temps manque pour s’y promener, et s’imprégner de l’atmosphère si spéciale – un mélange entre les Alpes suisses et de l’exotisme local. J’aimerais vraiment rester plus longtemps dans ce genre d’endroit. J’ai eu ce sentiment en Birmanie à Pyin-U-Lwin où j’aurais aimé passer la nuit, à Dalat où je voulais prendre plus de temps pour visiter la ville mais où j’ai été retenue par mon compagnon de l’époque, à Ooty en Inde du Sud où je n’ai fait que dormir – dans un bel hôtel colonial certes – mais sans ballade locale.

 

Sri Lanka: Kandy – Kitulgala

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Le départ se fait à l’aise ce matin, à 9h30. Après 45 minutes de route, nous nous arrêtons dans une fabrique de thé. Roshan nous explique comment les feuilles fraîchement cueillies sont d’abord séchées une première fois, puis broyées dans des machines antédiluviennes puis fermentées. Elles sont ensuite triées selon leur qualité (la poussière de thé servira pour les sachets de type Lipton) et séchées une seconde fois dans des machines tout aussi antiques que le précédentes (il est écrit 1903 sur l’une d’entre elles). Les sacs sont ensuite acheminés à la bourse du thé à Colombo. Nous recevons en dégustation du BOP ou Broken Orange Pekoe, qui est légèrement âcre et très orange. Ce n’est pas la meilleure qualité – il s’agit du BOPF (F pour fannings), encore plus âcre – mais c’est le BOP qui correspond le plus au goût européen. L’Orange Pekoe est un cran plus bas dans cette échelle de qualité alors que c’est celui qu’on voit le plus souvent en Europe. J’achète trois variétés, de l’Orange Pekoe, du BOPF et du thé blanc, qui est la qualité premium puisqu’il ne comporte que les toutes jeunes feuilles.

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Il faut ensuite deux heures de route pour rejoindre Kitulgala qui est situé dans des collines couvertes de jungle. L’altitude n’est pas encore très élevée mais le chemin est sinueux. Nous arrivons au Kitulgala Resthouse qui se trouve au bord de la rivière Kelani. Le bâtiment colonial est plus que décrépi: la salle du restaurant a encore une certaine allure mais les chambres sont tristes et usées, les salles de bain couvertes de zones de moisissures. La vue est cependant très belle, donnant sur un jardin, avec la rivière en contrebas. Des rénovations seraient plus que nécessaires mais le lieu risque de perdre toute valeur touristique dans les prochaines années à cause de la construction d’un barrage sur la rivière. L’attrait principal de la région est en effet le rafting qui ne serait plus possible à l’avenir.

Il est midi et c’est l’heure du repas, un sandwiche fromage-tomates accompagné d’un jus d’ananas. Je fais ensuite une courte promenade au bord de la rivière où s’amusent quelques familles et jeunes hommes locaux puis je rejoins la route mais la paresse l’emporte et je décide de rentrer à l’hôtel. La plupart des membres du groupe sont partis faire du rafting, ce qui ne me tentait pas du tout et donc je profite de l’après-midi pour lire dans le lobby en compagnie de Sarah. Nous serons dérangées par un acteur connu – paraît-il – et ses amis qui font la fête et mettent la musique très fort.

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Les autres reviennent de leur excursion plus ou moins mouillés et nous buvons des bières en discutant. Il n’y a pas grand chose à faire ici en attendant l’heure du repas. Celui-ci est composé pour ma part de riz frit sans goût, le poulet y est quasi invisible, mais il est servi avec une sauce brune assez immangeable. Bref, je n’ai pas très bien choisi ce soir, mais les autres convives me confirment que ce n’est pas beaucoup mieux de leur côté.

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Que faire pendant la soirée ? Certainement pas me morfondre dans une chambre déprimante ! Il y a une vieille table de billard et nous décidons d’y jouer. Cela entraînera des fous rire à répétition: elle est brinquebalante et surtout, elle n’est pas à niveau: les balles se dirigent toutes vers un des coins. A force de cartons de bières, nous la remettrons droite mais du coup, j’arrête mes piètres tentatives de jeu. Deux équipes se forment dans le groupe: « England » vs « Rest of the world » (qui comprend les membres du groupe irlandais, gallois, srilankais – le guide donc, allemand, espagnol et belge). Rest of the world gagne la première partie, toujours ponctuée de moments hilarants.

Je décide d’aller dormir mais le sommeil a du mal à venir. Je ne me sens pas à l’aise dans ma chambre un peu pourrie et j’imagine des histoires de punaises et autres insectes envahissants. De plus, un moustique vient me narguer et je passe le reste de la nuit la tête sous le drap alors qu’il fait trop chaud pour ça.

Sri Lanka: Kandy

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Ce samedi est une journée libre et personne ne se dépêche. Après un réveil tardif, nous partons en petit groupe – en gros, tous les célibataires – pour une ballade à pied dans la ville. Le premier but est de trouver un agent de change et un distributeur de billets. Un vieux monsieur nous emmène chez un bijoutier qui échange sans soucis mes euros contre des roupies. Les rues de Kandy sont fort animées et l’architecture très disparate. Des bâtiments anciens, coloniaux, se cachent derrière de nombreuses enseignes et beaucoup de bâtiments modernes, sans style aucun, enlaidissent la ville. Notre premier arrêt est à une église.

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Puis nous visitons un temple hindouiste. Très coloré, il est à la limite du kitsch avec ses images en néon ou aux tons fluorescents. De nombreux fidèles y prient tandis que retentissent des cloches au son assourdissant. Un prêtre effectue un rituel pour un homme, agitant une lampe à huile dans différentes directions.

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Nous nous dirigeons ensuite vers le marché, croisant d’abord celui des vêtements et des tissus, puis celui de la nourriture. Diverses denrées garnissent les étals: des épices et de fruits, des légumes et des produits en conserve.

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Il est déjà l’heure de manger et nous nous arrêtons dans une grande « bakery » du centre ville, nommée tout simplement The Bakery. Le décor à l’intérieur est digne d’un palace un peu démodé, avec de grandes draperies dans les tons jaune et or qui masquent toute lumière venant de l’extérieur. On nous installe à une grande table et on nous propose de servir une sélection de beignets et feuilletés salés. Il ne faudra payer que ce que nous consommons. Je me régale d’un chausson aux légumes et au curry et d’un œuf farci, également aux légumes, le tout accompagné d’un lime soda très sucré. C’est un repas très économique et qui me suffit amplement pour le midi.

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Je quitte le groupe pour faire quelques emplettes au supermarché, du thé et des épices essentiellement. C’est quelque part plus simple qu’au marché et la qualité est tout aussi bonne, voire meilleure (on ne sait jamais si c’est un attrape-touristes). Je retrouve finalement le groupe à la St Paul’s Church où des enfants viennent de terminer leur répétition de chants de Noël.

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Je repars à nouveau seule, pour l’hôtel cette fois, me disant que Kandy n’offre pas grand chose de plus à visiter, et parce que je n’ai pas le courage de faire tout le tour du lac. Une après-midi piscine et lecture est bien agréable aussi, d’ailleurs.

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Je me suis faite à l’idée que ce voyage sera entrecoupé de longues pauses sans aucune activité prévue. A tel point que je n’accompagne pas les autres qui vont à la recherche d’un restaurant en ville. Je passe un moment à surfer dans le lobby (dans la chambre, cela ne fonctionne qu’à moitié – et encore, en se mettant contre le mur à un endroit précis). Le buffet de l’hôtel est tout simplement délicieux et j’ai envie d’en profiter une nouvelle fois. D’ailleurs, très vite, je vois apparaître Mark, Sarah et Fran qui ont abandonné leurs recherches d’un restaurant, ne trouvant rien à leur goût. Nous allons encore boire un verre ensuite au bar, puis je presse un peu Aneta pour qu’elle vienne chercher ses affaires dans la chambre. Sauf qu’elle prend son temps et que j’ai envie de dormir. Au final, mon sommeil sera assez mauvais, entrecoupé de nombreuses phases de réveil.

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Bien que toute seule dans la chambre, je traîne et j’arrive la dernière au petit déjeuner. Ce sera une constante, je suppose que les autres membres du groupe sont des lève-tôt. Le car nous dépose au Temple de la Dent, un ensemble de bâtiments situés dans une vaste enceinte. Les sacs sont fouillés et la sécurité sévère: ce temple a fait l’objet d’un attentat par les Tigres Tamouls en 1998, tuant 17 personnes. C’est aussi l’occasion pour la gardienne de tirer un peu ma jupe vers le bas. La visite commence après avoir déposé ses chaussures. Une première grande pièce abrite un éléphant empaillé, Rajah, qui a vécu 75 ans (sans doute) et a été utilisé lors de processions pour porter le reliquaire de la dent, une seconde est un grand hall aux colonnes en bois, le lieu où le dernier roi de Kandy donnait ses audiences de nuit. Vient ensuite un bâtiment où sont rassemblés peintures et statues.

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Nous arrivons dans le temple central pour la cérémonie. Des musiciens jouent des percussions et du hautbois à un volume assourdissant et nous suivons les pèlerins au premier étage pour admirer le reliquaire de la dent. Tout le monde se bouscule et je ne vois pas grand chose au moment clé. Peu importe, c’est plutôt la ferveur des gens qui est le spectacle, chacun se poussant pour déposer son offrande. Le parcours mène ensuite vers une statue en cristal puis à un petit bâtiment octogonal qui abrite la bibliothèque composée d’écrits sur feuilles de palmier. Une visite qui montre une fois de plus que l’adoration religieuse peut être bruyante et bousculée, contrairement aux églises européennes où tout est calme et feutré.

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Au programme ensuite, la visite du Peradeniya Botanical Garden (après un arrêt dans un magasin de pierres précieuses – elles sont belles mais les bijoux un peu vieux jeu). Roshan nous mène via les chemins à la découverte des nombreuses plantes locales: des arbres spéciaux, des palmiers, des orchidées, des bambous, des cycas… Il fait chaud et beau – enfin – et la promenade est très agréable. Beaucoup de locaux s’y promènent, et dans les endroits un peu à l’abri, il n’est pas rare de trouver de jeunes couples d’amoureux. C’est le genre d’endroit qui m’excite, plus à cause des différents types de plantes exotiques que pour leur agencement. C’est très classique, à l’anglaise, avec diverses zones dédiées aux diverses espèces. Ce jardin a en effet été organisé dès 1824, sur la base d’un jardin royal du 14e siècle. Vient maintenant une longue collection de photos !

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116-KandyJ’ai beaucoup aimé cet arbre assez particulier, dont je n’ai évidemment pas noté le nom. Il est apparemment assez dangereux de s’en approcher trop à cause des gros fruits qui pourraient tomber.
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C’est le vent qui a provoqué la courbure bizarre de ce pin. 
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Le point d’eau a la forme du Sri Lanka, mais ça ne se voit pas trop sur la photo.

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Retour à l’hôtel avec un arrêt dans une « bakery ». Les Srilankais sont très friands de pâtisseries mais aussi de petits snacks salés, du genre beignet frit aux légumes, à la viande ou au poisson, souvent bien épicés. Je choisis un peu au hasard et me retrouve avec un au poisson et un aux lentilles et au curry. C’est un peu sec et gras, mais c’est très économique comme repas de midi.

Je m’endors comme une masse puis rejoins les autres membres du groupe autour de la piscine. Je mets mes notes à jour, lis un peu et discute avec mes voisins.

Vers 17 heures, c’est spectacle de musique et danse dans un genre de hangar pas prévu pour ça. La musique est monotone, jouées aux hautbois et tambours mais les danses sont assez virevoltantes. Je ne peux pas dire que ça me passionne, et je ne suis pas la seule: ma voisine pique quelquefois du nez. La fin est plus impressionnante mais je suis trop loin pour bien voir: les artistes jouent avec le feu, marchant sur des braises. A la sortie du spectacle, il fait quasi nuit et les chauves-souris s’en donnent à coeur joie. Elles sont difficiles à photographier par contre.

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Le car nous emmène à un restaurant choisi par Roshan, de l’autre côté de la ville. Au dernier étage d’un hôtel, il offre un panorama sur Kandy qui serait sans doute plus appréciable de jour. Je commande un rice and curry aux crevettes et je reçois toute une collection de plats: le curry de crevettes, des currys de betteraves, de courge et de légumes divers, un dhal, ainsi que des carottes et haricots au vinaigre et du chutney à la mangue.

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Je n’ai évidemment pas réussi à tout terminer !

Une fois de retour à l’hôtel, je prends encore un verre au bar, un genre de mojito un peu raté, en discutant avec diverses personnes du groupe. C’est encore le début du voyage et je me sens encore assez sociable. Cela diminuera en cours de route, sans que je ne devienne asociale non plus.

Sri Lanka: Giritale – Polonnaruwa – Matale – Kandy

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Ce matin, il pleut. Nous partons en car vers l’antique cité de Polonnaruwa pour visiter celle-ci. Directives du guide Roshan: « cover up but wear flip flops » – pantalons ou jupes longues, se couvrir les épaules, chaussures faciles à retirer. Il nous dira tout le long du voyage comment s’habiller pour les activités du jour, ce qui facilite pas mal les décisions matinales.

Premier arrêt à la statue du roi Parakrama Bahu (1153-1186) qui avait épousé 300 femmes et n’a jamais eu d’enfants. C’est lui qui est responsable de la construction de la ville de Polonnaruwa et de sa splendeur. La statue le représente avec une belle moustache et un petit ventre replet. Il pleut mais le car possède une collection de grands parapluies pour nous abriter et j’ai eu la bonne idée de mettre mes tongs: mes pieds sont mouillés mais l’eau est chaude et je n’abîme aucune paire de chaussures.

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Un second arrêt se fait au palais royal ou Vejayanta Pasada, dont les murs s’élèvent encore sur deux étages – il en possédait sept, dont quatre en bois. Il comportait de nombreuses chambres pour héberger toutes les femmes.

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En face se trouve la salle du conseil de Parakrama Bahu qui a été reconstruite par les archéologues anglais de manière un peu fantaisiste. Les sculptures montrent notamment un éléphant à cinq pattes. Roshan nous rassure: il y en a un à trois pattes un peu plus loin.

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Un autre temple, avec un linga, vient ensuite.

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Plus loin se trouve la Terrasse de la Relique de la Dent, composée de plusieurs bâtiments. Le Thuparama est un temple de style hindou, en cours de rénovation. Il abrite différentes statues de Bouddha datant du 7e siècle, taillées dans un pierre contenant du quartz qui scintille à la lumière.

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Le Vatadage est une plate-forme circulaire ornée de nombreuses statues et bas-reliefs. C’était une chambre des reliques couverte par une structure en bois. Quatre bouddhas assis sont tournés vers les quatre points cardinaux. Des singes s’y amusent et la pluie s’est arrêtée. Avec l’évaporation, il fait chaud et humide, collant même.

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En face se trouve le Hatadage, un temple rectangulaire dont il ne reste que les fondations, ainsi que le Sat Mahal Prasada en style khmer, ce qui pose question aux archéologues. Il pourrait avoir été destiné aux commerçants cambodgiens mais rien n’est sûr.

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Pas question de marcher beaucoup aujourd’hui: le car nous emmène au point suivant, le Rankot Vihara, un immense dagoba en brique, recouvert de mousse. Pieds nus, c’est un peu ardu: le monument est entouré d’un terrain de sable au gros grains et petits cailloux.

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Le soleil est revenu quand nous arrivons au Kalu Gal Vihara. Le site est impressionnant avec ses quatre statues gigantesques, si ce n’était cet horrible auvent en métal censé protéger le site. Il paraît que son installation a bien plus abîmé le site antique que les intempéries. Nous y assistons à une mini cérémonies d’offrandes.

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La visite de ce site ancien m’a comblée et j’y aurais bien passé la journée – je n’ose pas trop lire dans le guide quels autres monuments j’aurais pu visiter.

Dans les voyages organisés, je redoute les nombreux arrêts « sponsorisés » dans divers ateliers d’artisanat local. Ce circuit au Sri Lanka est assez épargné mais nous avons quand même été dans un atelier de sculpture sur bois et vu une courte démonstration. Certaines des oeuvres présentées à l’achat possèdent toutes les caractéristiques de la kitschitude suprême, d’autres sont plus simples. Sachant que mes parents sont venus ici en 1975, je n’ai pas l’intention de ramener comme eux masques et éléphants, les leur étant devenus vintage entre temps !

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Au restaurant, je n’ai pas envie de m’empiffrer au buffet et je partage un sandwiche avec Suzanne. Evidemment, cette fois-ci, c’est un peu juste mais j’ai toujours un stock de biscuits pour les petites faims. Le car nous emmène plus loin, pour un long trajet pendant lequel je fais une bonne sieste et nous nous arrêtons à un jardin d’épices à Matale. Un guide nous montre les différentes plantes et explique les bienfaits de chacune selon la médecine ayurvédique, nous proposant de les tester. Comme j’ai été violemment attaquée par un moustique en sortant du car, je me propose pour tester l’onguent anti-chatouillements. Le lendemain, la piqûre traitée est rouge, gonflée et allergique; l’autre, à laquelle personne n’a touché, a disparu. Le plus stupide, c’est que j’ai acheté l’onguent en question. Il faudra que je lui trouve une autre utilité.

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(macis)
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(le fruit du jacquier)

La route est encore longue, une heure et demie, et la conduite devient plus difficile. Nous abordons une région plus montagneuse et le trajet est assez sinueux. Arrivés à Kandy, il fait noir et la ville est complètement embouteillée. L’hôtel Thilanka est un peu en retrait, sur les hauteurs au bord du lac. Les chambres sont très modernes, très grandes, avec un balcon mais il est conseillé de ne rien y laisser ni de nourrir les singes qui se promènent sur les toits.

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(admirez le beau néerlandais !)

Ma compagne de chambre reçoit un paquet qui l’intrigue. Il contient un t-shirt qu’elle met pour dormir chez son petit ami. Elle découvre que celui-ci est venu la rejoindre et qu’il fera le reste du voyage avec nous. Pas dans le groupe qui est complet, mais en parallèle, avec chauffeur privé. Je suis contente pour elle – la surprise est de taille – mais aussi pour moi: à partir de maintenant, je dors seule ! Ce sera parfois un peu compliqué parce que Roshan a demandé que les apparences soient préservées. Sa valise est donc menée jusqu’à la chambre et elle doit ensuite la déplacer vers celle du petit ami. Ce qui posera de temps en temps des problèmes par rapport à la clé, causés par sa désinvolture. Je ne me suis pas énervée mais cela a parfois été limite. Et autant nous avions de bonnes relations au départ, autant j’ai eu plus de mal avec elle par la suite, et inversement – je pense. En fin de compte, le plus accommodant et agréable des deux était le petit ami. Que dire de plus ? Très vite, il y a eu des questions dans le groupe à propos de son âge… la différence étant plutôt importante, dans le sens où lui n’a pas 30 ans. Ce qui cadre bien avec ses efforts à elle pour paraître si jeune.

Au restaurant de l’hôtel est servi un magnifique et délicieux buffet, que j’accompagne d’une bière, mais je dois bien vite aller dormir, espérant calmer ainsi un mal de ventre subitement apparu.

Sri Lanka: Sigiriya – Giritale

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Départ à l’aise en car ce matin, vers 9 heures, avec encore un arrêt pour des dernières photos du rocher du Lion. Nous passons à l’hôtel à Giritale pour une courte pause avant de repartir pour une ballade à vélo. C’est un parcours facile, toujours plat, de 15 kilomètres sur de petites routes asphaltées ou en terre. Au début, je ne me sens pas trop à l’aise, agrippant mon guidon mais des crampes me forcent à lâcher du lest en cours de parcours et je m’en sors bien jusqu’au bout. Les arrêts sont fréquents – normal quand il y a des amateurs d’oiseaux ! Je peux ainsi admirer des martins-pêcheurs, des aigrettes, des paons… ainsi que toute la vie locale et rurale de la région. Les routes longent de petits canaux ou des rizières; le paysage est très vert. Il se met à pleuvoir mais pas très fort, assez quand même pour les gouttes se mélangent à ma sueur, mouillant mon t-shirt.

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Nous faisons une première pause « noix de coco ». Un cueilleur grimpe à un cocotier et montre comment il détache les fruits, les faisant tomber plusieurs mètres en contrebas. Pendant que la femme du cueilleur ouvre les noix, Roshan fait une démonstration de cricket, montrant ses talents avec le fils de la famille, puis avec quelques membres du groupe. Nous recevons notre noix de coco pour boire l’eau désaltérante pendant qu’il explique ses divers usages.

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La pluie qui s’était interrompue recommence à tomber et je crains le pire – je n’ai aucune envie de continuer cette ballade à vélo complètement trempée. Heureusement ça se calme et il n’y a plus que des gouttes plus ou moins intermittentes. Le paysage ne change pas vraiment mais c’est vraiment agréable de rouler sur ces petites routes de campagne.

Il est temps de manger ! Nous nous arrêtons au détour d’un chemin un peu perdu auprès d’une famille srilankaise qui a préparé un repas complet de soupe et de rice and curry pour nous. Il y a du riz blanc et rose, du dhal, des currys de jacquier (c’est un peu pâteux), de courge et de pommes de terre, un curry de porc et différents condiments. C’est servi sur des feuilles de bananier. J’accompagne le tout d’une ginger beer locale (mais produite par Coca-Cola) qui est une bombe de sucre: 100 millilitres contiennent 11 grammes de sucre !

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Après ce repas, le retour sur le vélo est un peu pénible, les selles étant assez inconfortables et la fatigue de la matinée se faisant sentir mais le chemin à parcourir n’est plus très long, une demi-heure tout au plus. La toute dernière partie est la plus compliquée, la route étant parsemée de grands nids de poule mais j’arrive au bout, en mettant pied à terre lors des endroits les plus détériorés.

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Nous retournons à l’hôtel, l’Hotel Giritale. Il est magnifiquement situé avec une vue surplombant un grand réservoir. La piscine est petite mais agréable tandis que la chambre se veut contemporaine mais ne l’est pas tout à fait. Je prends une douche bien nécessaire, me décrassant de partout, évacuant sueur, crème solaire et boue qui se sont mélangés. Je profite de la grande terrasse pour finir mon roman tout en buvant un jus de fruits. Quand je commence le livre suivant, le soleil se couche, embrasant le ciel entre les nuages.

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Après ce moment toute seule, je rejoins les autres membres du groupe pour l’apéro, un gin tonic pour ma part. Ce n’est pas particulièrement réussi: je reçois 2 cl de gin ainsi qu’une bouteille de 33 cl de tonic pas très frais et pas très bon. Je m’en tiendrai dorénavant à la bière ! Un groupe de Français arrive et ça devient très bruyant.

Le repas est sous forme de buffet dans une salle fermée et air-conditionnée et ce n’est pas fameux. Il y a essentiellement de la nourriture occidentale mal préparée, de la viande trop cuite et des légumes à l’eau. Un des Français demande au chef srilankais si le poisson est de l’espadon, pas en anglais mais en français. Le pauvre chef ne comprend rien évidemment et du coup le Français répète la question plusieurs fois de plus en plus fort. Il n’aura jamais de réponse. Après le repas, je fuis – à cause du bruit.

Je me sens un peu triste, sans trop savoir pourquoi. La pluie ? Le rythme du voyage un peu trop lent ? Encore rien vu d’extraordinaire ? Le besoin de solitude ? Je m’endors, me réveillant plus tard parce que j’ai mal aux bras et parce que mon nez est bouché.

Sri Lanka: Sigiriya

Réveil aux aurores pour éviter les foules et la chaleur sur le rocher du lion de Sigiriya. Il fait malgré tout déjà très humide et je transpire beaucoup. Même mes lunettes se couvrent de buée par moments. Ce gigantesque monolithe rouge – pour le moment encore en partie caché par le brouillard matinal – fait 200 mètres de hauteur et abrite une forteresse-palais (oui, je brode sur le texte du Guide du Routard) construite par le prince Kassyapa après voir tué son père, le roi, à la fin du 5e siècle. Il est clair que vu la taille du rocher, il n’allait pas être attaqué de suite. La hauteur et les côtés abrupts des parois me font déjà peur vus d’en-bas mais je tente de profiter au mieux des « jardins ». Il n’en reste que quelques ruines mais l’ensemble devait être superbe, aménagé avec une alternance de cours, d’espaces verts et de bassins.

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Dès le début de la montée, les escaliers en pierre sont assez raides mais je suis le rythme. Je prends mon courage à deux mains pour aller admirer les fresques des danseuses nommées Demoiselles de Sigiraya et souvent comparées aux apsaras khmères. Il faut en effet emprunter un escalier métallique en colimaçon, enserré dans une sorte de cage grillagée puis déambuler sur une plate-forme attachée à la paroi du rocher. J’ai l’impression de marcher dans le vide mais la beauté des fresques me distrait quelque peu. Le peintre a fait quelques erreurs dans son travail: une femme possède trois mains, une autre, trois tétons. Les photos n’étaient pas permises, donc pas d’image ici, même pas de l’escalier que j’ai oublié d’immortaliser.

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Retour sur mes pas, puis passage par un autre escalier très raide, en pierre pour arriver à une grande plate-forme naturelle qui sert de base à l’ultime montée. Le haut du rocher est accessible via un escalier métallique qui s’accroche à la paroi, sans rambarde très protectrice. Après quelques marches, le vertige prend le dessus et j’abandonne là. Je n’étais pas sujette à ce problème quand j’étais plus jeune, c’est venu progressivement, notamment à cause du vertige extrême de mon ex qui a un peu déteint sur moi. Je suis déjà bien contente d’être montée aussi haut et je me dis que cela ne vaut pas la peine de faire une grosse crise qui me paralyserait dans un endroit inconfortable. Je commence d’ailleurs la descente à mon aise, accompagnée de Fran, ce qui nous permet de faire connaissance.

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Le chemin du retour nous mène le long de différentes grottes, dont celle du cobra, et par la salle des audiences.

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Nous retournons à l’hôtel où nous prenons – enfin – un petit déjeuner plus que copieux. Après celui-ci, je m’installe auprès de la piscine pour lire mon roman puis je retourne dans ma chambre pour une sieste bien méritée. Retour en bord de piscine pour la suite de la lecture, tout en me faisant manger par des moustiques qui trouvent l’endroit dans répulsif. Quelques longueurs, une douche, et le soleil se couche déjà, mettant en valeur le rocher du Lion qui se voit depuis l’hôtel. Je continue ma lecture – je vous ai dit que mon livre était passionnant ? – en buvant une bière. Une averse tropicale rafraîchit à peine l’atmosphère, et pendant que les trombes d’eau déferlent, nous dînons. Je goûte à nouveau une collection de currys différents mais peu piquants. Je tente de finir mon livre mais je dois bien admettre que ce ne sera pas possible ce soir: j’ai encore du sommeil à rattraper.

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Sri Lanka: Wattala – Dambulla – Sigiriya

Ma nuit est un peu agitée à cause de mon nez qui se bouche régulièrement et de ma toux – j’essaie de me retenir pour ne pas déranger Aneta – mais en me réveillant, je suis relativement reposée. Le petit déjeuner est assez varié, sous forme de buffet, mais pas de très bonne qualité à moins de manger du curry dès le matin. Nous partons à 8h30 avec un beau car qui permet à chacun de disposer de deux places. Après deux heures, nous faisons une pause et je bois une limonade à prix européen. Le trajet se poursuit encore pendant une heure, traversant différentes petites villes peu attractives. Le reste du paysage est parsemé de palmiers et de végétation abondante – un paysage typique des tropiques.

Nous nous arrêtons dans un hôtel où nous avons le choix: buffet ou commander un plat. Roshan nous a expliqué qu’il n’est pas possible partout de commander un plat à cause des temps d’attente très longs. Le soir, il y a moyen de passer commande une heure trente avant mais le midi, il ne faudrait pas retarder tout le groupe. Ici, le service est rapide et je choisis l’option sûre et peu originale: du riz frit au poulet. Le plat est immense et je n’arriverai qu’à manger le tiers, en me forçant un peu. C’est très poivré et comme prévu, peu intéressant mais je suis rassasiée.

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Quelques minutes de car plus tard, nous débarquons à Dambulla pour visiter les temples troglodytes. Le ciel est de plus en plus menaçant tandis que nous gravissons la colline via des escaliers assez raides mais les nombreux singes nous distraient. Ils sautent d’arbre en arbre, se grattent impudemment ou s’ôtent les poux. Au sommet, il faut retirer ses chaussures, comme dans tous les sites religieux, et se couvrir épaules et genoux.

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La première grotte est fort petite et héberge un immense Bouddha couché et mort: ses deux pieds ne sont pas alignés. Il a été sculpté à même la roche au 1er siècle av. J-C et peint en or au 12e siècle. Ses yeux sont mi-clos et il a l’air serein. Entre-temps, dehors, c’est le déluge. Nous attendons un moment à l’abri puis nous nous lançons vers la seconde grotte. L’eau qui tombe est chaude et ce n’est pas trop désagréable, même pour les pieds nus qui prennent un bain.

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La deuxième grotte est la plus grande, elle mesure 50 mètres de long et 7 mètres de haut (dans sa partie la plus haute). Elle abrite un autre Bouddha couché, qui dort (ses pieds sont alignés) ainsi que nombreuses autres statues et des fresques qui recouvrent le plafond.

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La troisième grotte héberge également un Bouddha couché, et ainsi de suite… Une longue galerie couverte permet de déambuler d’une grotte à l’autre tout en restant au sec. Après un moment, la pluie s’arrête aussi brusquement qu’elle est venue et le paysage se dévoile au loin. L’aide du chauffeur arrive avec des parapluies mais c’est trop tard.

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(oui, il faut aussi passer l’aspirateur dans les lieux sacrés)

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Nous redescendons et passons près d’un immense Bouddha doré, moderne et un peu prétentieux.

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Retour au car pour la suite du voyage. La pluie se met à nouveau à tomber à verse et le paysage est noyé dans la brume. Nous arrivons à l’hôtel Sigiriya, un peu perdu dans les bois. Moderne mais stylé, il offre une vue superbe sur le roc de Sigiriya. Les chambres donnent l’impression de pavillons individuels, aux plafonds très hauts, mêlant traditions et modernité, avec une vue sur un jardin intérieur où se prélassent des tortues.

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(Eddy, comme d’habitude, profite en premier du lit)

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Entre la chaleur tropicale et la pluie, l’anti-moustiques et la crème solaire, je prends une douche bien méritée avant d’aller dans le bar – salon, une grande terrasse couverte en fait, pour me connecter à l’internet et boire une bière en discutant avec les autres membres du groupe. Le repas est sous forme de buffet et il est bien meilleur que le précédent. Je goûte à divers currys jamais très piquants: du porc, du bœuf, des légumes et je prends des fruits en dessert.

Mon rhume est toujours là et crains déjà le vertige pour la visite du lendemain. J’ai encore du mal à me faire une impression du groupe. Beaucoup sont très calmes et parlent peu mais les premiers jours sont toujours un peu difficiles et étranges.