Inde – Rajasthan: post-scriptum

Quand j’ai décidé d’aller en Inde, c’était en partie par manque d’inspiration, mais aussi parce que je voulais partir avec Wild Frontiers et que je souhaitais découvrir une autre facette de ce pays après mon voyage dans le sud en 1999. Je savais déjà que je voulais faire ce périple dans de bonnes conditions et je n’ai pas été déçue. Le choix des hôtels était très bon, voire tout simplement extraordinaire et j’ai adoré loger dans les divers palais et demeures anciennes.

Ce confort était bien nécessaire pour contrebalancer le bruit, la saleté et les foules indiennes. Dans les rues, on n’est jamais seul et tous les sens sont mis à l’épreuve. Le pire moment a sans doute été l’arrivée au Taj Mahal dans ce bus bondé et le monde qui grouillait de partout. Mais en même temps, j’ai été récompensée par la beauté du lieu – ce n’est pas pour rien que c’est une des merveilles du monde.

Les rues des villes mais aussi les campagnes sont sales, il y a les bouses de vache mais aussi des tas de détritus – même si ceci n’est pas un problème limité à l’Inde. La circulation peut être assez congestionnée et la pollution est omniprésente. Nous avons heureusement pu éviter le pire à Delhi – ce smog qui recouvre d’un voile gris toute la ville. Ces problèmes écologiques ont été abordés pendant nos conversations et nous avons appris qu’il y avait des choses qui se mettaient un place, comme la plantation d’arbres et arbustes dans le désert du Thar par exemple, mais le travail à réaliser est encore énorme.

La nourriture était en général bonne, voire excellente par moments, mais après trois semaines, cela manquait un peu de variété. Et surtout, même si les endroits où nous avons mangé étaient choisis avec soin, le manque d’hygiène a eu une influence sur ma digestion. Une fois de plus, ceci n’est pas spécifiquement lié à l’Inde: après plusieurs semaines dans un pays tropical, j’ai en général quelques soucis.

J’ai été choquée par la condition de la femme et la position toujours dominante de l’homme dans la société rajasthanie traditionnelle qui vit encore beaucoup dans le passé. J’espère que cela évoluera dans le futur mais je me doute bien qu’il faudra encore beaucoup de temps.

Mais tout n’est pas négatif, loin de là ! J’ai été émerveillée par la richesse de l’architecture, je ne m’attendais vraiment pas à toutes ces couleurs, à la finesse des sculptures, à l’opulence, même les plus petits villages se démarquent par des bâtiments très colorés, donnant un cachet certain à l’ensemble. Et puis il y a ces portes que je n’ai pas pu m’empêcher de photographier partout !

J’ai fait un très beau voyage dans une superbe région – sans doute que je n’y retournerai pas vu que le circuit était très complet – mais il me reste d’autres parties de l’Inde à visiter. Pas tout de suite – il faut toujours un peu de temps pour se remettre de ce pays !

Quant à Wild Frontiers, j’en suis très satisfaite même si je vais peut-être attendre d’être un tout petit peu plus âgée pour repartir avec cette agence. Mes compagnons de voyage étaient charmants mais les sujets de conversation étaient parfois un peu éloignés de mes intérêts et opinions. Tout dépendra de mes destinations futures.

Si ce récit vous a plu, laissez-moi un commentaire – cela me fait plaisir d’avoir votre retour. Parlez-moi par exemple de vos voyages: avez-vous été en Inde ? Qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous des projets pour les prochains mois ? Racontez-moi !

Inde – Rajasthan: Udaipur – Mumbai – Munich – Bruxelles

Je me réveille vers 4 heures du matin quand mes compagnons de voyage partent – l’hôtel est bon mais les murs mal isolés. Je rejoins Connie vers 8h30 et nous déjeunons ensemble, puis nous nous faisons nos adieux.

J’ai encore du temps, beaucoup de temps. Comme l’hôtel est loin du centre, je décide de rester là et je retourne me coucher un moment, puis je prépare ma valise. Je vais ensuite manger une soupe au restaurant, puis, ayant dû libérer ma chambre, je m’installe dans les agréables canapés du lobby. J’y passe quelques heures entre lecture et conversations avec un des employés.

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Mon taxi arrive et je m’installe. Après quelques kilomètres, il s’arrête et embarque un ami. Et là je commence à angoisser: tous les guides mettent en garde contre ce genre de choses. De plus, le chauffeur prend de petits chemins au lieu de l’avenue principale. Je ne sais vraiment pas quoi faire, et puis, il débouche sur la grande route qui mène à l’aéroport. Je commence à me calmer… mon chauffeur avait sans doute juste besoin de conversation et connait les raccourcis sans circulation. A l’aéroport, je me fais alpaguer par un porteur et je n’arrive pas à l’éviter. Evidemment il demande de l’argent alors que je n’ai plus grand chose et que je voulais garder quelques sous pour pouvoir boire et manger plus tard dans la soirée. De plus il omet de faire passer mes bagages par le premier contrôle de rayons x.

Je suis évidemment bien trop tôt et donc je m’installe avec mon livre. Quand le check-in commence, je remarque derrière moi deux hommes qui ont tout l’air d’être musiciens – un bagage type synthétiseur avec des autocollants de Trojan Records me semble un indice assez clair.

Et puis, mon vol est retardé de 50 minutes et on ne peut pas passer les contrôles. Il faut rester dans le hall de l’aéroport. Je parle d’abord avec une Russe originaire de Sibérie, puis je suis rejointe par deux dames qui étaient dans l’autre groupe Wild Frontiers. L’attente est longue, et l’avion a plus de retard que prévu. Au final, je me retrouve assise à côté des deux musiciens (qui confirment donc bien qu’ils sont musiciens – Gaudi et Danny Ladwa qui sont actifs dans le milieu dub – et le premier a sorti plusieurs disques) et nous plaisantons pendant l’heure du vol, ce qui fait passer le temps…

A l’aéroport de Mumbai, je m’achète un livre sur l’histoire de l’alcool en Inde puis je m’isole dans un endroit calme en attendant mon vol. L’avion n’est pas plein, et il y a une place libre entre moi et mon voisin. J’essaie de dormir mais le siège est vraiment peu confortable. Une fois à Munich, je m’achète une bouteille de gin et une bouteille de rhum puis me trouve un endroit où m’allonger un moment, avant d’enfin prendre l’avion pour Bruxelles où j’arrive le lendemain de mon départ, vers midi.

Inde – Rajasthan: Udaipur

Ce matin, je décide de déjeuner léger parce que je ne suis pas encore très sûre de ma digestion. Mais ça a l’air d’aller mieux qu’hier.

Nous prenons le minibus pour rejoindre le centre d’Udaipur et commencer la visite du City Palace, l’immense palais du maharadjah local qui surplombe le lac Pichola. C’est en fait un complexe de plusieurs palais accolés et construits à des dates différentes, dans une fusion de styles rajput et moghol. Quand le guide nous propose de faire la visite résumée, nous acquiesçons – nous avons clairement eu notre dose de palais lors des semaines précédentes. Cela n’empêche pas d’admirer la richesse de l’architecture et des décorations multiples, allant d’une pièce à l’autre, suivant un vrai dédale de couloirs et d’escaliers pour y accéder. Il y a même une galerie avec des sculptures anciennes, des instruments de musique et divers objets usuels. La cour centrale est en pleine préparation pour un mariage.

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Juste à la sortie du palais se trouve le temple Jagdish, dédié à Vishnou. Des fidèles interprètent en choeur des chants dévotionnels, accompagnés d’un tambour. Juste après cette visite, nous  nous arrêtons chez un bijoutier mais tout est bien trop classique pour moi.

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Nous reprenons le minibus pour une dernière visite, celle des jardins de Sahelion-ki-Bari, envahis par les touristes locaux mais non moins intéressants. Ils sont séparés en divers parties, chacune avec une ambiance particulière, mais tous rafraîchis par des fontaines. Celui qui est circulaire et entouré de plantes tropicales me plaît tout particulièrement.

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Jilian retourne à l’hôtel avec le minibus et je prends un tuk-tuk avec les autres membres du groupe. C’est un peu serré pour quatre personnes à l’arrière tandis que Tej  s’est installé à côté du chauffeur, l’enlaçant presque, mais les trajets ne sont jamais bien longs. Nous retournons au même restaurant qu’hier soir et cette fois-ci, j’en profite pleinement. Je me régale des grillades et de la vue sur le lac. Poulet tikka et mouton sont complétés par un curry de pommes de terre et oignons de printemps et des épinards à l’ail, ainsi que les habituels naans.

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Nous reprenons un tuk-tuk pour visiter un immense magasin d’artisanat local mais malgré le choix, rien ne me tente, puis nous rentrons à l’hôtel. Nous avons une discussion un peu pénible sur les pourboires – personne ne tombe d’accord sur un montant commun par personne et nous décidons finalement de chacun donner une enveloppe – ce que je trouve particulièrement déplaisant, mais c’est comme ça.

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Nous prenons un dernier gin tonic ensemble puis prenons le repas au restaurant de l’hôtel. Jane est fort distraite, tentant désespérément de choisir sa place dans l’avion et ce n’est pas le moment le plus joyeux du voyage. Tout le monde est déjà ailleurs en fait. Vient ensuite l’heure de faire les adieux à Jilian, Jane, Bob et Tej qui partent très tôt demain matin et c’est toujours un peu triste.

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Inde – Rajasthan: Bijaipur – Udaipur

Mes soucis intestinaux ne sont pas résolus ce matin et je prends un Imodium de plus avant de prendre la route pour la dernière étape du voyage, Udaipur, à trois heures de Bijaipur. L’hôtel Sarovar est inaccessible par le minibus, étant situé à l’intérieur de la vieille ville, et donc nous faisons la dernière partie à pied tandis que nos bagages sont chargés dans un tuk tuk. Il ne s’agit pas de l’hôtel qui était prévu dans le programme et l’entrée n’est pas accueillante du tout. Les chambres sont quant à elles très basiques et pas très propres, et les portes ferment mal. Et je ne me vois pas attendre là toute une journée le surlendemain avant de prendre mon vol du soir.

Nous tirons la tête et râlons auprès de Tej (qui s’y attendait apparemment). Il appelle son chef, mais en attente d’une solution, il nous emmène pour la suite du programme quelques rues plus loin. Nous allons en effet assister à un cours de cuisine. Dipika et Pradeep nous accueillent très gentiment et nous préparons ensemble différents plats: du chaï d’abord, puis des pakoras, du dhal, un curry de pommes de terre et d’okra, des chapatis et du riz agrémenté d’épices et de petits pois. Nous mangeons ensemble cet excellent repas mais je n’ai toujours aucun appétit.

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Tej a reçu une réponse positive de son chef et nous nous mettons en route vers notre nouvel hôtel, le Fateh Niwas, qui du coup, n’est pas dans la vieille ville, ni même proche du centre. Mais la différence est flagrante: les chambres sont grandes et bien décorées, les salles de bains sont modernes et propres, et le bâtiment en tant que tel intègre des éléments inspirés de l’architecture ancienne de la région.

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Après une courte pause, nous repartons pour le centre d’Udaipur. Nous prenons le bateau pour une croisière au coucher de soleil sur le lac Pichola, haut lieu du tourisme et du romantisme à l’indienne. Nous profitons d’une superbe vue sur le palais du maharadja puis, nous débarquons sur l’île de Jag Mandir qui est un endroit des milles et une nuits, et qui est d’ailleurs très fréquemment utilisé comme décor pour des fêtes de mariage. Je me sens de moins en moins bien mais j’arrive quand même à profiter un peu de l’endroit. Par contre, quand mes compagnons proposent de boire un verre, je refuse. Je tente de me concentrer pour évacuer les nausées tandis que ma tension baisse – et puis elle remonte heureusement après un moment et je commence à me sentir un peu mieux, juste à temps pour reprendre le bateau vers la terre ferme.

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Nous débarquons à nouveau tout près du palais, que nous longeons pour ressortir dans le centre de la vieille ville. Apparemment, il y a eu un sacré malentendu entre Tej et le chauffeur, ainsi que des embouteillages qui bloquent toute la vieille ville, et notre guide nous emmène au pas de course au travers des rues, le téléphone en main. C’est assez épique, et pas très agréable, surtout que Tej ne nous explique rien au moment même. Finalement nous retrouvons le minibus, mais au lieu de faire demi-tour, il s’engage sans sourciller dans le pire des bouchons. A certains endroits, les voitures peuvent à peine se croiser et cela se joue au centimètre près.

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Nous arrivons en fin de compte à notre restaurant pour ce soir, le Khamma Ghani, un des meilleurs de la ville. Les spécialités, ce sont les grillades cuites au four tandoor, et même si je ne me sens pas encore en pleine forme, mon appétit revient peu à peu.

De retour à l’hôtel, je teste le remède proposé par Jilian, du bicarbonate de soude, avant de passer une excellente nuit.

Inde – Rajasthan: Bijaipur

Le matin, je me réveille à cause de petits soucis intestinaux. Après plus de deux semaines de nourriture exotique, mon système digestif renâcle, malgré les probiotiques que je prends depuis le départ. J’espère que de l’Imodium et une double dose de probiotiques vont m’aider.

Vers 10 heures, nous partons pour une promenade dans le village de Bijaipur. A nouveau, c’est une immersion dans la vie locale. Les maisons sont peintes dans des couleurs lumineuses, des vaches et des chèvres se promènent partout. Une femme nous invite à visiter sa maison, en toute simplicité. Nous nous arrêtons aussi dans deux écoles, ce qui m’intéresse moins – et qui me met un peu mal à l’aise – mais cela ne dure pas très longtemps.

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Il fait déjà fort chaud et je ne suis pas mécontente de me reposer une vingtaine de minutes avant de repartir. Plusieurs jeeps sont à notre disposition et Tej demande de prendre la plus grande. Nous quittons le château de Mr Singh pour rejoindre sa ferme située à une bonne demi-heure de là. Le chemin est agréable, traversant la campagne. On peut voir les villages et les champs, les gens qui y travaillent et les animaux. A un endroit précis, le chauffeur sort de la route et emprunte un chemin à peine visible sur une espèce de grand plateau rocheux. En contrebas se trouve la ferme, sur les rives d’un lac.

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Nous installons d’abord sous un grand arbre pour boire un lime soda puis nous allons manger. Le repas est préparé avec les légumes cultivés sur place, de manière biologique, et propose également du poisson du lac. Pour la digestion, nous retournons sous le manguier. Tej rassemble plusieurs lits traditionnels et nous nous assoupissons au calme, avec au loin le clapotis de l’eau. A vrai dire, celui qui dort le plus profondément, en ronflant légèrement, est notre guide !

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Nous visitons ensuite les jardins potagers où poussent divers légumes – des aubergines, du taro, du gingembre… – et l’enclos des vaches.

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L’après-midi touche presque à sa fin et nous repartons, non sans nous arrêter quelques fois en chemin, d’abord dans un village Bhil très primitif puis près des tombes d’une autre ethnie – peut-être les Meena, je n’ai pas noté leur nom – connue comme un peuple de criminels et voleurs. Leurs cérémonies de crémations sont quelque peu différentes des Hindous mais je n’ai pas trop écouté les explications…

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Le soleil se couche sur le chemin du retour au château et même si la journée n’était pas très active, je me sens épuisée. Pour les Rajasthanais, il fait fort frais ce soir et donc le repas est proposé à l’intérieur, mais je n’ai pas faim et je vais dormir tôt.

Plus de photos sur flickr, surtout du village.

Inde – Rajasthan: Bijaipur

Aujourd’hui, c’est repos dans notre heritage hotel, le palais de Bijaipur. Je prends mon petit-déjeuner à l’aise, des toasts, des pakoras et des beignets de banane, avec du thé et de l’infusion au gingembre.

Je demande ensuite à Tej de montrer sur la carte quelles routes nous avons prises depuis le début du voyage puis je m’installe près de la piscine avec mon livre, non sans avoir exploré un peu le palais.

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Pour le lunch, je mange un délicieux paneer émietté dans des légumes, un curry avec des beignets et un curry de petits pois et carottes. Pour la digestion, je retourne près de la piscine mais les insectes piqueurs arrivent vite et je suis évidemment attaquée. Je n’ai pas trop envie de me tartiner d’anti-moustiques et je retourne dans ma jolie chambre où je continue à lire, puis je m’endors, puis je lis à nouveau.

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Je retrouve mes compagnons de voyage à l’apéritif et au repas du soir, composé de poulet grillé au barbecue et de différents currys. Ce n’était pas une journée très active, même légèrement ennuyeuse quoique j’apprécie toujours d’avoir le temps de lire.

Inde – Rajasthan: Jojowar – Chittorgarh – Bijaipur

A nouveau, la route est longue pour atteindre l’étape suivante. Nous traversons d’abord les collines toutes proches, tout en étant observés par les singes. A un moment donné, la route est bloquée: un camion n’arrive plus à gravir la pente. Après quelques manœuvres de divers véhicules, il réussit à prendre son élan et repart. Le paysage change, la campagne devient plus verte, les palmiers réapparaissent. Nous croisons bergers et troupeaux qui envahissent la voie publique.

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Nous arrivons à Chittorgarh pour l’heure de midi et, après un détour causé par l’impossibilité de passer sous un pont avec le minibus, nous nous arrêtons pour le repas de midi. Il s’agit d’un buffet dans un restaurant généralement visité par des Indiens et la nourriture est tout de suite plus épicée et piquante, ce qui la rend aussi plus intéressante. Nous mangeons dans le jardin et une immense tortue vient nous dire bonjour.

La particularité de Chittorgarh est son immense fort installé sur un pic rocheux – c’est le plus grand d’Inde. Il est aujourd’hui abandonné mais il est très intéressant à visiter. Il faut d’abord passer sept portes placées sur une route sinueuse qui monte le long des flancs de la colline. Nous ne visitons qu’une partie et commençons par le Kumbha Palace, un palais en ruines d’où la vue sur le ville en contrebas est magnifique.

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La Victory Tower se dresse un peu plus loin. Elle est ornée de très nombreuses sculptures en style hindou. A côté se trouvent plusieurs temples à l’architecture typique. Tandis que nous les visitons, nous sommes observés par plusieurs dizaines de singes très placides.

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Le dernier arrêt se fait au Padmini’s Place, un palais dans un style tout à fait différent, organisé autour d’un jardin. Il n’a rien d’extraordinaire mais les couleurs sont belles en cette fin de journée.

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Plus de photos sur flickr.

Il reste encore une étape: cette nuit nous dormons au palais de Bijaipur, à une cinquantaine de kilomètres de là. Nous prenons d’abord l’autoroute, puis des chemins locaux. L’autre groupe de Wild Frontiers nous poursuit toujours, pour finalement nous dépasser. Nous arrivons au crépuscule et à nouveau, je tire au sort ma chambre. Et j’ai à nouveau beaucoup de chance: elle est dans l’aile la plus ancienne et bien que fort taribiscotée, elle est très agréable. J’ai un grand hall d’entrée, puis une pièce plus petite qui fait office de chambre, entièrement occupée par le grand lit. Il y a plusieurs petites niches, dont une contient une fresque originale, ainsi qu’un genre de logia où il doit être bon de s’installer pour lire un livre – sauf que ça manque de coussins. Et plus généralement, ça manque un peu de tentures aussi mais je m’en accommode.

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Nous prenons l’apéritif dans le grand patio, puis un repas à la lueur des chandelles près de la piscine. Et puis, c’est l’heure d’aller dormir, après une belle journée.

Inde – Rajasthan: Bhenswara – Jojowar

Evidemment, cela devait arriver un jour, je me fais à nouveau piquer par des moustiques, et évidemment, cela se passe au moment où je suis le plus vulnérable: dans la salle de bain lors de ma toilette.

Dès le matin, nous reprenons la route. Elles sont très variées, de l’autoroute au chemin de campagne à nombreux trous. A un moment, le chauffeur interprète mal les consignes du gps et se retrouve sur une route en travaux, interrompue par un grand tas de gravier. Le demi-tour est plutôt compliqué mais il y arrive sans incident.

Après 4 heures de trajet, nous arrivons au Rawla Jojowar, notre hôtel pour la nuit, quelques minutes avant l’autre groupe. C’est à nouveau un « heritage hotel » qui possède des chambres très diverses. La mienne est dans la partie moderne mais celle de Jane et Bob est dans l’aile ancienne et possède même une balançoire.

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Nous y prenons le lunch (il y a du curry aux oeufs – ce que j’adore) puis je retourne à ma chambre pour me préparer pour l’excursion de l’après-midi. Au moment de partir, me voilà prise subitement de troubles intestinaux. Je me doute bien qu’ils ne sont pas très graves mais le groupe ne peut pas m’attendre parce qu’il s’agit d’une excursion en train. Je retourne, déçue, dans ma chambre, passe encore un moment aux toilettes mais cela suffit pour aller mieux. Je passe donc l’après-midi au lit, entre sieste et lecture.

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Quand le reste du groupe revient, je suis totalement remise et ils me racontent leur voyage dans ce petit train qui grimpe dans les montagnes environnantes, avec de nombreux singes qui viennent mendier de la nourriture.

Les deux journées précédentes n’ont pas été très passionnantes et celle-ci n’a pas été meilleure, pour des raisons de santé. Je ne peux pas dire que mon humeur soit au beau fixe mais c’est la vie.

Inde – Rajasthan: Bhenswara

Il n’y a pas d’activités prévues avant la fin de la journée et donc, je me réveille à l’aise, surtout après la mauvaise nuit due au matelas trop fin et trop dur et à l’oreiller trop plat. Après le petit déjeuner, je lis puis je tente de dormir encore un peu. Et après le repas végétarien avec frites du midi, je fais de même.

Il y a la fatigue du voyage évidemment mais aussi un certain ennui provoqué par cet endroit isolé du monde où il n’y a pas grand chose à faire et où les abords de la minuscule piscine sont déjà occupés. Notre groupe a en effet rejoint un autre circuit de Wild Frontiers et à partir de maintenant, nous voyagerons en parallèle. Cela a changé la dynamique, nous n’avons plus ce sentiment d’exclusivité et c’est un peu dommage. Il y a aussi une certaine lassitude après deux semaines de circuit bien remplies et l’idée que les prochains jours sont beaucoup moins occupés.

Nous partons finalement vers 16 heures pour un « shepherd and leopard safari », avec l’autre groupe. Trois jeeps nous attendent – la nôtre date de la seconde guerre mondiale – et « Eyecandy » a mis son plus beau costume d’explorateur avec chapeau assorti pour nous mener à la chasse. Il est à ce point stylé que cela en devient presque drôle.

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Nous nous arrêtons dans un petit village habité par des Bhils, un peuple indigène à l’Inde (adivasi). Il y a un temple en plein air, organisé autour d’un arbre sacré. C’est là que se déroulent les rituels de guérison en cas de maladie ou de morsure de serpent. Nous nous promenons un peu entre les maisons parfois encore très primitives, entourés d’enfants, mais je me sens très voyeuse et pas très à l’aise dans cette situation, surtout que certaines personnes de l’autre groupe sont très demandeuses de photos, voire même exigeantes.

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Nous reprenons la route, enfin plutôt des chemins poussiéreux, et nous nous arrêtons dans un autre village peuplé par des Rabari, une ethnie semi-nomade qui s’y fixe pour l’hiver avant de repartir vers le Gujarat avec les troupeaux. Nous sommes immédiatement assaillis par des enfants, à un point tel que je quitte le groupe. Connie me suit tout de suite et nous tentons de nous réfugier près de la jeep et près de Tej qui au moins sait communiquer avec eux et leur dire d’arrêter. Ce qui n’empêche pas une gamine particulièrement insistante d’exiger que je lui donne le badge qui orne mon sac à main.

Ou comment le tourisme détruit certaines relations humaines.

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Après ce moment que j’ai trouvé très compliqué, nous continuons la route et nous nous arrêtons dans un endroit qui est heureusement très isolé, avec une belle vue sur la campagne et les collines environnantes. Les chauffeurs et guides installent un feu de bois et nous proposent chai et rhum tandis que le soleil se couche.

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« Eyecandy » avec son téléphone

Une fois la nuit tombée, nous partons à la recherche des léopards. Je n’y crois pas trop, et en effet, aucun ne se montrera dans la lumière des grands phares qui balayent les collines. Mais c’est aussi l’occasion de voir les étoiles sans effet de la pollution lumineuse des endroits plus urbanisés. Pendant le chemin du retour, nous croisons des sangliers et un porc-épic qui s’enfuit.

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La route me semble bien longue mais nous arrivons enfin à l’hôtel où nous mangeons un repas un plus épicé qu’hier. Je prends ensuite une douche bien méritée et je vais dormir.

Plus de photos sur flickr.

Inde – Rajasthan: Jodhpur – Bhenswara

L’hôtel est apparemment très proche d’une voie ferrée et de la gare de Jodhpur parce que je me réveille avec le bruit des trains. Conformément au standing de l’hôtel, le petit-déjeuner est très varié et délicieux. Je ne sais que choisir et me régale de plein de choses différentes.

Je me prépare bien à temps et arrive à l’entrée de l’hôtel avant l’heure du rendez-vous et pour mon plus grand bonheur, le magasin est ouvert. J’achète, après avoir marchandé un peu pour la forme, le magnifique collier vu le soir avant. En style traditionnel, il est serti pierres semi-précieuses jaune pâle – le vendeur me dit que ce sont des topazes mais cela pourrait aussi être de la citrine. Peu m’importe, je suis très heureuse de mon achat. Depuis que je suis rentrée, je l’ai déjà porté plusieurs fois et il provoque toujours l’admiration.

Ce matin, nous visitons le Mehrangarh Fort de Jodhpur. Nous arrivons un peu avant l’ouverture et il faut attendre un moment, mais au moins, il n’y a pas trop de monde. Cette fois-ci, Tej nous propose des audio-guides et cela nous change du guide humain. Le palais est impressionnant, perché sur un rocher. Une fois à l’intérieur de l’enceinte, sur laquelle s’ouvrent des portes immense, il émerveille par sa splendeur et la finesse des sculptures et décorations (j’ai l’impression que je commence à me répéter !).

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Quand nous ressortons du palais, nous croisons un groupe de figurants pour le film qui est tourné sur place. Ils se laissent sans problème prendre au jeu de la photo.

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J’avais lu dans mon guide qu’il existait un beau jardin juste à côté et je demande à le visiter. Tandis qu’une partie du groupe prend un rafraîchissement au joli café qui le surplombe, Jane et moi partons à la découverte du site. Il est en style arabe, entouré d’un mur et divisé en grands parterres rectangulaires, eux-mêmes divisés en carrés. Chacun de ceux-ci est planté de variétés différentes: fleurs et plantes aromatiques essentiellement. C’est le genre d’endroits qui me plaît et du coup, j’aimerais en connaître plus sur l’histoire de ce type de jardins et de leur histoire.

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Pour le repas du midi, c’est street food: Tej a acheté des samosas et des lassis auprès de vendeurs très populaires et reconnus pour leur qualité. Nous les mangeons dans le minibus, ce qui n’est pas des plus agréables mais c’est une manière de ne pas perdre de temps. La route vers Ahore et Bhenswara est longue et nous y arrivons en fin d’après-midi, après avoir dépassé de nombreux chameaux et des troupeaux de moutons guidés par des bergers.

Nous logeons au Ravla, la demeure du chef local, qui a été transformée en hôtel. L’endroit est un vrai dédale, avec plusieurs bâtiments qui s’embriquent, construits autour de cours intérieures. Ma chambre est immense mais je ne m’y sens pas tout à fait à l’aise: le lit est en face de la porte alors qu’il a assez d’espace pour le mettre plus loin. C’est joliment décoré mais cela manque un peu de confort comme un frigo, une bouilloire, de l’air conditionné ne datant pas de Mathusalem… et même le lit est fort dur. Quant au wifi, il est quasi inexistant, même dans les parties communes de l’hôtel.

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Nous sommes accueillis par le neveu du propriétaire, très rapidement rebaptisé « eye candy ». Il est vrai que c’est un bel homme, mais il semble aussi très arrogant et peu intéressé par son métier.

Je lis un peu près de la piscine, puis c’est l’heure de l’apéro, une bière, avec un peu de musique locale mais elle n’est pas aussi bonne que dans le camp du désert. Le repas, quant à lui, est sans goût. Je retourne à ma chambre et tente de lire malgré les coupures d’électricité récurrentes. A partir de maintenant, le programme est moins chargé et je pourrai me reposer un peu.

Plus de photos de Jodhpur (les deux jours) sur flickr.