Plus besoin de me dépêcher le matin ! Je peux me lever à l’heure que je veux et prendre mon temps pour manger le petit déjeuner qui est varié et copieux. J’hésite un peu avant de partir, c’est ma première journée seule et je ne me sens pas tout à fait à l’aise. J’ai pourtant tout bien préparé en créant des google maps (que je peux partager sur demande) et avec mon smartphone, je ne risque pas de me perdre. Je décide de visiter l’autre côté du fleuve, Thonburi, en suivant une promenade du livre 22 walks in Bangkok.
Le but est donc de traverser le Chao Phraya. En sortant de l’hôtel, je traverse Yaowarat Road et me retrouve dans le quartier des ferrailleurs; des piles de moteurs de voitures sont empilées sur le bord de la rue. Je me promène dans un Wat dont je n’ai pas retenu le nom.
Je loupe l’accès au bateau, bien caché au bout d’une ruelle et je me retrouve à l’église du Saint-Rosaire, puis au centre commercial River City. Je m’arrête dans un 7/11 où je trouve mon thé glacé thaï préféré, du Oishi et je demande à la vendeuse si mes quelques mots de thaï sont bien corrects. Tant mieux finalement, de là, je peux juste traverser le fleuve et ça coûte 3,5 bhats (le bhat correspond plus ou mieux à l’ancien franc belge et il faut diviser par 40 pour obtenir le prix en euros). Le bac va partir et on me fait signe de me dépêcher !
Je débarque à Thonburi, le côté moins développé et plus calme de Bangkok. Ce n’est pas plus mal pour une première journée. Le ponton donne dans le marché de Klong San qu’il faut traverser pour arriver à une rue. Il s’agit en fait du site d’une ancienne gare. On y vend surtout des vêtements mais il y a aussi une partie alimentaire. Cherchant le grand poteau servant à pendre les drapeaux pour la signalétique de navigation sur le fleuve, je me rends compte qu’il me suffisait de lever la tête. Je ne trouve pas par contre le fort de Pong Patchamit qui est apparemment bien caché derrière un autre bâtiment (j’aurais dû prendre le livre avec moi mais il est resté à Bruxelles – et une version électronique n’est pas pratique en rue).
J’emprunte une petite rue, un soi bordé de maisons en bois et arrive au Wat Thong Noppakhun. Un peu plus loin, le long du fleuve, se trouve le temple chinois de Chee Chin Khor. C’est un lieu isolé et calme, à l’architecture assez exubérante et avec une grande pagode. Et il y a partout de petits autels ou de petits personnages cachés en l’honneur des divinités.
Je me promène dans les ruelles. Elles sont pleines de charme et on a l’impression que le temps s’est arrêté. Et qu’on n’est pas dans une mégalopole.
Je retourne sur l’avenue principale et passe devant le musée de la psychiatrie, un bâtiment blanc assez imposant. De là, je prends la ruelle suivante, assez longue, qui est censée me mener vers un autel en l’honneur de la déesse Mae Tuptim. Aucune idée si le petit autel que j’ai vu était bien celui-là. Je me dirige vers le Wat Thong Thammachat mais je me sens observée par des sans-abris qui y ont élu domicile et je n’explore pas beaucoup plus l’endroit. Le long de la ruelle sont garés plein de tuk tuk; certains sont en réparation. Les habitants me regardent passer mais je ne me sens pas mal à l’aise. Ils doivent juste trouver bizarre de voir une touriste par ici.
Je retourne à nouveau sur la grande artère, Somdet Chao Phraya. C’est bruyant et il n’y a pas grand chose à voir. Je m’ennuie un peu… J’arrive finalement en vue du stupa du Wat Phichaya Yatikaram mais je tourne vers l’autre côté et je visite le Wat Anongkharam Worawitan.
Je suis ensuite le soi qui part du temple, une longue ruelle calme et résidentielle. Je cherche un peu le parc de la Princesse Srinagarindra. Je ne saurai jamais si c’est là que je me suis assise pour me reposer un peu, ce n’est pas très clair sur mon plan. Une fillette y joue à cache-cache avec son grand-père.
Le temple de Gong Wu est très joli et coloré. On m’invite à entrer mais je ne peux pas y faire de photos. La mosquée de Goowatin est tout près mais je ne la verrai qu’une fois à nouveau sur l’autre rive.
Je reviens sur mes pas pour passer sous le grand pont, le Memorial Bridge. Je me perds un peu, marchant malgré tout dans la bonne direction. C’est la sortie de l’école et il y a un mini-embouteillage de motos et de tuk tuk. Je vois le grand stupa blanc du Wat Prayoon à travers la grille mais je n’ai plus le courage de chercher l’entrée. Je commence en effet à fatiguer.
Je m’installe un moment sur un banc tout près de l’église Santa Cruz et je perds la 3G. Je me dis qu’il est temps de retourner sur l’autre rive.
En rejoignant le fleuve, je trouve le temple de Kuan Yin, encore un temple chinois qui a l’air plus ancien, moins coloré en tous cas. Un fou se balance tout près de l’embarcadère et j’attends le bac un peu plus loin. La traversée est agitée mais heureusement très courte. Je débarque dans un centre commercial tout vide, en attente d’une ouverture prochaine. Je repasse sous le pont, puis tout près d’un bâtiment de style colonial qui est aujourd’hui une poste.
Un homme pêche dans un klong tout pollué. Nous échangeons un sourire, comprenant quelque part que la pêche ne risque pas d’être fructueuse. Je rejoins Chakkrawat Road et visite le Wat Chakrawat.
Je suis un peu perdue mais je me laisse porter. Je me retrouve dans une allée étroite de magasins de tissu et d’accessoires puis tombe par hasard sur un centre commercial avec plein d’autres magasins tous tenus par des Indiens, des Sikhs surtout. J’y trouve mon bonheur, trois tissus de collections américaines à 3 euros le mètre au lieu de 16. C’est vraiment le paradis du tissu par ici ! Plus loin, je me retrouve dans un autre centre commercial ne vendant que ça également, avec deux-trois magasins de figurines, de Godzilla notamment. Je bois un jus de litchi qui me donne des forces. Je n’ai toujours pas mangé mais aucun endroit ne me tente.
Je tente de me situer et après avoir tourné un peu en rond, je retrouve Yaowarat Road. L’artère est très animée. La circulation rend l’atmosphère étouffante et les trottoirs sont encombrés de magasins. Tout le quartier est comme ça. Les façades ne sont pas très intéressantes, souvent grises et abîmées, parfois décorées.
Je trouve finalement un restaurant qui m’inspire, Hoon Kuang. Je constaterai par la suite que je l’avais noté comme un endroit intéressant. C’est petit, c’est chinois et les murs sont couverts de coupures de journal encensant l’endroit. Je commande une grande bière et un plat de poisson et crustacés sautés aux champignons, oignons de printemps et gingembre. Il est environ 16h et c’est tout simplement délicieux !
J’achète du thé oolong thaï, des fleurs de thé au jasmin et des fleurs de chrysanthème à infuser. Je rejoins enfin l’hôtel et je me rends compte que mes vêtements et mes cheveux sentent les feux de bois omniprésents sur lesquels des vendeurs préparent différentes nourritures à la minute dans la rue.
Après un peu de repos, je vais boire un cocktail au Rose Café, un Tropical Paradise à base de rhum et de jus de fuit de la passion, de goyave et de mangue. Je m’endors après avoir lu un peu, satisfaite de ma journée très très occupée.