Japon: Tokyo – Kamakura – Enoshima – Tokyo

Mardi 30 octobre 2018

Mon corps n’a pas encore compris le concept du décalage horaire, et donc qu’il faut dormir quand il fait nuit ici au Japon. Mon sommeil est un peu agité en début de nuit mais quand le réveil sonne à 7h30, je dors profondément, évidemment. Ce sont peut-être les vacances mais comme j’ai décidé d’aller à Kamakura aujourd’hui, je préfère ne pas partir trop tard. Surtout que mon programme est bien chargé et que j’ai l’habitude d’être attirée par la moindre attraction se trouvant sur mon chemin.

J’avais déjà visité Kamakura en 2015 mais j’avais manqué de temps après mon programme quelque peu mal organisé. Je souhaitais donc visiter à nouveau la petite ville et découvrir les temples importants que j’avais raté, et puis voir la mer en allant à Enoshima.

J’arrive donc en gare d’Ueno à 9h15 et décide en dernière minute de suivre le trajet que me propose Hyperdia. Au lieu d’aller à la gare de Tokyo et d’y prendre le train direct pour Kamakura, je prends le train en direction de Totsuka où je devrai changer. C’est apparemment plus rapide mais le train a du retard et la correspondance se fait attendre. J’ai même failli embarquer dans le mauvais train après avoir demandé à deux Japonaises lequel je devais prendre. Au final, ce sont elles qui m’ont remerciée ! (Tout ça avec mes cinq mots de japonais et des gestes). Le wagon est bondé, rempli de personnes âgées qui profitent comme moi du beau temps pour une excursion hors de la capitale.

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Je sors à Kita-Kamakura et commence ma visite avec le petit temple de Meigetsu-in (prix d’entrée: 500 yens), situé dans un écrin de verdure. C’est joli mais c’est juste très vert. Il est surtout populaire en juin quand fleurissent les hortensias. Je continue ma route, suivant la voie ferrée, enlevant ma veste puis mon gilet parce qu’il fait très agréable au soleil, voire même chaud.

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J’arrive au Kencho-ji, un grand temple zen très réputé et visité. A vrai dire, il me laisse de marbre. Je ne suis pas vraiment impressionnée par les grands bâtiments, même si l’intérieur du sanctuaire est intéressant. Il y a un jardin japonais (500 yens) mais il n’est pas très spécial et je ne m’y attarde pas. Autour du complexe, il y a divers petits temples situés en hauteur mais ils ne se visitent pas. Je résiste – avec difficulté – à l’attraction de plusieurs petites routes et chemins censés mener vers d’autre temples assez secondaires, sachant que j’ai encore de nombreuses choses à voir.

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Je visite par contre l’Enno-ji (200 yens) qui se trouve en face, au sommet d’un escalier un peu caché. Il se démarque par ses terrifiantes statues (qu’il est interdit de photographier).

Je poursuis mon chemin, le long d’une route très banale et assez animée pour arriver à un temple très populaire, le Tsurugaoka Hachiman-gu. Il y a foule et je fuis: ce n’est pas le Kamakura que j’ai envie de visiter.

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Je bifurque dans une petite rue et me retrouve dans un quartier très résidentiel où se situent plusieurs points d’intérêt. Je m’arrête d’abord au sanctuaire d’Egara Tenjin, puis à celui de Kamakura-gu. Ce n’est pas renversant de beauté mais au moins il y fait calme. Je commence à avoir faim mais évidemment, il n’y a pas le moindre café sur ma route. Je grignote quelques biscuits prévus à cette occasion.

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Mon but suivant est le Zuisen-ji (200 yens). Le chemin pour y arriver est assez long et quand j’arrive à un grand escalier entre les arbres, je me demande dans quoi je m’aventure. Au sommet, une porte annonce le temple, à côté d’une petite fontaine. Je suis tout de suite conquise: le lieu est superbe et peu visité. Je profite du calme, des arbres anciens qui ont déjà perdu leurs feuilles et qui ont des formes très tarabiscotées, des anémones, des fougères. J’ai dû marcher beaucoup et attendre longtemps mais j’ai trouvé mon coup de cœur à Kamakura, un de ces lieux qui transportent vers l’ailleurs et qui apportent sérénité et plénitude. Je me sens bien.

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C’est avec regret que je rebrousse chemin et j’avoue que je n’ai plus trop d’énergie. Je visite encore quelques temples qui se trouvent sur ma route, le Hoka-ji (200 yens) et l’Hongaku-ji. Je m’assieds un moment et me fais vicieusement attaquer par des moustiques qui me piquent à travers mes bas et sur le pouce. Ce sera une constante pendant une grande partie du voyage, même en mettant du répulsif.

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Je trouve enfin quelque chose à grignoter pour apaiser ma faim mais mes jambes refusent de me porter plus loin alors que je voulais vraiment visiter Enoshima. Je calme mes envies en prenant l’Enoden Electric Railway qui me mène jusqu’à la station balnéaire, en suivant la côte, mais n’y descends pas. En fait, juste prendre ce petit train me plaît déjà – le Japon possède toute une collection de véhicules plus ou moins anciens qui apportent un certain charme au trajet emprunté. Je poursuis ma route jusque Fujisawa où je reprends le train pour Tokyo. Je m’endors quasiment, un peu comme tous les Japonais, dont la tête tombe parfois sur celle des voisins.

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Je me repose un moment dans ma chambre et cherche un endroit proche pour manger. J’utilise pour cela Tripadvisor qui permet de chercher les restaurants proches de la localisation actuelle. Je choisis un restaurant de sushis, Itamae, où les commandes se font par l’intermédiaire d’un écran. Je sélectionne des sushis au thon, deux poissons blancs et crevettes ainsi que des makis au saumon, le tout accompagné d’une bière. Je peux observer les chefs, mais aussi mes deux voisines, probablement moyen-orientales (mais qui parlent anglais), qui se font une vraie orgie de plats.

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Statistiques du jour: 20 981 pas – 16,2 km

(Plus de photos sur flickr – avec celles du voyage précédent)

 

Japon 2015: Tokyo – Kamakura – Tokyo

Grâce à l’excellente application Hyperdia (gratuite sur Android, gratuite les premiers 30 jours sur Apple), j’ai pu déterminer les heures de mes trains futurs, ce qui m’évitera d’attendre 40 minutes comme à Nikko. Pour Kamakura, j’attrape finalement le train précédant celui que j’avais noté. C’est un train de banlieue qui passe par Yokohama, pas extrêmement confortable, mais je suis assise. Je sors à la gare de Kita-Kamakura (juste avant la gare principale) pour pouvoir visiter les temples proches. Il y a toujours ce moment de flottement pour se repérer, mais parfois il suffit de suivre les nombreux touristes locaux.

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Je commence par l’Engaku-ji, un très beau site avec des bâtiments en bois, érigé en 1282, mêlant le style chinois et l’austérité de l’architecture zen.

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De l’autre côté de la voie se trouve le Tokei-ji, fondé en 1285, plus petit mais assez intéressant grâce à la configuration du site qui héberge un cimetière entre les arbres tout au fond. L’ambiance est assez spéciale, proche du recueillement s’il n’y avait pas un ouvrier ramassant des feuilles à la souffleuse à essence. Je n’ai pas noté le prix d’entrée de ces deux temples: j’ai pu les payer avec ma carte de transports Suica.

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Je passe ensuite devant le temple de Jochi-ji mais ne le visite pas. Je trouve assez facilement la chemin de randonnée Daibutsu qui débute sur le côté du site. J’avais noté cette randonnée et avais vraiment envie d’en profiter, me faisant une idée tout à fait idyllique d’un sentier entre les temples. Très vite, des classes entières d’enfants me dépassent ou me croisent et je répète des dizaines de « hello » ou « konichiwa ».

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A l’aire de repos, après avoir visité un petit sanctuaire, j’hésite: les explications ne sont pas extrêmement claires et je choisis finalement le chemin sans enfants. C’est calme et perdu dans les bois mais je ne vois jamais les embranchements dont parle mon guide pour me mener à d’autres temples. Il y a de beaux points de vue sur la région, jusqu’à la mer. Je vois par contre le chemin qui mène au Cafe Terrace Itsuki Garden et je crois comprendre que je peux juste boire un verre, pas manger. En fait, il fallait juste choisir et payer, puis rejoindre une table avec un petit cône comportant le ticket de ma commande. Je me sens un peu stupide de n’avoir rien compris mais l’endroit est très agréable, dans les bois et tout en terrasses.

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Un peu reposée, je reprends ma route et arrive finalement au grand Bouddha si célèbre, le Daibatsu, envahi par les touristes et les enfants. Je ne profite pas vraiment de l’endroit. Je commence à comprendre que j’ai raté tous les temples que je voulais voir en route et je râle sur mes mauvaises décisions. Mais la journée n’est pas finie et j’ai encore un peu d’énergie.

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Je suis les indications du gps et reviens plus ou moins sur mes pas mais par l’intérieur du village. Je trouve enfin le petit autel en honneur des renards, le Sasuke Inari-jinja, qui se trouve au bout d’une allée de torii oranges.

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Plus loin, je vois le tunnel qui marque l’accès au Zeni-arai Benten, un temple dans un site assez spécial, entouré de collines et envahi par le fumée de l’encens. Les Japonais y lavent quelques billets de banque pour obtenir fortune et santé.

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Je me dis que j’ai peut-être encore le temps de voir d’autres temples, notamment le Kencho-ji mais je suis déjà bien fatiguée et prends une série de mauvaises décisions. Sur la carte, cela n’a pas l’air loin si je reprends le chemin de randonnée et tourne à droite. Je me retrouve sur un chemin très isolé, de plus en plus étroit et je commence à paniquer, surtout que le soleil est déjà fort bas. Seul le gps me rassure en me disant que je vais dans la bonne direction. J’ai sans doute dû déranger quelques esprits de la forêt sur mon passage et réveillé les âmes enterrées dans les cimetières que j’ai croisés sur ma route mais je débouche finalement sur une rue, une vraie, avec des maisons. J’avoue qu’à la fin, je courrais presque… Revenue à la civilisation, j’abandonne tous mes plans de visite et je mets un certain temps à me calmer. Je rejoins la gare de Kamakura et grignote une crasse avant de reprendre le train, un peu serrée entre mes voisins.

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A la gare de Tokyo, je m’achète un bento, trop fatiguée pour encore chercher un restaurant et sachant que je dois préparer ma valise pour mon départ à Kyoto le lendemain matin. Cette journée ne fut pas la meilleure du voyage même si en fin de compte, j’ai vu pas mal de choses. J’en voulais plus et j’ai été frustrée par mes mauvaises décisions. C’est certain, la prochaine fois, je retourne à Kamakura visiter d’autres temples et me promener un peu plus loin en bord de mer à Enoshima.