Japon (2019): Osaka

Lundi 18 novembre 2019

L’avion atterrit finalement un peu en avance, vers 9h30 – les courants du jet stream étaient très forts d’après le pilote. L’aéroport d’Osaka ne me fait pas une très bonne impression, il semble en travaux – et puis je me souviens qu’il a été inondé suite à un typhon l’année passée.

Au carrousel à bagages, je vois les valises défiler sans trouver la mienne. Je suppose qu’avec toutes mes aventures de vol annulé, elle est restée à Bruxelles. Et en effet, une employée arrive avec une pancarte portant mon nom. Elle m’annonce que ma valise n’était pas dans l’avion et que je dois remplir une déclaration pour qu’elle me parvienne au plus vite. Et là j’apprends qu’elle n’est pas à Bruxelles: elle a fait un bout de voyage mais est restée bloquée à Helsinki.

Je craignais être fort encombrée pour prendre les transports en commun mais du coup, je suis fort légère. Avant d’aller à Osaka, j’ai une série de formalités à accomplir: chercher la carte SIM que j’avais commandée avant de partir (le service de Mobal est très efficace), retirer de l’argent, valider mon Japan Rail Pass et recharger ma IC card (Suica) pour prendre facilement les transports en commun. Je fais également un passage aux toilettes pour retirer les nombreuses couches hivernales: il fait en effet plus de 20° aujourd’hui.

J’avais repéré le parcours vers mon hôtel et prends donc le train et le métro. Une fois sortie de la station, je me dirige dans la direction supposée de mon hôtel, le Best Western Plus Hotel Fino Osaka Kitahama (ces noms à rallonge !), mais je ne le trouve pas. Je fais demi-tour et me rends compte qu’il est dans une rue perpendiculaire à la grande avenue.

Il est environ 12h30 et je me dis que, comme d’habitude au Japon, je ne pourrai pas prendre possession de ma chambre avant l’heure officielle du check-in, en général à 15h. Je suis en manque de sommeil et crevée, et donc je demande quand même, avec peu d’espoir, s’il n’y a pas moyen de faire une exception. L’employée m’explique que si je deviens membre gratuitement du programme de fidélité des hôtels Best Western, je peux avoir ma chambre tout de suite. Je n’ai pas hésité longtemps !

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— Eddy s’est évidemment tout de suite installé sur le lit —

La chambre est confortable, mais la vue donne sur les bureaux du bâtiment voisin, situé à maximum deux mètres. Je m’affale dans le lit et m’endors pour le reste de l’après-midi. J’avais mis mon réveil à 16h et je me rafraîchis un peu avant de partir pour une ballade. Il se met à pleuvoir et au lieu de marcher, je prends le métro pour la gare d’Umeda. J’y réserve mes premiers tickets de shinkansen – celui que je souhaitais prendre est déjà complet mais il y a une alternative un peu plus tôt.

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— la gare d’Umeda —

Je me promène sans but, montant et descendant les escalators du centre commercial, trouvant par hasard le magasin Ghibli et ses Chatbus et Totoro géants. Je me dis que le voyage ne peut pas mieux commencer, en rappel du précédent l’année passée où dans chaque ville, je suis tombée par hasard sur les magasins Ghibli.

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— graouw —

J’ai faim et je pars à la recherche d’un restaurant. Au sous-sol, les établissements proposant de la cuisine européenne se succèdent jusqu’à ce que je trouve un bar à ramens. Je choisis une soupe de nouilles de Hakata, crémeuse, grasse et salée (dans le bon sens du terme).

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La pluie s’est arrêtée et je prends quelques photos de la rivière et de la mairie d’Osaka, un bâtiment ancien. Puis je rentre à mon hôtel pour une longue nuit de sommeil.

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Comment faites-vous quand vous arrivez tôt le matin dans un pays après un long vol et avec un grand décalage horaire ?

(J’aurais dû poser la question sous l’article précédent: quelle est la pire histoire d’avions que vous avez vécue ?)

Statistiques du jour: 9503 pas ou 7,2 km (pas mal pour un premier jour)

Japon (2019): Bruxelles – Osaka

Dimanche 17 novembre 2019

Ce dimanche, le réveil est fort matinal mais c’est pour la bonne cause. Je me prépare en vitesse, refais le tour de la maison pour être sûre de n’avoir rien oublié, vérifie trois fois que j’ai bien mon passeport, attends avec impatience le taxi commandé hier soir. Il arrive à l’heure prévue et m’emmène à l’aéroport par une autoroute déserte ou presque. Je suis bien évidemment très en avance et j’ai deux bonnes heures à perdre, pendant que le soleil se lève sur le terminal.

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mon avion, à l’arrivée à l’aéroport

Le départ vers Munich, ma première escale, est prévu pour 9h10 et nous embarquons dans l’avion de la Lufthansa qui attend à la première porte du terminal. Le pilote nous annonce qu’il est bientôt prêt à partir mais qu’il faut que l’avion soit d’abord dégivré – il a en effet gelé cette nuit.

Soudainement, la cabine se remplit d’une fumée blanche sentant assez fort l’eau de javel. Le personnel de bord se précipite pour ouvrir à nouveau les portes. La cabine est assez vite aérée mais j’entends le ton monter dans le cockpit. Le pilote fait ensuite une nouvelle annonce, d’abord en allemand. Je ne comprends pas tout mais je sens que la nouvelle n’est pas très bonne. Il confirme mes suspicions en anglais: les ouvriers responsables du dégivrage n’ont pas communiqué avec le pilote avant de commencer leur travail et le système d’air-conditionné qui aurait dû être arrêté a été compromis par le produit (dans la version allemande, j’ai compris que le pilote disait que c’était toujours à Bruxelles que ça se passait – un employé de l’aéroport me dira par la suite que ça arrive une fois par an en moyenne). Après discussion avec la tour de contrôle à Munich, le pilote nous prévient que le vol est annulé.

Mon coeur se serre. Comment vais-je arriver à Osaka ?

Tous les passagers débarquent et les hôtesses de l’aéroport nous demandent d’attendre un moment: nous recevrons par mail des informations concernant un vol de remplacement. Après une demi-heure, elles annoncent que toutes les personnes allant uniquement à Munich trouveront de la place dans l’avion suivant, deux heures plus tard. Pour moi, cela aurait signifié que je ratais ma correspondance pour Osaka. Ce n’est donc pas gagné.

Je reçois un mail qui m’indique un vol vers Francfort mais rien de plus. Après avoir attendu un moment au comptoir, l’hôtesse me précise que la Lufthansa m’a reroutée automatiquement sur un vol Francfort – Beijing – Osaka, arrivant cinq heures plus tard que l’horaire initial. Avant que je n’aie eu le temps de dire quoi que ce soit, elle me dit que ce trajet est stupide et part tout de suite à la recherche d’une autre solution. Quelques minutes plus tard, elle m’imprime deux nouveaux boarding pass, me disant que j’ai eu la dernière place sur un vol Bruxelles – Helsinki – Osaka avec Finnair, arrivant deux heures plus tard que l’horaire initial.

Je suis soulagée: non seulement, je ferai le voyage avec une meilleure compagnie mais en plus j’arriverai moins tôt à Osaka. Mon vol Lufthansa atterrissait en effet à 7h20 et je ne savais pas trop comment m’occuper sans m’endormir avant d’avoir ma chambre à l’hôtel. Avec Finnair, l’heure d’arrivée était de 10h.

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l’avion en panne, vu depuis celui qui m’emmène à Helsinki

Je remercie l’homme d’affaires allemand avec qui j’avais un peu parlé et qui m’a soutenue moralement et je vais attendre mon avion vers Helsinki à la porte correspondante. Avion qui part à l’heure et qui arrive sous un crachin des plus déprimants, avec le soleil qui est déjà presque couché. Il y a déjà quelque chose d’asiatique dans l’aéroport: il est envahi de Chinois, Coréens et Japonais.

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l’avion qui m’emmènera à Osaka, vu depuis l’aéroport d’Helsinki

Je suis enfin en route pour Osaka.