Le réveil est toujours difficile mais ça s’améliore. Je pars vers 9h30 et réserve mes premiers tickets de train pour Nikko et Kyoto. J’en profite pour acheter une carte Suica pour les transports non JR à Tokyo. Je prends ensuite la ligne Yamanote jusque Komagone. Le quartier est très calme, peu touristique, et il faut marcher un peu pour rejoindre l’entrée du jardin de Rikugi-en (300 Yens). Réalisé en 1702 par Yanagisawa Yoshiyasu pour le shogun de l’époque, ce jardin était un hommage à la poésie japonaise de style « waka ». Il est constitué de collines qui entourent un point d’eau et différents points de vue reproduisaient des paysages célèbres du Japon ainsi que de divers pavillons.
Dès mon arrivée, on me propose d’assister à une mini cérémonie de thé de 15 minutes. L’hôtesse qui m’accueille est charmante et réussit assez bien à me faire la conversation en anglais. Elle me raconte qu’hier pour Halloween, elle était déguisée en chien. La maîtresse de thé, elle, récite plutôt son texte et ne comprend pas toutes mes questions. Le thé servi vient de Kagoshima et est délicieux, avec des arômes citronnés. Je reçois un échantillon.
Je me lance ensuite dans la visite du jardin. La météo est magnifique: il fait un peu frais à l’ombre mais chaud au soleil. Je me promène d’abord dans les sous-bois vers l’extérieur pour ensuite me rapprocher de l’étang central. J’y resterais des heures même si tout est encore très vert. L’automne n’est pas encore arrivé sur Tokyo. Je prends évidemment plein de photos et emmagasine des idées pour mon propre jardin.
Je retourne à la station où je prends cette fois-ci le métro, ligne Namboku, jusque Korakuen, tout près du Tokyo Dome. J’ai faim: je cherche le Moomin Café mais la file me décourage. En fait, la plupart des restos du centre commercial ont une file. Je me rabats sur un restaurant coréen qui propose des soupes sundubu jjigae que je n’apprécie pas trop: normal, c’est à base de tofu, ce que je ne savais pas. Il y a aussi trop de sésame à mon goût.
L’entrée du jardin Koishikawa Koraku-en (300 Yens) n’est pas tout près, même si je vois déjà les murs d’enceinte. Je regrette au début d’avoir choisi de visiter deux jardins en une journée mais au final, j’apprécie beaucoup celui-ci aussi, notamment son étang de lotus (fanés) et son pont orange. Datant du milieu du 17e siècle, il est d’inspiration chinoise et japonaise et est aujourd’hui dominé par le Tokyo Dome, ce qui est quelque peu dérangeant.
Et pour la suite ? La promenade qui explore Kagurazaka proposée dans le Lonely Planet me tente bien. Sauf que je pars dans la mauvaise direction (le guide n’est pas très clair, oubliant des rues sur le plan et ne nommant quasi aucune d’entre elles – même si cela n’aide pas beaucoup à Tokyo, ça aiderait quand même un peu). Malgré le GPS, c’est un plan de quartier qui me fait comprendre mon erreur. Je suis partie dans la direction opposée, dans le quartier de Waseda qui héberge université et écoles. Je retourne sur mes pas et trouve enfin Kagurazaka. Je me promène dans les allées très étroites qui abritaient au début du 20e siècle de nombreuses geishas. L’endroit a gardé tout son charme et je passe un moment agréable.
Je rejoins ensuite la ligne Toei Oeda qui me mène à Roppongi. L’araignée de Louise Bourgeois m’accueille au pied de la tour qui abrite le Mori Art Museum.
Je prends uniquement le ticket pour l’exposition (1600 Yens), pas celui pour la vue et je rate donc le coucher de soleil. Peu importe: l’expo de Takashi Murakami est passionnante: elle présente une oeuvre immense qui dépeint les 500 arhats du bouddhisme dans son style pop et parodique habituel. Au magasin du musée, j’achète Mr Dob, le copain de Kaikai et Kiki que je possède déjà.
En redescendant, je remarque qu’il y a un centre commercial et décide d’y trouver un restaurant. Je sélectionne le Seizan et y mange des makis crevette-concombre et des sashimis. A la caisse, la jeune fille reconnaît mon badge Yoshitomo Nara (acheté à Bruxelles) et m’indique le musée situé quelques étages plus haut. Je n’avais moi-même pas réalisé que je me baladais au Japon avec un pin’s d’une artiste japonaise ! Je rentre ensuite via la ligne Hibiya, ce qui me prend un certain temps.