Inde – Rajasthan: New Delhi – Agra

Après une très bonne nuit, je me régale d’un excellent petit déjeuner au Claridges. Nous partons aujourd’hui pour Agra, reliée à New Delhi par une autoroute à trois bandes très vide et clôturée pour que les animaux ne puissent pas y déambuler. Cela n’empêche pas des humains de la traverser à pied et des véhicules de la prendre à contresens. L’idée des bandes est d’ailleurs très occidentale: tout le monde roule où il le veut et j’imagine qu’en cas d’embouteillages, il y a plutôt quatre bandes. Et ce n’est qu’un premier aperçu fort civilisé des routes indiennes.

Avant d’arriver à Agra, nous nous arrêtons pour manger dans un restaurant préparant des spécialités d’Inde du Sud. Je choisis un thali, puis me reprends de suite, le mini-thali me suffira. Quoique, mini ? Il est bien trop copieux pour moi, composé de riz, puri (les pains tout gonflés), différents currys et yaourt. Ce n’est que le début de mes découvertes culinaires mais je ne suis pas trop emballée par mon choix.

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Nous arrivons au Fort d’Agra, surnommé Fort Rouge. Il a été construit au 16e siècle par Akbar, l’empereur moghol qui décida de faire d’Agra sa capitale. Je me sens écrasée par la taille des murs d’enceinte en pierre rouge flamboyante sous le soleil de ce début d’après-midi (les températures sont écrasantes aussi – aux alentours des 37° – et je recherche l’ombre). A l’intérieur, plusieurs cours se succèdent, certaines sont bordées de bâtiments en marbre blanc aux fines découpes. Les arcs sont très ornementés et les plafonds décorés finement d’inserts en pierres semi-précieuses colorées et miroirs. Il y a foule – le tourisme local se développe de plus en plus et la classe moyenne grandissante en profite pour visiter le pays.

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C’est ensuite le moment de découvrir l’hôtel pour la nuit qui vient, le Trident, un établissement moderne et luxueux, dont les chambres entourent un grand jardin avec piscine. Les chambres standard à la décoration très passe-partout et beige ne sont pas immenses mais possèdent tout le confort nécessaire à une bonne nuit et dans la salle de bain, tout est bien étudié et tout fonctionne correctement.

J’ai juste le temps de me rafraîchir et nous voilà repartis pour la visite d’une des merveilles du monde, le Taj Mahal. Nous ne sommes pas seuls, il y a même foule – plus de 40.000 personnes en ce dimanche qui suit la grande fête de Diwali ! Les véhicules à essence ne peuvent pas approcher du bâtiment pour des questions de pollution et il faut emprunter un bus au gaz. Or ces bus n’arrivent pas à avaler la foule et dès qu’il en arrive un vide, il est pris d’assaut par les Indiens qui ne connaissent pas le concept de file. Presque littéralement poussés par le guide local, nous nous engouffrons avec les locaux dans un véhicule et perdons par la même occasion Tej qui a juste le temps de passer nos tickets au guide local. Je suis compressée au fond du bus, à moitié affalée contre Jane qui a pu s’asseoir. Il fait étouffant et je transpire de partout, dégoulinant à grosses gouttes. Je prie pour que ce calvaire s’arrête vite, et une fois parti, le trajet n’est pas bien long (je me demande pourquoi on a pris un bus).

A l’entrée du complexe, il y a à nouveau une immense file mais les touristes étrangers peuvent la couper. Pas que ce soit très agréable, nous sommes malgré tout poussés de toutes parts avant de passer le contrôle de sécurité. Comme conseillé, je n’avais pris que le strict minimum (appareil photo, argent et bouteille d’eau) mais il faut passer dans un portique détecteur de métaux qui sonne pour tout le monde puis à une fouille corporelle plutôt anecdotique.

Nous avons perdu le guide local maintenant mais il réapparaît dix minutes plus tard. Quand il entend que je viens de Belgique, il me parle en français et me raconte qu’il a pu faire visiter le Taj Mahal à Sarkozy et au roi Albert et à la reine Paola.

C’est la fin de l’après-midi et la lumière prend de superbes teintes rosées, orangées, violettes… Il faut d’abord passer une grande porte – avec la foule – qui est un premier endroit où prendre des photos. Le guide local connaît tous les spots intéressants et nous les signale, faisant même parfois les clichés à notre place. Il faut se battre un peu avec les gens pour y accéder mais il n’y a aucune agressivité. Par contre, il n’y a aucune notion d’espace personnel – une constante en Inde – mais c’est particulièrement présent ici. Perches à selfies et brouhaha ambiant sont ce qui marquent le plus la visite. Lorsque j’en parle à Tej plus tard, il me dit qu’il trouve aussi que tout ce monde dénature un peu la visite de ce lieu sacré. Il n’y a aucune limitation du nombre de visiteurs et les prix très bas pour les Indiens invitent les gens à y retourner souvent.

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Après quelques photos essentielles, le guide nous emmène sur le côté pour parler du monument. Il s’agit d’un mausolée en marbre blanc construit au 17e siècle par l’empereur moghol Shâh Jahân pour abriter la tombe de son épouse bien-aimée. Joyau de l’architecture moghole, il combine des éléments des traditions persanes, ottomanes, indiennes et islamiques. Le jeu des perspectives et la symétrie sont extrêmement bien étudiés et il se dégage une certaine sérénité (malgré la foule) dans l’organisation du jardin et du mausolée.

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Pour visiter l’intérieur du bâtiment, il faut soit aller pieds nus soit enfiler des chaussons au-dessus des chaussures. A nouveau il y a foule et file – elle entoure tout le mausolée – mais à nouveau, les touristes peuvent la court-circuiter. Un garde au sifflet retentissant régimente les visiteurs et ce qui devrait être un lieu de recueillement devient un vrai cirque. Il est interdit de faire des photos mais tout le monde ne s’y tient pas – il est tellement tentant de faire un selfie – et donc le garde sermonne en sifflant encore plus fort. Autant à l’extérieur j’ai réussi à profiter un peu de l’endroit malgré la foule, autant à l’intérieur c’est juste impossible. J’essaie de ne pas penser à un attentat ou un mouvement de foule – tout le monde serait juste piétiné.

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Nous ressortons par l’autre côté qui présente une belle vue sur la rivière Yamuna. Le soleil s’est couché et la lumière a changé, permettant quelques nouvelles photos aux tons différents.

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Je crains devoir reprendre un de ces bus bondés mais non, nous allons tout simplement à pied et c’est une marche d’à peine vingt minutes en n’allant pas très vite ! Nous retrouvons Tej qui malgré plusieurs coup de fil du guide local ne nous a pas repérés à l’intérieur.

Je suis pressée de rentrer à l’hôtel, je sens que j’ai développé une importante irritation entres les jambes: mes cuisses n’ont pas apprécié les frottements mélangés à la transpiration (j’ai pensé prendre du Bariéderm avec moi mais le tube était trop volumineux). Mais non ! Le guide local nous emmène d’abord à un atelier où on nous montre comment les pierres semi-précieuses sont insérées dans du marbre, ce qui a priori est intéressant. Ce qui l’est moins, c’est le magasin où je découvre que mes compagnons de voyage sont des shopaholics invétérés et surtout lents à la décision. Oh well…

Nous rentrons enfin à l’hôtel pour l’heure du repas qui est sous forme d’un immense buffet. Je goûte à différents plats indiens, notamment un délicieux curry de poisson au lait de coco. Je ne l’avais pas encore précisé, mais avec ce voyage de Wild Frontiers, tous les repas sont inclus et il ne faut pas sortir un sou pendant tout le voyage (ou presque). C’est bien pratique lorsqu’il n’y a pas de buffet parce que les plats sont partagés et il a moyen de goûter de tout. L’eau à tous les repas et lors des excursions est également comprise et donc il ne reste que les autres boissons à payer.

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De retour dans ma chambre, je tente de soigner mon irritation (certaines de mes pores ont saigné) avec les moyens à ma disposition. Je tente la crème à la cortisone mais cela ne fait aucun effet (le lendemain, je penserai à la crème pour bébés que j’ai amenée, contenant de l’oxyde de zinc, que je combinerai avec de l’après-soleil pour le côté gras – ce sera la bonne solution en fin de compte). Il est finalement 22h quand je vais me coucher, après avoir pris mes notes pour la journée, et en insérant un essuie entre mes jambes pour ne pas aggraver mes maux.

J’ai pris énormément de photos pendant ce voyage et malgré mon tri, je ne vais pas tout publier sur le blog, mais elles sont visibles sur flickr.