Japon 2015: Hiroshima – Osaka

Craignant ne pas avoir assez de temps pour visiter Hiroshima, j’ai réservé un billet de train pour la fin de matinée. A priori, je voulais visiter le temple de Mitaki mais j’ai eu peur le premier après-midi de ne pas avoir assez de temps pour y aller, sachant que le soleil se couche tôt en cette période et j’ai visité le Musée d’Art Contemporain. Pour occuper ma matinée, j’ai décidé de visiter le Musée du Mémorial de la Paix où j’aurais pu aller hier. Il est pour le moment en travaux et ne présente qu’une exposition limitée, centrée sur la bombe et ses effets. Il y a beaucoup de monde, beaucoup d’écoliers, ce qui quelque part me rassure. Ce genre d’événement ne doit pas être oublié. Il y a aussi un groupe de sourds-muets, l’un d’entre eux s’exprime de manière bruyante, très « animale » et cela ajoute à l’ambiance glauque, pas de l’endroit mais de ce qui est exposé. Tous les détails sont donnés, des photos montrent l’horreur, des objets de la vie quotidienne renvoient aux personnes qui n’ont pas survécu. J’ai la gorge nouée, tout comme je l’ai eue au Cambodge, à S-21 ou aux Killing Fields. Mais en même temps, j’estime que ce genre de visite est nécessaire pour ne pas oublier, comme je disais plus haut.

Je m’assieds ensuite un moment dans le parc, au soleil. J’emmagasine ses rayons en prévision des jours sombres de l’hiver. Je vois dans un des prospectus qu’on m’a donné qu’il y a un autre monument à visiter. Construit sous terre, il rassemble les photos et les noms des victimes. A la sortie, il y a des films avec des témoignages, d’après un livre publié dans les années 50. J’ai du mal à retenir mes larmes. (Je n’ai pas sorti mon appareil photo ce matin…)

Je retourne à l’hôtel prendre ma valise et prends le tram pour aller à la gare. Prévoyante comme je suis, je suis une heure à l’avance ! J’en profite pour faire des réserves de nourriture chez The Little Mermaid (moins japonais que ça, tu meurs) et j’embarque dans le Sakura qui m’emmène à Osaka. Il y a moins de monde et je peux profiter de deux sièges pour moi toute seule, ce qui m’évite de devoir mettre la valise sur l’étagère supérieure, ce qui m’est d’ailleurs impossible sans aide. Je fais quelques photos et joue à Nekonoke, le jeu où il faut caresser des chats et dont les boules de poils servent de monnaie pour acheter de nouveaux exemplaires. Je me sens un peu bête mais en même temps, le jeu est japonais et je suis au Japon. Il paraît que des magasins vendent les figurines du jeu mais je n’en connaissais pas encore l’existence quand j’ai été chez Kiddyland à Tokyo.

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A Osaka, je suis heureuse de constater que mon pass Suica fonctionne à nouveau. Je trouve assez facilement mon chemin, marchant 10 minutes pour éviter deux changements de métro. Mon hôtel est situé dans un quartier d’affaires, un peu morne mais je n’avais pas grand choix au moment de ma réservation. Heureusement que j’ai bien vérifié plusieurs fois l’adresse hier soir parce qu’a priori, j’allais au mauvais hôtel (au nom très proche). A la réception, je suis très bien reçue et l’employé insiste pour que je prenne plusieurs sachets de sels de bain. Je pensais ne pas avoir réservé de petit déjeuner mais en fait, oui. Je fais une mini-sieste puis je repars pour une promenade du Lonely Planet. Je sors du métro à Shinsaibashi, après un changement. Il me faut un moment (et le GPS) pour repérer la bonne direction. Je me promène d’abord dans Amerika-Mura, rempli de boutiques un peu alternatives, et dominé par une Statue de la Liberté. Et je vois un superbe manteau que je prends en photo pour pouvoir m’en inspirer si un jour je me lance dans la couture de ce genre de vêtement.

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Je passe ensuite par l’arcade de Shinsaibashi-suji pour me retrouver sur le pont d’Ebisu-bashi au coeur du quartier le plus animé d’Osaka. De grandes enseignes lumineuses dominent l’endroit, de même que des enseignes animées de restaurants, en forme de crabes ou autres bestioles. Je vais ensuite le long du canal de Dotonbori puis rejoins l’arcade de Sennichi-mae.

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Et puis, d’un coup, une ruelle à droite me mène dans un quartier complètement différent, très calme et traditionnel. Je débouche sur le petit temple Hozen-ji avec sa statue de Fudo Myo-o, une divinité du panthéon bouddhique, couverte de mousse.

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Je retourne le long du canal et ses restaurants à poulpe. Le soleil est en train de se coucher et la lumière est très belle.

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Puis je reprends la grande avenue parsemée de magasins de luxe. J’entre dans le Daimaru Department Store mais je m’y ennuie très vite, trop de grandes marques. Pour ne pas devoir changer de métro, je marche un moment sur une autre grande avenue un peu vide et retrouve finalement la ligne qui me mène à Kitahama. Je fais quelques emplettes au supermarché pour mon repas du soir.

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Japon 2015: Hiroshima – Hotel Park Side

Proche d’un arrêt de tram sur l’avenue Hondori (direct vers la gare) et du parc de la Paix, l’hôtel Park Side est très bien situé. D’une catégorie inférieure qu’à Kyoto et donc bien moins cher, il est cependant tout à fait recommandable. Je n’étais pas sûre de l’avoir trouvé, les indications ne sont pas très claires sur la porte qui est en retrait. Le lobby est minuscule et fort sombre mais le personnel est charmant et parle anglais convenablement. Le check-in n’est qu’à 15 heures mais si on donne l’autorisation, les bagages sont montés dans la chambre.

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L’hôtel a déjà quelques années et cela se remarque dans la décoration de la chambre, un peu plus vieillotte et plus « beige », avec un couvre-lit en pilou tout doux. Mais comme ailleurs, tout le confort de base était présent. La salle de bain est de type cabine et propose des produits Shiseido que je n’ai pas essayé (c’était à la rose – je déteste ça).

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Le petit déjeuner n’était pas compris mais il y avait moyen d’acheter des tickets pour le prendre dans le restaurant de l’hôtel. Les commentaires sur tripadvisor précisant qu’il était essentiellement japonais, je ne l’ai pas essayé, continuant l’habitude prise à Kyoto d’acheter des choses à grignoter le jour avant. Il y a de toutes façons toujours une bouilloire et des sachets de thé.

Ma chambre donnait sur une rue très calme, avec vue sur un parking d’une dizaine d’étages.

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En résumé:

situation: 5/5
aménagement des parties communes: 3/5
aménagement de la chambre: 3,5/5
salle de bain: 3/5 (les essuies beige – bof bof)
propreté: 5/5
petit déjeuner: pas essayé
wifi: 5/5

Japon 2015: Hiroshima – Miyajima – Hiroshima

A l’arrêt de tram, je rate le n°1 parce que le feu ne me permet pas de traverser. En Belgique, j’aurais sans doute couru entre les voitures, au Japon, je me dis que ce serait sans doute très mal vu. Apparemment, le n°7 me permettrait aussi de rejoindre la ligne de train vers Miyajima, mais à la gare de Yokogawa. Je n’ose pas le prendre. Je perds du temps alors que j’étais partie tôt ce matin, dommage… Je prends finalement le n°1 suivant qui m’amène à la gare d’Hiroshima où je prends le train local de la ligne Sanyo jusqu’à Miyajima-guchi où attend le ferry. La traversée est courte, une dizaine de minutes, et c’est intéressant de voir le torii si célèbre se rapprocher au fur et à mesure.

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Sur l’île, haut-lieu touristique, il y a du monde. Je me fais très vite accoster par cinq lycéens qui ont reçu pour mission d’interroger des touristes pour exercer leur anglais. La dernière question me laisse perplexe un moment: comment leur répondre quelque chose qui se résume en quelques mots qu’ils comprendront facilement ? Ils demandaient comment arrêter la guerre dans le monde… je leur ai finalement dit « friendship », ce qu’ils ont apprécié. J’ai reçu en retour un origami en forme de grue et une belle brochure totalement en japonais sur leur école.

Je m’approche du torii si célèbre, me promenant entre les daims. La marée est haute et le portique est complètement dans l’eau. C’est parait-il une des plus belles vues du Japon mais je ne suis pas entièrement sous le charme. C’est beau, c’est certain, mais c’est sans doute encore plus beau au coucher du soleil et avec moins de monde se prenant en photo.

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Je visite ensuite le temple d’Itsukushima-jinja (300 Yens). Cette proximité de la mer me change de tous les temples de ville, aménagés autour de jardins.

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Je me promène ensuite dans le parc encore très vert pour rejoindre le téléphérique (1800 Yens pour l’aller-retour). Une fois dans la minuscule cabine, je regrette. Elles sont branlantes et loin d’être rassurantes. Est-ce qu’il s’agit de vertige ou juste d’un sentiment d’insécurité ? Je ne savais pas non plus qu’en cours de chemin, il fallait changer et prendre un second téléphérique, heureusement plus grand et plus stable.

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La vue au sommet est magnifique mais je n’ai pas le courage de marcher jusqu’au Mont Misen situé un peu plus loin. Peut-être que j’aurais dû mais je voulais repartir de là au plus vite pour oublier l’expérience des cabines branlantes pendues dans le vide. Une fois de retour sur la terre ferme et en bas de la colline, je prends encore quelques photos de la nature et des temples.

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Je me promène un peu dans le village, entre les magasins de souvenirs qui vendent pour la plupart des gâteaux en forme de feuilles. Une femme se fait surprendre par un daim qui mange un bout de son sac en papier. Je m’arrête enfin dans un restaurant qui avait l’air bien à l’extérieur mais qui est un peu triste à l’intérieur, sentant fort la friture. Pas de chance, beaucoup d’autres personnes viennent d’arriver avant moi et je dois attendre longtemps mon plat de crevettes géantes panées et frites (1400 Yens). Ce n’est vraiment pas exceptionnel, ça a un goût de vieille huile de friture.

J’avais noté qu’il y avait un bateau direct entre Miyajima et Hiroshima mais je ne connaissais pas les horaires. Je l’ai évidemment raté de quelques minutes. Ne voulant pas attendre le suivant une heure plus tard, je refais le parcours inverse en ferry et train, sortant cette fois-ci à la gare de Yokogawa où je prends le tram 7.

Je me promène dans le Parc de la Paix et tout près du Dôme de la Bombe. Difficile de ne pas penser aux événements historiques et à l’horreur de la bombe (j’ai lu Gen d’Hiroshima et vu des documentaires sur la Seconde Guerre Mondiale). L’endroit est très serein aujourd’hui mais je retourne assez vite à l’hôtel pour soigner mon mal de tête avec une sieste.

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Je n’y avais pas pensé plus tôt mais ce soir, c’est Tripadvisor qui choisit mon restaurant. C’est en effet très pratique de voir quels sont les restaurants à proximité de son hôtel. Et quand il y a un restaurant à sushis coté n°2 ou 3 sur tous les restaurants de la ville, le Sushiki Kamiyacho… Du coup, je me dis qu’il y aura du monde et j’y vais vraiment tôt, à la japonaise, mais je suis la première cliente. Oui, bon… Quelques salarymen me rejoindront plus tard, sans me regarder. Je me régale de sashimis, makis à l’avocat et de sushis au thon gras, au saumon et au maquereau (2970 Yens). (Vous voulez connaître l’expérience traumatisante du soir ? A un moment, je sens quelque chose dans mes cheveux et je frotte pour l’enlever, imaginant une feuille ou un truc du genre. Une minute plus tard, je vois quelque  chose remuer sur mes genoux: un gros insecte. Je me suis tue – je n’allais quand même pas crier ? Mais j’ai eu du mal à me défaire de cette sensation de quelque chose dans mes cheveux. Le restaurant avait deux comptoirs opposés et je me demande si les chefs qui voyaient mon dos ont remarqué quelque chose, soit se taisant, soit riant sous cape de la gaijin avec insecte dans les cheveux.)

De retour à l’hôtel, je n’ai pas grand chose à préparer pour mon départ du lendemain parce que je n’ai quasi rien bougé dans ma valise ni acheté le moindre souvenir. N’empêche, deux grosses frayeurs sur la journée, ça suffit ! J’espère que la suite sera moins secouée même si je crains un peu mon séjour à Osaka à cause de sa réputation très populaire et raciste par rapport aux étrangers (je n’aurais pas dû lire cet article de blog où la demoiselle française s’est fait cracher dessus sans raison).

Japon 2015: Kyoto – Hiroshima

Départ ce matin pour Hiroshima. Je suis obligée de changer de train à Osaka, ce qui ralentit quelque peu mon voyage. Dans le shinkansen, je me retrouve assise à côté d’un très gentil vieux monsieur qui m’aide à mettre ma valise sur l’étagère supérieure. Il me fait un peu la conversation, réfléchissant toujours un moment avant de parler. Il me raconte qu’il va jusqu’au bout de la ligne, dans le Kyushu et me souhaite un merveilleux voyage une fois arrivés à Hiroshima, tout en m’aidant à reprendre ma valise.

Les transports de la ville d’Hiroshima n’acceptent pas la carte Suica mais rien  n’est très compliqué: il suffit de préparer sa monnaie et de payer en sortant. Pas de métro ici mais bien des trams, et ce qui est étonnant, une même ligne peut être parcourue par un véhicule hyper moderne ou par un vieux tram datant du milieu du siècle passé. Wikipedia me confirme que les véhicules sont vraiment très variés et qu’on parle de « musée du tram vivant » (et aussi que j’ai pris un tram qui a survécu à la bombe atomique).

Je trouve mon hôtel après une courte hésitation et comme d’habitude, le check-in n’est pas encore possible (c’est à 15h). Je laisse ma valise et pars à pied pour visiter le Musée d’Art Contemporain, le MOCA en longeant le Peace Boulevard, bordé d’arbres. Il fait beau et chaud et la promenade est agréable même si le parcours n’est guère intéressant. Le musée est situé sur une colline, des ouvriers balaient les feuilles à la main (donc en rue, c’est à la main, dans un jardin zen à la souffleuse à moteur – c’est à n’y rien comprendre !).

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J’hésite à visiter l’exposition temporaire, « A bird’s-eye view of the world » puis achète quand même un ticket. Elle présente différents artistes contemporains qui montrent le monde vu d’en haut et a comme point de départ des photos d’Hiroshima faites juste après la bombe depuis le sommet d’un des seuls bâtiments encore intacts. Je suis particulièrement fascinée par une oeuvre du Thaï Nipan Oranniwesna réalisée avec de la poudre pour bébés. Il y a quelques autres oeuvres intéressantes mais je reste un peu sur ma faim.

L’exposition permanente est sur le thème de « Form and feeling – What creates a sense of familiarity ». En voyant les deux grands tableaux de Yoshitomo Nara à l’entrée, je me dis que ça commence bien mais par la suite, je n’y trouve pas grand chose qui m’intéresse, et surtout, il y a peu d’oeuvres, exposées dans des salles un peu sombres. Cela donne l’impression d’un musée construit à grands frais mais qui perd peu à peu ses subsides de fonctionnement.

Le jardin qui entoure le musée comporte quelques statues mais n’est pas très bien entretenu. Il y a cependant un beau panorama sur la ville et l’arche d’Henry Moore est assez impressionnante.

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Je rentre à pied à mon hôtel par un autre quartier qui doit être très vivant le soir, avec de nombreux bars et restaurants, puis par l’arcade d’Hondori. Je m’étonne depuis quelques jours de tous ces fils électriques en hauteur au lieu d’être enterrés. Peut-être est-ce à cause de la possibilité de tremblements de terre ? Je suis à nouveau bien fatiguée (mes cernes le prouvent bien) et mange des sashimis achetés au très grand supermarché tout proche. Et je suis un peu déçue de ma journée, du manque de contenu… A posteriori, je me rends compte que je suis très exigeante avec moi-même mais il est clair qu’en comparaison avec certaines journées précédentes, celle-ci est un peu plus vide. Mais non moins intéressante. Et le soleil est revenu – ma longue promenade était très agréable.

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