Lundi 29 octobre 2018
Ma nuit est un peu troublée – les effets du décalage horaire probablement. Je m’endors puis me réveille avec des maux de tête puis je me rendors comme une masse. J’ai du mal à émerger quand le réveil sonne à 8h30. Je vais d’abord petit-déjeuner: c’est assez varié à cet hôtel et je goûte du salé et du sucré, du japonais et de l’occidental. En me préparant, je me rends compte que mon appareil photo est complètement déréglé. Je n’ai évidemment pas pris le mode d’emploi avec moi et je peste. Il me faut bien 15 minutes pour trouver le problème. Je pars finalement vers 10h30, retrouvant très facilement mes repères à Ueno. Il fait déjà chaud, plus de 20°, et même mon gilet est de trop.
Je prends la ligne Yamanote pour Shinjuku. Le trajet est fortement troublé par un homme bizarre, très probablement sans-abri, qui souffle très fort et semble surtout souffrir beaucoup de ses pieds gonflés, purulents et bandés. Les Japonais s’écartent de lui et moi aussi je décide à un moment de sortir du wagon et d’attendre le train suivant. Shinjuku est un dédale mais je trouve quasi sans chercher le quai du train de la ligne Odakyu Odawara. C’est l’app Hyperdia qui m’a guidée dans la recherche du trajet le plus efficace et rapide et je conseille de l’installer (mais pas trop tôt sur un iPhone où elle est payante après trente jours d’utilisation – ce n’est pas le cas sur Android). Je descends quelques stations plus loin, à l’arrêt Gotokuji, du même nom que le temple que je vais visiter. Je profite du peu de monde à l’arrêt pour recharger ma carte de transports Suica à un distributeur. Je ne pense même pas avoir activé l’option « English », le fonctionnement est assez clair: insérer la carte, insérer des billets, appuyer sur le montant de recharge, reprendre la carte.
(Parenthèse pratique: la ligne Yamanote fait partie du groupe JR et est donc gratuite pour les détenteurs du JR Pass qu’il faut montrer au responsable de chaque station traversée. Passer par les portillons est impossible. Pour le métro ou les lignes de train privées, il existe plusieurs cartes, notamment Pasmo et Suica, qui se rechargent et qui sont utilisables dans un grand nombres de villes du Japon. J’avais acheté la mienne en 2015 et elle est valable cinq ans. Elle permet aussi de payer de petits achats, de l’entrée à certains temples à des repas comme des ramen.)
Je suis donc bien arrivée dans le quartier de Setagaya qui est très calme et résidentiel, loin du Tokyo urbanisé des photos. Dès la gare, un panneau indique quelle direction prendre et google maps fait le reste. Par contre, la carte n’indique pas où est l’entrée et j’ai donc fait quasi le tour complet de l’enceinte. C’est beau, c’est serein, l’air sent la mousse et la nature. La ville me semble bien loin. Il y a quelques touristes locaux et étrangers mais l’endroit est encore fort préservé, sans doute parce qu’il est assez éloigné de toute autre attraction.
Il y a plusieurs bâtiments, temples et pagodes et je découvre bien vite où sont cachés les chats. Car le Gotokuji est célèbre pour ses statuettes. La légende raconte qu’au 17e siècle, un daimyo, un chef local, s’est retrouvé dans un orage violent et qu’un chat l’a invité à se protéger dans ce temple. Depuis, de nombreux Maneki Neko sont rassemblés là, censés apporter le bonheur. C’est un bonheur de les photographier sous toutes le coutures – ils sont vraiment photogéniques !
Je me promène encore un moment dans l’enceinte du temple, profitant pleinement de ce retour au Japon et de cette première journée qui commence décidément très bien. Ma destination suivante me semble tout à fait accessible à pied et je me promène au son du chant des oiseaux dans les petites rues du quartier résidentiel, admirant comment même sur de toutes petites parcelles, les Japonais arrivent à créer de petits espaces verts, avec juste un arbre ou quelques plantes en pot.
Le chemin devient moins intéressant après un moment et je me trompe un peu, allongeant mon parcours mais je trouve en fin de compte la jolie boulangerie et restaurant Tolo (lien 1 – lien 2, je n’ai pas compris pourquoi le nom est différent – google map). On m’installe sur la seule table du balcon à l’étage et je profite du calme, sous un grand arbre. La carte est plutôt italienne, avec des plats de pâtes, mais ce n’est pas pour cela que je suis venue. Comme j’ai faim, je commande cependant un spaghetti bolognaise aux légumes racine de saison et un thé glacé. La sauce est très bonne mais je ne comprends pas trop l’ajout de fromage frais en cubes.
Et puis c’est le moment du dessert: l’endroit est connu pour ses choux à la crème en forme de Totoro et il était évident je devais en manger un. Je prends le plus simple, à la crème vanille. Après l’avoir photographié sous toutes les coutures, je lui assène un coup de fourchette, le tranchant en deux. C’est tout simplement délicieux (et je suis extrêmement difficile en pâtisserie).
Je suis repue quand je pars de là. Je reprends le train de la ligne Odakyu Odawara à la gare de Setagaya Daita et retourne à Shinjuku. Il y a trois ans, je n’avais pas vraiment visité le quartier, et certainement pas la partie ouest avec les grands buildings. En sortant de l’immense gare, je repère assez vite un magasin Bic Camera qui me permet d’acheter un accessoire fort utile pour le Japon: un chargeur avec deux USB à prise locale. Je pourrai ainsi recharger plus facilement et en même temps iPhone, IPad, liseuse ou appareil photo, sans devoir sortir à chaque fois l’adaptateur.
Je suis plus ou moins le trajet que j’avais tracé dans ma google map, recopié depuis le livre Tokyo: 29 walks. Je me laisse aussi surtout guider par mes envies, admirant les grands buildings et le soleil qui apparaît parfois entre ceux-ci. Mon but est le Metropolitan Building qui possède un observatoire gratuit offrant un panorama sur la ville. J’hésite: la file est longue et puis je me décide. Je regrette juste de devoir supporter la conversation des gens juste après moi – j’aurais préféré qu’ils parlent autre chose que le français (mais ça va, j’ai vécu bien pire).
Le panorama est beau mais le Mont Fuji est dans la brume. Je cherche le joli cachet de l’endroit pour décorer mon carnet (énormément de lieux au Japon en possèdent, mais j’oublierai souvent de le chercher) puis je redescends assez vite: j’ai encore un but alors que le soleil baisse déjà fort.
Je tente donc d’aller de l’autre côté de la gare de Shinjuku mais je me perds un peu, j’ai dévié un peu trop sur le côté, trop au sud, mais peu importe, la vue est plutôt intéressante et je vois les trains passer. Je croise plusieurs fois le même touriste, habillé avec un t-shirt ligné et un béret. A la troisième fois nous nous sourions avec pas mal de timidité et nous en restons là. Je trouve finalement le magasin que je cherchais, Fewmany, où j’achète une pieuvre Ugly Doll.
Je me perds à nouveau en cherchant une entrée à la gare de Shinjuku. Cette fois-ci, je suis trop au nord mais le soleil se couche et les néons s’allument, donnant une ambiance particulière au quartier.
Je traverse un pont sous les voies où dorment des sans-abris puis retourne sur mes pas et emprunte finalement le premier escalier qui descend, espérant trouver plus facilement mon chemin sous-terre. C’est le cas et je reprends la ligne Yamanote vers Ueno. A la gare, je réserve le shinkansen pour Okayama et passe au supermarché pour acheter quelque chose de léger à grignoter (j’ai tellement bien mangé ce midi que je n’ai plus très faim). Je passe ma soirée à l’hôtel, préparant ma soirée du lendemain.
Statistiques du jour: 20 708 pas ou 15,8 km
(Il y a quelques photos de plus sur flickr mais je n’arrive pas à mettre de lien précis pour celles de cette journée – bref, c’est un lien vers l’album complet et donc un avant-goût de la suite)