Réveil aux aurores pour éviter les foules et la chaleur sur le rocher du lion de Sigiriya. Il fait malgré tout déjà très humide et je transpire beaucoup. Même mes lunettes se couvrent de buée par moments. Ce gigantesque monolithe rouge – pour le moment encore en partie caché par le brouillard matinal – fait 200 mètres de hauteur et abrite une forteresse-palais (oui, je brode sur le texte du Guide du Routard) construite par le prince Kassyapa après voir tué son père, le roi, à la fin du 5e siècle. Il est clair que vu la taille du rocher, il n’allait pas être attaqué de suite. La hauteur et les côtés abrupts des parois me font déjà peur vus d’en-bas mais je tente de profiter au mieux des « jardins ». Il n’en reste que quelques ruines mais l’ensemble devait être superbe, aménagé avec une alternance de cours, d’espaces verts et de bassins.
Dès le début de la montée, les escaliers en pierre sont assez raides mais je suis le rythme. Je prends mon courage à deux mains pour aller admirer les fresques des danseuses nommées Demoiselles de Sigiraya et souvent comparées aux apsaras khmères. Il faut en effet emprunter un escalier métallique en colimaçon, enserré dans une sorte de cage grillagée puis déambuler sur une plate-forme attachée à la paroi du rocher. J’ai l’impression de marcher dans le vide mais la beauté des fresques me distrait quelque peu. Le peintre a fait quelques erreurs dans son travail: une femme possède trois mains, une autre, trois tétons. Les photos n’étaient pas permises, donc pas d’image ici, même pas de l’escalier que j’ai oublié d’immortaliser.
Retour sur mes pas, puis passage par un autre escalier très raide, en pierre pour arriver à une grande plate-forme naturelle qui sert de base à l’ultime montée. Le haut du rocher est accessible via un escalier métallique qui s’accroche à la paroi, sans rambarde très protectrice. Après quelques marches, le vertige prend le dessus et j’abandonne là. Je n’étais pas sujette à ce problème quand j’étais plus jeune, c’est venu progressivement, notamment à cause du vertige extrême de mon ex qui a un peu déteint sur moi. Je suis déjà bien contente d’être montée aussi haut et je me dis que cela ne vaut pas la peine de faire une grosse crise qui me paralyserait dans un endroit inconfortable. Je commence d’ailleurs la descente à mon aise, accompagnée de Fran, ce qui nous permet de faire connaissance.
Le chemin du retour nous mène le long de différentes grottes, dont celle du cobra, et par la salle des audiences.
Nous retournons à l’hôtel où nous prenons – enfin – un petit déjeuner plus que copieux. Après celui-ci, je m’installe auprès de la piscine pour lire mon roman puis je retourne dans ma chambre pour une sieste bien méritée. Retour en bord de piscine pour la suite de la lecture, tout en me faisant manger par des moustiques qui trouvent l’endroit dans répulsif. Quelques longueurs, une douche, et le soleil se couche déjà, mettant en valeur le rocher du Lion qui se voit depuis l’hôtel. Je continue ma lecture – je vous ai dit que mon livre était passionnant ? – en buvant une bière. Une averse tropicale rafraîchit à peine l’atmosphère, et pendant que les trombes d’eau déferlent, nous dînons. Je goûte à nouveau une collection de currys différents mais peu piquants. Je tente de finir mon livre mais je dois bien admettre que ce ne sera pas possible ce soir: j’ai encore du sommeil à rattraper.