Hong Kong, Macao & Bangkok (2023): Victoria Peak, Aberdeen & Stanley

Lundi 27 novembre 2023

Je me réveille tôt ce matin, après une nuit très moyenne (sans raison). Et donc, pour une fois, je pars tôt, vers 9h30 (c’est intéressant de voir comment ça évolue à chaque voyage, pour celui-ci, je suis plutôt lève-tard alors que celui en Malaisie, j’étais lève-tôt).

En allant à Hong Kong Park hier, j’avais noté mentalement le chemin pour le Peak Tram, et donc je retrace mes pas, prenant le métro jusque Admiralty et traversant le parc. J’ai gardé cette visite pour un lundi; il paraît en effet que c’est une attraction qui attire les foules et que la file peut être longue. Ce n’est pas le cas, sauf que quand j’arrive au comptoir de vente des tickets et que je dis que je veux payer juste la montée, l’employé me dirige vers le portillon d’accès: scanner ma carte Octopus suffit. Est-ce que j’ai bien fait de ne pas prendre le ticket supplémentaire pour accéder à la plate-forme panoramique ? J’ai un doute.

Le tram est déjà bien rempli mais je trouve une place à la fenêtre. Quand il part, il y a foule et un bébé qui hurle. J’avoue que le trajet m’incommode: je n’aime pas être à flanc de colline, sous un angle très vertical, trop à mon goût. Je ne profite pas vraiment, d’autant plus que les vues les plus intéressantes sont de l’autre côté du wagon et que le bébé n’arrête pas de pleurer. Un beau moment d’agoraphobie donc.

Une fois au sommet, je suis tout aussi dégoûtée: la sortie se fait par un étroit passage bordé de magasins où la foule traîne sans avancer. Une fois dehors ça va déjà mieux et je me dirige d’un côté vers un point de vue sur Hong Kong. C’est clair, la vue est superbe. Mais le cœur n’y est pas, et finalement je ne regrette pas de ne pas avoir pris un ticket pour la plateforme supérieure (Karine me confirmera que ça n’apporte pas beaucoup plus). Il y a une promenade à faire au sommet mais je préfère quitter ce lieu de tourisme de masse.

Mon but est en effet de rejoindre Aberdeen et le côté sud de l’île à pied, il y a en effet plusieurs chemins qui descendent du Peak. Au début, je longe la route, mais très vite, cela devient plus calme, jusqu’à être interdit aux voitures. C’est très raide et je croise une vieille dame avec un caddie qui part faire ses courses. On se sourit, et je vois bien que ce n’est pas facile pour elle de remonter la pente.

Je vois alors un panneau très alarmiste, avec tout ce qu’il faut faire en cas d’attaque. Déjà, il fallait laisser son passeport et son argent à la maison, cacher son téléphone dans son sac, ne pas se défendre, etc. Je me pose des questions. Pourquoi ce panneau ? Alors que tout le monde dit que Hong Kong est très sûr et c’est ce que j’ai ressenti les derniers jours. Karine n’en revient pas quand je lui parle de ce panneau. Mais ça c’est le lendemain. Là, mon cœur se serre quand même un peu. Je suis seule sur le chemin, je ne croiserai au final que trois ou quatre personnes. Je me dépêche, je voudrais être au bout et je profite finalement assez peu de la nature qui m’entoure, même si elle est assez monotone sur une grande partie du parcours.

Plus bas, je croise une rivière et j’arrive bientôt à la civilisation qui se manifeste par un immense cimetière à flanc de colline. L’endroit est particulièrement impressionnant, en cercle, avec une infinie multitude de tombes face à la mer pour respecter les règles du feng shui, et des immeubles d’un côté.

Je passe ensuite le long d’une école désaffectée puis d’une où les élèves jouent dans la cour. Je suis subitement en plein centre d’Aberdeen. J’ai chaud et je suis fatiguée de ma course contre la montre pour éviter de me faire attaquer (ce qu’un panneau peut provoquer quand même). Je ne souhaite qu’une chose: m’assoir sur un banc à l’ombre en front de mer et profiter du paysage.

Mais Hong Kong est Hong Kong, et le front de mer est bordé par une autoroute urbaine intraversable. Et évidemment j’ai pris le côté opposé de la (probable) passerelle la plus proche. Je suis au bout de ma vie, mes mollets et mes cuisses me font souffrir. Je trouve finalement un endroit pour traverser, mais c’est très urbain et moche. Et les bancs sont tous en plein soleil.

Enfin, plus loin, je peux m’assoir et reprendre des forces avec un snack bien mérité (j’ai toujours des réserves dans mon sac). La vue n’a aucun intérêt mais tant pis. Ce moment de repos me permet aussi de réfléchir à la suite de ma journée. J’avais noté quelques micro-brasseries et galeries d’art mais le quartier ne m’inspire pas. Je vais donc plutôt à l’arrêt de bus pour aller à Stanley. J’attends longtemps des bus fantômes, pourtant annoncés par google. Au moment où j’allais abandonner arrive le 973 tant convoité.

La route longe la côte et la vue est belle depuis le premier étage du bus. J’ai bien fait d’insister, une fois de plus, malgré ma fatigue et mes déceptions de la matinée. On passe par Deep Water Bay et Repulse Bay, des plages au sable fin bordés d’immeubles.

Et enfin à Stanley. Je veux voir la mer au plus vite mais je m’engouffre d’abord dans un marché couvert qui vend plein de souvenirs et brols inutiles. A sa sortie, le paysage n’est pas des plus grandioses, mais ça s’améliore quand je longe le front de mer. Je commence enfin à profiter de ma journée.

Il est plus que temps que je mange, je passe devant plein de restaurants sans être tentée puis j’arrive à la jetée, très jolie, dominée par Murray House, un ancien bâtiment colonial à la sombre histoire (pendant la guerre, les Japonais y ont interné et tué pas mal de gens). Au premier étage se trouve l’Ocean Rock, sans doute le resto le plus luxueux du coin, mais avec une très jolie terrasse où je m’installe. La carte est internationale/italienne et je commande une salade césar avec un verre de Sauvignon blanc. Je ne suis en fait pas fan de la salade césar, dieu sait pourquoi j’ai choisi ça. C’est bon quand même, mais ça manque de saveurs diverses.

Repue, je flâne encore un peu, puis je reprends le bus à son terminus, le 260 cette fois-ci qui m’amène directement à Wan Chai. C’est le moins intéressant des bus parce qu’il passe par le long tunnel sous la montagne du centre de l’île, mais même comme ça, le trajet met une bonne heure. Il faut aussi dire qu’il a été ralenti par un accident sur la route et des embouteillages. J’ai par contre pu m’installer à la place de choix: tout devant au premier étage.

Je ne fais plus grand-chose de ma soirée, à part prendre un bain pour soulager mes jambes de la randonnée du matin. J’ai bien aimé Stanley, et sans doute qu’Aberdeen ne m’a pas vraiment montré ses secrets. Les villes asiatiques sont parfois compliquées avec leurs nombreuses autoroutes urbaines et le chemins pour piétons mal renseignés sur les cartes google.

Distance parcourue: 19.123 pas ou 12,8 km

Comme toujours, il y a plus de photos sur flickr.